Romains 9 – Dieu a-t-il rejeté Israël ?
A. Le cœur de Paul pour Israël.
1. Le chapitre 9 apporte un léger changement d’orientation à l’Épitre aux Romains.
a. Dans les chapitres 1 er à 8 de Romains, Paul nous a complètement convaincus des besoins de l’homme et de la glorieuse provision de Dieu en Jésus-Christ par le Saint-Esprit.
b. Maintenant, dans Romains 9-11, Paul traite du problème relatif à la condition d’Israël. Qu’est-ce que ça signifie qu’Israël a raté son Messie ? Qu’est-ce que cela véhicule comme message à propos de Dieu ? Qu’est-ce que cela véhicule comme message à propos d’Israël ? Qu’est-ce que cela véhicule comme message à propos de notre position actuelle en Dieu ?
i. La question ressemble un peu à ceci : Comment puis-je être sûr de l’amour et du salut de Dieu pour moi quand il apparait qu’Israël qui a été autrefois aimé et sauvé, semble à présent être rejeté et maudit ? Dieu aura-t-il à me rejeter et me maudire aussi un jour ?
ii. « Si Dieu ne peut pourvoir le salut à son ancien peuple, comment les chrétiens savent-ils qu’il peut les sauver ? Paul n’aborde pas ici un sujet nouveau et sans rapport. Ces trois chapitres font partie de la façon dont il explique clairement comment Dieu sauve en fait les gens » (Morris).
2. (1-2) La tristesse de Paul.
Je dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit: j’éprouve une grande tristesse et j’ai dans le cœur un chagrin continuel.
a. J’éprouve une grande tristesse et j’ai dans le cœur un chagrin continuel : Dans Romains 8, Paul nous a transportés au sommet de la gloire, nous assurant que rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. D’où vient alors que Paul adopte soudain un ton si sombre ?
b. Une grande tristesse et […] un chagrin continuel : Paul ressent cela parce qu’il pense à un peuple qui semble être séparé de l’amour de Dieu – l’Israël incrédule, qui a rejeté le Messie de Dieu.
c. Je dis la vérité en Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit : C’est avec tout le sérieux possible que Paul déclare sa grande tristesse sur Israël. C’est une situation qui dérangeait vraiment Paul et qui lui tenait à cœur.
3. (3-5) L’origine de la tristesse de Paul.
Oui, je voudrais être moi-même maudit et séparé de Christ pour mes frères, mes propres compatriotes, les Israélites; c’est à eux qu’appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses et les patriarches; c’est d’eux que le Christ est issu dans son humanité, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen!
a. Je voudrais être moi-même maudit et séparé de Christ pour mes frères : C’est une déclaration dramatique du grand amour et du grand chagrin de Paul pour ses frères. Paul dit qu’il est lui-même prêt à être séparé de Jésus si cela pouvait, d’une manière ou d’une autre, accomplir le salut d’Israël.
i. Nous ne devrions pas penser que Paul utilise simplement une métaphore dramatique ici. Le sérieux avec lequel il s’exprime dans Romains 9:1 nous rappelle qu’il est totalement sincère.
ii. Cette grande passion pour les âmes donna à Paul une perspective. Les petites choses ne le perturbaient pas parce qu’il était perturbé par une grande chose – l’âme des hommes. « Ayez de l’amour pour l’âme des hommes – et vous ne vous plaindrez pas pour un chien mort, ou un chat malade, ou des caprices d’une famille, ou des petites perturbations que Jean et Marie peuvent occasionner par leur bavardage inutile. Vous serez délivré des petits soucis (je n’ai pas besoin de les décrire davantage) si vous vous souciez de l’âme des hommes… Remplissez votre âme d’un grand chagrin, et vos petits chagrins en seront chassés » (Spurgeon).
b. Je voudrais être moi-même maudit: Paul reflète ici le même cœur que Moïse avait dans Exode 32:31-32 : Moïse retourna vers l’Eternel et dit : « Ah ! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux en or. Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit ».
i. Bien entendu, Paul reflète aussi le cœur de Jésus, qui a été maudit pour d’autres afin qu’ils soient sauvés (Galates 3:13).
