Romains 5 – Les avantages d’être justifié par la foi
« Dans toute la Bible, il n’y a aucun autre chapitre qui puisse égaler ce texte triomphal » (Martin Luther).
A. Les avantages de croire.
1. (1–2) Paix et position de grâce.
Ainsi donc, déclarés justes sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ; c’est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part à la gloire de Dieu.
a. Ainsi donc, déclarés justes sur la base de la foi : Dans l’Épitre aux Romains jusque-là, Paul nous a tous convaincus que le seul moyen d’obtenir le salut est d’être justifié par la grâce au moyen de la foi. Maintenant, il va nous dire quels en sont les avantages pratiques, expliquant que c’est plus qu’une idée intéressante.
i. « Déclarés justes sur la base de la foi » est un langage de décret légal. Romains 1:18-3:20 nous a trouvés coupables devant le tribunal de la loi de Dieu, de la gloire de Dieu et de notre conscience. Ensuite, Paul a expliqué comment, grâce à ce que Jésus a fait, la justice de Dieu est accordée à tous ceux qui croient. La sentence des coupables s’est transformée en sentence de ceux qui sont déclarés justes, et déclarés justes sur la base de la foi.
b. La paix avec Dieu par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ : C’est le premier avantage. Puisque le prix a été payé en totalité par l’œuvre de Jésus sur la croix, la justice de Dieu envers nous est éternellement satisfaite.
i. Ceci n’est pas la paix de Dieu mentionnée ailleurs (comme dans Philippiens 4:7). Il s’agit ici d’être en paix avec Dieu ; la bataille entre Dieu et nous est terminée – et Il a gagné, et nous a gagnés. Certains ignoraient complètement qu’ils n’étaient pas en paix avec Dieu, mais ils étaient comme des conducteurs ignorant les feux rouges d’une voiture de police dans leur rétroviseur – ils ont des ennuis même s’ils ne le savent pas, et cela va bientôt les rattraper.
ii. Cette paix ne peut être obtenue que par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ. Lui et Son œuvre sont notre seul fondement pour la paix. En fait, Jésus est notre paix (Éphésiens 2:14).
iii. Rappelez-vous que la Bible ne dit pas que nous avons la paix avec le diable, la paix avec le monde, la paix avec la nature humaine ou la paix avec le péché. La vie est toujours une bataille pour le chrétien, mais ce n’est plus une bataille contre Dieu – c’est un combat pour Lui. Certains chrétiens sont tentés de croire que la bataille contre Dieu était ce qu’il y avait de mieux, mais c’est un mensonge dangereux et condamnable.
iv. « Je suis ravi de constater que le péché vous pique et que vous le haïssez. Plus il y a de haine du péché, mieux c’est. Une âme qui hait le péché est une âme qui aime Dieu. Si le péché ne vous afflige jamais, c’est que Dieu ne vous a jamais privilégié » (Charles Spurgeon).
c. Accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme : C’est le deuxième avantage qu’offre la faveur imméritée de Dieu – nous tenons ferme dans la grâce. Cette grâce est donnée par l’intermédiaire de Jésus et elle est acquise par la foi.
i. La grâce (la faveur imméritée de Dieu envers nous) n’est pas seulement la façon dont le salut nous parvient, c’est aussi une description de notre position actuelle devant Dieu. Ce n’est pas seulement le principe initial de la vie chrétienne, c’est aussi le principe continu de la vie chrétienne. « Nous tenons ferme traduit un temps parfait, utilisé dans ce sens du présent, avec la pensée d’une attitude continue » (Morris).
ii. Beaucoup de chrétiens commencent dans la grâce, mais pensent ensuite qu’ils doivent aller vers la perfection et la maturité en traitant avec Dieu sur la base du principe de la loi – sur les idées de gagner et de mériter. Paul s’est prononcé contre cette conception dans Galates 3:2-3 et Galates 5:1-4.
iii. Tenir ferme dans la grâce nous rassure : l’attitude actuelle de Dieu envers les croyants en Jésus-Christ est une attitude de faveur, les voyant en termes de joie, de beauté et de plaisir. Il ne nous aime pas seulement ; Il nous aime parce que nous sommes en Jésus.