ii. Nous devons nous rappeler qu’en ce qui concernait le ministère, les Juifs étaient les pires ennemis de Paul. Ils l’ont harcelé et persécuté de ville en ville, attisant contre lui mensonges et violences. Mais en dépit de cela, il les aimait toujours aussi passionnément.
iii. « Il n’est pas facile d’estimer la mesure de l’amour dont firent montre Moïse et Paul. En effet, notre raison bornée ne saurait comprendre cela, comme un enfant ne saurait comprendre le courage des guerriers ! » (Bengel, cité dans Newell).
c. L’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses : La douleur ressentie par Paul pour ses frères perdus est davantage aggravée lorsqu’il considère comment Dieu les a bénis avec tous les privilèges associés au fait d’être Son propre peuple spécial.
i. La gloire fait référence ici à la gloire de la Shekinah de Dieu, la « nuée de gloire » visible qui indiquait la présence de Dieu parmi Son peuple.
d. Et les patriarches; c’est d’eux que le Christ est issu dans son humanité : Paul considère également l’héritage humain d’être le peuple élu de Dieu. Israël ne nous a pas seulement donné les grands patriarches de l’Ancien Testament, mais aussi Jésus qui est lui-même issu d’Israël. Tout cet héritage spirituel rend l’incrédulité d’Israël d’autant plus problématique.
e. Christ […] qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen! : C’est l’une des déclarations claires de Paul que Jésus est Dieu. Ceux qui préfèrent une ponctuation qui dit le contraire imposent leurs idées préconçues sur le texte. « Les arguments grammaticaux favorisent presque tous la première position [que le texte dit que Christ est Dieu], mais les érudits les plus récents acceptent la seconde [que “Dieu” fait ici référence au Père] au motif que Paul ne dit nulle part ailleurs explicitement que Christ est Dieu » (Morris).
i. Wuest, citant Robertson dit la chose suivante : « [Ceci est] une déclaration claire de la divinité du Christ après la remarque sur Son humanité. C’est la façon naturelle et évidente de ponctuer la phrase. Mettre un point final après humanité et commencer une nouvelle phrase pour la doxologie est très brusque et maladroit ».
B. La raison de la condition actuelle d’Israël du point de vue de Dieu : Israël a raté le Messie parce que c’était le plan souverain de Dieu.
1. (6–9) Dieu a-t-Il échoué dans Son plan à l’égard d’Israël ? Non, Dieu n’a pas laissé tomber Ses enfants de la promesse.
Ce n’est pas que la parole de Dieu soit sans effet. Non, car ceux qui sont issus d’Israël ne sont pas tous Israël, et bien qu’étant de la descendance d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants. Au contraire, il est dit: C’est par Isaac qu’une descendance te sera assurée. Cela signifie que ce ne sont pas les descendants simplement biologiques qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont considérés comme sa descendance. La parole que voici était en effet une promesse: Je reviendrai à la même époque et Sara aura un fils.
a. Ce n’est pas que la parole de Dieu soit sans effet : Paul pense à quelqu’un qui regarderait Israël et dirait : « La parole de Dieu ne s’est pas concrétisée pour eux. Il n’a pas tenu sa promesse envers eux parce qu’ils ont raté leur Messie et semblent maintenant maudits. Comment puis-je savoir qu’Il ne me laissera pas tomber ? ». Paul répond à cette question en affirmant que ce n’est pas que la parole de Dieu soit sans effet.
b. Car ceux qui sont issus d’Israël ne sont pas tous Israël : Le nom Israël signifie notamment « gouverné par Dieu ». Paul dit ici que ce ne sont pas tous ceux qui sont issus d’Israël qui sont forcément « gouvernés par Dieu ». La parole de Dieu a-t-elle échoué ? Non, au lieu de cela, ceux qui sont issus d’Israël ne sont pas tous gouvernés par Dieu.
i. « Paul nous dit que personne n’est vraiment Israël s’il n’est gouverné par Dieu. Nous avons une situation parallèle avec le terme “chrétien”. Tous ceux qui sont appelés chrétiens ne sont pas vraiment des disciples du Christ » (Smith).
c. Ce sont les enfants de la promesse qui sont considérés comme sa descendance : La parole de Dieu n’a pas failli, car Dieu a toujours ses enfants de la promesse, lesquels peuvent ou pas être issus de l’Israël physique.
i. Paul montre que le simple fait d’être descendant d’Abraham ne sauve personne. Par exemple, Ismaël était autant fils d’Abraham que l’était Isaac, mais Ismaël était un fils selon la chair, tandis qu’Isaac était un fils selon la promesse (Je reviendrai à la même époque et Sara aura un fils). L’un était l’héritier de l’alliance de salut de Dieu, et l’autre ne l’était pas. Isaac représente les enfants de la promesse et Ismaël représente les descendants simplement biologiques.
2. (10-13) Un autre exemple du fait que la promesse est plus importante que la relation biologique : Jacob et Ésaü.
De plus, tel a aussi été le cas pour Rebecca qui a eu des enfants d’un seul homme, notre ancêtre Isaac: les enfants n’étaient pas encore nés et n’avaient donc fait ni bien ni mal – afin que le plan de Dieu subsiste, conformément à son choix et sans dépendre des œuvres mais de celui qui appelle – quand il a été dit à Rebecca: L’aîné sera asservi au plus jeune. De même, il est écrit: J’ai aimé Jacob et j’ai détesté Esaü.
a. Notre ancêtre Isaac : Le choix de Dieu entre Ismaël et Isaac nous semble quelque peu illogique. Il est beaucoup plus difficile de comprendre pourquoi Dieu a choisi Jacob pour être l’héritier de l’alliance de son salut au lieu d’Ésaü. Il se peut que nous ne le comprenions pas facilement, mais le choix de Dieu est tout aussi valable.
b. N’étaient pas encore nés et n’avaient donc fait ni bien ni mal : Paul souligne que le choix de Dieu n’était pas basé sur la performance de Jacob ou d’Esaü. Le choix a été fait avant leur naissance.
c. Afin que le plan de Dieu subsiste, conformément à son choix et sans dépendre des œuvres mais de celui qui appelle : Nous n’avons donc pas à penser que Dieu ait choisi Jacob plutôt qu’Ésaü parce qu’il connaissait leurs œuvres à l’avance ; Paul souligne que c’était sans dépendre des œuvres. Au lieu de cela, la raison du choix se trouvait en celui qui appelle.
d. L’aîné sera asservi au plus jeune : Dieu annonça ces intentions à Rebecca avant la naissance des enfants, et Il répéta son verdict longtemps après que Jacob et Ésaü avaient tous deux quitté la terre (J’ai aimé Jacob et j’ai détesté Esaü).
i. Nous devrions considérer le fait d’aimer et de détester en rapport avec Son but d’en choisir un pour devenir l’héritier de l’alliance d’Abraham. À cet égard, la préférence de Dieu pourrait à juste titre être considérée comme une démonstration d’amour envers Jacob et de détestation envers Ésaü.
ii. Morris cite des exemples où le terme détester semble clairement signifier quelque chose comme « moins aimé » (Genèse 29:31,33 ; Deutéronome 21:15 ; Matthieu 6:24 ; Luc 14:26 ; Jean 12:25). Il est cependant d’accord avec l’idée de Calvin selon laquelle le vrai sens de ces termes ici serait plutôt « accepté » et « rejeté » que notre compréhension littérale habituelle des termes « aimé » et « détesté ».
iii. Dans l’ensemble, nous voyons qu’Esaü était bel et bien un homme béni (Genèse 33:8-16 ; Genèse 36). C’est en rapport avec l’héritage de l’alliance que Dieu détesta Ésaü, pas en ce qui concerne la bénédiction dans cette vie ou dans celle à venir.
iv. « Une femme a dit un jour à M. Spurgeon : “Je ne comprends pas pourquoi Dieu a dû dire qu’il détestait Ésaü”. Spurgeon lui répondit : “Cela n’est pas mon problème, Madame. Mon problème est de comprendre comment Dieu a pu aimer Jacob” » (Newell).
v. Notre plus grande erreur en considérant les choix de Dieu est de penser que Dieu choisit pour des raisons arbitraires, comme s’Il choisissait par la formulette d’élimination « am stram gram ». Nous pouvons ne pas comprendre les raisons de choisir de Dieu, et ce sont des raisons que Lui seul connait et dont Il assume la responsabilité, mais les choix de Dieu ne sont pas capricieux. Il a un plan et une raison.