iv. Tenir ferme dans la grâce signifie que :
∙ je n’ai pas à prouver que je suis digne de l’amour de Dieu ;
∙ Dieu est mon ami ;
∙ la porte d’accès à Dieu est ouverte en permanence ;
∙ je suis affranchi de la « feuille de score » – le compte est réglé en Jésus ;
∙ je passe plus de temps à louer Dieu et moins de temps à me détester.
v. « Les anciens rebelles ne sont pas simplement pardonnés en bénéficiant d’une remise de leur peine ; ils sont aussi amenés à une position de haute faveur auprès de Dieu – cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme » (Bruce).
vi. L’attitude appropriée de l’homme sous la grâce (William Newell)
∙ Croire, et consentir à être aimé alors qu’on est indigne, est le grand secret.
∙ Refuser de prendre des « résolutions » et de faire des « vœux », car c’est faire confiance à la nature humaine.
∙ S’attendre à être béni, tout en prenant de plus en plus conscience de son manque de valeur.
∙ Témoigner de la bonté de Dieu en tout temps.
∙ Être certain de la faveur future de Dieu, et en même temps être de plus en plus sensible dans notre conscience envers Lui.
∙ Compter sur la main punitive de Dieu comme une marque de Sa bonté.
∙ Un homme sous la grâce, s’il est comme Paul, ne se préoccupe pas de son sort personnel, mais se préoccupe beaucoup pour les autres.
d. C’est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi : Notre accès à cette position de grâce n’est possible que par la foi et par Jésus ; nous ne pouvons pas y parvenir nous-mêmes. L’accès n’est pas seulement à la position de grâce, mais aussi dans les parvis mêmes du ciel. C’est une bénédiction qui va au-delà de la paix avec Dieu. « On peut se réconcilier avec son prince, mais cependant ne pas être amené en sa présence » (Poole).
i. Leon Morris a dit à propos du terme accès que : « L’idée est celle de l’entrée dans la salle du Trône d’un monarque. Le terme accès est en fait une traduction inadéquate, car cela minimise le fait que nous n’y venons pas par notre propre force, mais que nous avons plutôt besoin d’un “introducteur” – le Christ ».
ii. Wuest cite Thayer à propos du terme accès : « Cette relation amicale avec Dieu par laquelle nous lui sommes acceptables et avons l’assurance qu’Il est favorablement disposé à notre égard ».
e. Nous avons accès : Le temps présent continu du verbe avons accès indique également qu’il s’agit d’une possession stable, permanente. Puisque notre position est basée sur la grâce, nous pouvons bien ten[ir] ferme et avoir la paix, car nous savons que notre accès est une possession permanente. Il ne peut pas nous être retiré ultérieurement.
i. « Et cet accès à Dieu, ou introduction à la présence Divine, doit être considéré comme un privilège durable. Nous ne sommes pas amenés à Dieu dans le but d’un entretien, mais pour demeurer avec lui, être sa famille, et par la foi, pour contempler son visage et marcher à la lumière de sa face » (Clarke).
f. Nous plaçons notre fierté dans l’espérance de prendre part à la gloire de Dieu : C’est la conclusion logique d’une telle paix et d’une telle position de grâce. Si nous sommes en relation avec Dieu sur la base du principe des œuvres, alors toute joie est présomptueuse, et toute gloire qu’on imagine nous revient, et non à Dieu.
i. Le terme traduit ici par fierté se traduit normalement par se glorifier ; il signifie « une confiance triomphante et qui se réjouit » (Morris).
ii. Pour Paul, le terme espérance ne sous-entend jamais l’incertitude. J.B. Philipps traduit le terme espérance par une heureuse certitude.
g. Déclarés justes sur la base de la foi : Encore une fois, tout ceci n’a de sens que si nous sommes déclarés justes sur la base de la foi. Si nous ne sommes pas déclarés justes par la grâce au moyen de la foi, alors nous n’avons pas de paix avec Dieu, et nous n’avons pas actuellement de position dans la grâce.
i. « Hélas, combien peu de croyants ont le courage de la foi ! Lorsque, ici ou là, un saint commence à croire les faits et à marcher en criant liberté, nous disons (peut-être en secret) : “Il doit être un homme particulièrement saint et consacré”. Non, il n’est qu’un pauvre pécheur comme vous, mais qui croit en l’abondance de la grâce ! » (Newell).