3. (14-16) Le fait pour Dieu de choisir l’un au détriment de l’autre rend-il Dieu injuste ?
Que dirons-nous donc? Dieu serait-il injuste? Certainement pas! En effet, il dit à Moïse: Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, et j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de la volonté ni des efforts de l’homme, mais de Dieu qui fait grâce.
a. Dieu serait-il injuste? : Paul répond fermement à cette question : Certainement pas! Dieu explique clairement Son droit de faire grâce à qui Il veut dans Exode 33:19.
b. Je ferai grâce à qui je veux faire grâce : Souvenez-vous de ce qu’est la grâce. La grâce ne signifie pas obtenir ce que nous méritons. Dieu n’est jamais moins juste envers qui que ce soit, mais se réserve pleinement le droit d’être plus que juste envers les individus qu’Il choisit.
i. Jésus a parlé de ce droit de Dieu dans la parabole du propriétaire terrien dans Matthieu 20:1-16.
ii. Il est dangereux de considérer la grâce de Dieu envers nous comme un droit. Si Dieu était obligé de faire grâce, alors ce n’est pas de la grâce – c’est une obligation. Personne n’est jamais injuste de ne pas faire grâce.
c. Ainsi donc, cela ne dépend ni de la volonté ni des efforts de l’homme, mais de Dieu qui fait grâce : La grâce de Dieu ne nous est pas accordée en raison de ce que nous voulons faire (la volonté… de l’homme), ou de ce que nous faisons effectivement (des efforts de l’homme), mais simplement par Son désir de faire grâce.
4. (17-18) L’exemple de Pharaon.
L’Ecriture dit en effet au pharaon: Voilà pourquoi je t’ai suscité: c’est pour montrer en toi ma puissance et afin que mon nom soit proclamé sur toute la terre. Ainsi, Dieu fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut.
a. Voilà pourquoi je t’ai suscité : Dieu permit à Pharaon, du temps de Moïse, de s’élever au pouvoir afin que Dieu puisse montrer la puissance de son jugement contre Pharaon, et ainsi Se glorifier.
b. Ainsi, Dieu fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut : Parfois Dieu Se glorifie en faisant grâce ; parfois Il Se glorifie à travers l’endurcissement de quelqu’un.
i. Il ne faut pas penser que Dieu a persuadé un Pharaon réticent et au bon cœur d’être dur envers Dieu et Israël. En endurcissant le cœur de Pharaon, Dieu ne fit que permettre au cœur de Pharaon de poursuivre son penchant naturel.
c. Il endurcit : Nous savons que Pharaon avait lui-même endurci son propre cœur, selon Exode 7:13, 7:22, 8:15, 8:19, 8:32, 9:7 et 9:34. Mais « Il ne se donne pas beaucoup de peine pour indiquer que Pharaon a endurci son propre cœur, preuve d’incrédulité et de rébellion, parce qu’il met l’accent sur la liberté d’action de Dieu dans tous les cas » (Harrison).
5. (19-21) Le droit de Dieu de choisir dispense-t-il l’homme de sa responsabilité ?
Tu me diras: «Pourquoi fait-il [donc] encore des reproches? Qui peut en effet résister à sa volonté?» Mais toi, homme, qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu? L’objet dira-t-il à celui qui l’a façonné: «Pourquoi m’as-tu fait ainsi?» Le potier n’est-il pas le maître de l’argile pour faire avec la même pâte un ustensile d’un usage noble et un ustensile d’un usage méprisable?
a. Tu me diras: «Pourquoi fait-il [donc] encore des reproches? Qui peut en effet résister à sa volonté?» : Paul imagine ici quelqu’un qui demanderait : « Si tout est une question de choix de Dieu, alors comment Dieu peut-il me faire des reproches ? Comment peut-on aller à l’encontre du choix de Dieu ?
b. Mais toi, homme, qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu? : Paul répond en montrant à quel point une telle question est irrespectueuse. Si Dieu dit qu’Il choisit, et si Dieu dit aussi que nous sommes responsables devant Lui, qui sommes-nous pour Le mettre en cause ?
c. Le potier n’est-il pas le maître de l’argile : Dieu n’a-t-il pas le même droit que n’importe quel Créateur sur sa création ? Par conséquent, si Dieu déclare que nous avons une responsabilité éternelle devant Lui, alors il en est ainsi.
6. (22-24) Dieu n’a-t-il pas le droit de Se glorifier comme Il l’entend ?
Que dire si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout prêts pour la perdition? Et que dire s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de compassion qu’il a d’avance préparés pour la gloire? Ainsi il nous a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les non-Juifs.
a. Que dire si Dieu : Encore une fois, le même principe ayant servi dans les rapports de Dieu avec Pharaon est répété ici. Si Dieu choisit de Se glorifier en laissant les gens suivre leur propre voie et en leur faisant subir sa colère appropriée afin de faire connaître sa puissance, qui peut s’opposer à Lui ?
b. Il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de compassion : De même, si Dieu veut être plus que juste avec les autres, leur accordant sa grâce, qui peut s’opposer à Lui ?
c. Mais encore d’entre les non-Juifs : Et si Dieu veut faire grâce aussi bien aux Non-Juifs qu’aux Juifs (bien entendu, n’étant jamais moins juste envers les uns ou les autres), qui peut s’opposer à Lui ?
i. « Les Juifs étaient enclins à penser que Dieu ne pouvait faire d’eux que des vases d’honneur. Paul rejette ce point de vue et souligne que Dieu fait ce qu’il veut » (Morris).
d. Des vases de colère tout prêts pour la perdition : Paul ne dit pas que Dieu les a préparés pour la perdition. Ces vases font un travail suffisant par eux-mêmes.
7. (25-26) Le prophète Osée (dans Osée 2:25 et Osée 2:1) déclare le droit de Dieu de choisir, appelant son peuple ceux qui ne l’étaient pas auparavant.
C’est aussi ce qu’il dit dans le livre d’Osée: J’appellerai ‘mon peuple’ celui qui n’était pas mon peuple, et ‘bien-aimée’ celle qui n’était pas la bien-aimée. Et là où on leur disait: ‘Vous n’êtes pas mon peuple’, ils seront appelés fils du Dieu vivant.
a. Vous n’êtes pas mon peuple : Ces passages d’Osée 2:25 et 2:1 montrent la grâce de Dieu. Dieu avait dit au prophète Osée de nommer l’un de ses enfants Lo-Ammi, ce qui signifie « Pas mon peuple ». Mais, Dieu avait également promis que ce jugement n’allait pas durer éternellement. Un jour, Israël allait être restauré et de nouveau être appelé fils du Dieu vivant.
8. (27-29) Ésaïe (dans Ésaïe 10:22-23 et 1:9) déclare le droit de Dieu de choisir un reste parmi Israël pour le salut.
Esaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël: Même si les Israélites, de par leur nombre, étaient pareils au sable de la mer, un reste seulement sera sauvé.En effet, le Seigneur accomplira pleinement et rapidement sa parole [avec justice, en effet le Seigneur accomplira rapidement sa parole] sur la terre. Et comme Esaïe l’avait prédit, si le Seigneur de l’univers ne nous avait pas laissé une descendance, Nous serions devenus comme Sodome, Nous aurions été semblables à Gomorrhe.
a. Un reste seulement sera sauvé : Le passage tiré d’Ésaïe 10:22-23 parle d’abord de l’œuvre de Dieu pour sauver un reste de la destruction assyrienne à venir. La souffrance du peuple de Dieu aux mains des Assyriens et d’autres allait leur donner l’impression qu’ils allaient certainement être tous détruits. Dieu leur assure que tel ne sera pas le cas. Il préservera toujours Son reste.
i. Dieu a toujours parlé d’un reste. « C’était stupide de penser que, puisque toute la nation n’était pas entrée dans la bénédiction, la promesse de Dieu avait échoué. La promesse n’avait pas été faite à toute la nation et n’avait jamais été destinée à s’appliquer à toute la nation » (Morris).
b. Nous serions devenus comme Sodome : Sodome et Gomorrhe ont été complètement détruites en jugement. Cette citation d’Ésaïe 1:9 montre que Juda avait atteint un état de péché si mauvais que leur situation aurait pu être pire. C’est uniquement par la grâce de Dieu qu’ils survécurent. Sodome et Gomorrhe ont, elles, été toutes les deux totalement détruites, sans qu’il y ait eu même un très petit reste qui survive. Même en plein jugement, Dieu a accordé Sa miséricorde à Juda.
i. La promesse miséricordieuse est claire : « Si seulement un reste peut survivre, au moins un reste survivra et constituera l’espoir de la restauration » (Bruce).
C. La raison de la condition actuelle d’Israël d’un point de vue humain : Israël a raté le Messie parce qu’ils refusent de venir par la foi.
1. (30-31) Analyse de la situation actuelle d’Israël et des non-Juifs d’un point de vue humain.
Que dirons-nous donc? Des non-Juifs qui ne recherchaient pas la justice ont obtenu la justice, celle qui vient de la foi, tandis qu’Israël, qui cherchait une loi de justice, n’est pas parvenu à cette loi.
a. Des non-Juifs qui ne recherchaient pas la justice ont obtenu la justice : Apparemment, les non-Juifs qui ne semblaient pas vraiment chercher la justice l’ont trouvée.
b. Tandis qu’Israël, qui cherchait une loi de justice, n’est pas parvenu à cette loi : Selon toute apparence, Israël, avec tout ce qu’il avait, semblait œuvrer pour la justice, mais ne l’a pas trouvée.
c. Ont obtenu la justice […] n’est pas parvenu : Quelle était la différence ? Pourquoi les non-Juifs ont-ils trouvé la justice alors qu’il était peu probable qu’ils y parviennent, et les Juifs ne l’ont-ils pas trouvée alors qu’ils semblaient pouvoir l’obtenir ? Parce que les non-Juifs poursuivaient la justice… qui vient de la foi, et les Juifs poursuivaient une loi de justice. Les non-Juifs qui ont été sauvés sont venus à Dieu par la foi, recevant Sa justice. Les Juifs qui semblent être rejetés de Dieu ont essayé de se justifier devant Dieu en accomplissant des œuvres selon une loi de justice.
2. (32-33) Paul insiste sur la raison pour laquelle Israël semble être rejeté de la bonté et de la justice de Dieu : Parce qu’Israël l’a cherchée non par la foi.
Pourquoi? Parce qu’Israël l’a cherchée non par la foi, mais par les œuvres [de la loi]. Ils se sont heurtés à la pierre qui fait obstacle, Comme il est écrit: Je mets dans Sion une pierre qui fait obstacle, un rocher propre à faire trébucher, mais celui qui croit en lui ne sera pas couvert de honte.
a. Parce qu’Israël l’a cherchée non par la foi : Nous pourrions nous attendre à ce que Paul réponde à la question « Pourquoi ? » en évoquant une fois de plus le point de vue de Dieu, et simplement tout renvoyer sur Son choix souverain. Au lieu de cela, il place la responsabilité sur Israël : Parce qu‘Israël l’a cherchée non par la foi…Ils se sont heurtés à la pierre qui fait obstacle.
i. Paul a déjà montré dans Romains que le seul moyen possible d’être sauvé est par la foi, et non par les œuvres de la loi ; et que ce salut ne vient que par l’œuvre d’un Sauveur crucifié – qui était un scandale pour Israël (1 Corinthiens 1:22-23).
b. Ils se sont heurtés à la pierre qui fait obstacle : Paul montre qu’Israël est responsable de sa condition actuelle. A-t-il ainsi contredit tout ce qu’il a dit précédemment, qui mettait l’accent sur le plan souverain de Dieu ? Bien sûr que non, il présente simplement le problème de l’autre côté de la médaille – le côté de la responsabilité humaine, au lieu du côté du choix souverain de Dieu.
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