2. (3-4) La promesse de gloire est aussi pour le temps présent.
Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance.
a. Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses : Paul anticipe ici l’accusation qu’il est trop « châteaux en Espagne », que cette gloire, cette fierté pour les chrétiens ne s’applique que dans l’au-delà. Paul répond : « Je sais que nous avons beaucoup de détresses maintenant, mais nous sommes fiers de cela aussi ».
i. Paul ne raconte pas de platitudes spirituelles. D’abord, il utilise des mots forts. Détresses est « un terme fort. Il ne fait pas référence à des inconvénients mineurs, mais à de véritables difficultés » (Morris). Deuxièmement, Paul a vécu une vie pleine de détresses. Paul connaissait cette réalité mieux que quiconque.
b. Sachant que la détresse produit la persévérance : Nous pouvons être fiers même de nos détresses (littéralement, de nos stress) car elles sont l’occasion de produire de la persévérance (endurance).
i. Un coureur doit être stressé pour gagner en endurance. Les marins doivent affronter la mer. Les soldats partent au combat. Pour les chrétiens, les détresses font partie de notre vie chrétienne. Nous ne devrions pas désirer ou espérer une vie chrétienne sans détresses, parce que :
∙ Dieu se sert merveilleusement des détresses dans notre vie ;
∙ Dieu sait quel type de détresses nous pouvons endurer, et Il mesure soigneusement les détresses auxquelles nous sommes confrontés ;
∙ ceux qui ne sont pas chrétiens sont également confrontés aux détresses.
ii. « Un chrétien devrait accepter de passer par des épreuves ; il devrait être heureux de laisser sa religion être mise à l’épreuve. “Là, dit-il, martelez si vous voulez”. Voulez-vous être porté au ciel sur un lit de plumes ? » (Spurgeon).
iii. « J’ai entendu des gens déconseiller aux autres de prier pour la patience parce que Dieu leur enverrait alors des détresses. Si c’est ainsi que se forme la patience, que “Dieu suscite des difficultés”. J’ai besoin de patience ! » (Smith).
iv. « Quelles que soient les vertus dans lesquelles les détresses nous trouvent, elles se développent davantage. Si quelqu’un est charnel, faible, aveugle, méchant, irascible, hautain, etc., la détresse le rendra davantage charnel, faible, aveugle, méchant et irritable. Par contre, si quelqu’un est spirituel, fort, sage, pieux, doux et humble, il deviendra davantage spirituel, puissant, sage, pieux, doux et humble » (Martin Luther).
v. « “La détresse produit la patience”, dit l’apôtre. Naturellement, il n’en est rien. La détresse produit l’impatience, et l’impatience manque le fruit de l’expérience, et tourne au désespoir. Demandez à beaucoup de ceux qui ont enterré un enfant chéri, ou qui ont perdu leurs richesses, ou qui ont souffert de douleurs corporelles, et ils vous diront que le résultat naturel de l’affliction est de produire de l’irritation contre la providence, de la rébellion contre Dieu, de l’interrogation, de l’incrédulité, de l’irritabilité, et toutes sortes de maux. Mais quelle merveilleuse altération se produit lorsque le cœur est renouvelé par le Saint-Esprit ! » (Spurgeon).
c. La persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance : C’est une chaine d’or de la croissance et de la maturité chrétiennes. Une vertu s’appuie sur une autre à mesure que nous grandissons sur le modèle de Jésus.
i. La plupart des chrétiens veulent développer leur victoire dans l’épreuve et avoir plus d’espérance. Ces qualités découlent de la persévérance, qui émane de la détresse. Nous pouvons souhaiter avoir une meilleure victoire dans l’épreuve et plus d’espérance sans commencer par la détresse, mais cela n’est ni le modèle ni le plan de Dieu.
ii. J’aurais souhaité voir Dieu me saupoudrer de persévérance, de victoire dans l’épreuve et d’espérance pendant que je dors. Au réveil, je serais un bien meilleur chrétien ! Mais tel n’est pas le plan de Dieu pour moi ou pour n’importe quel autre chrétien.
iii. C’est pourquoi – sobrement, avec respect – nous disons à propos de la détresse : « Seigneur, provoque-la. Je sais que tu m’aimes et que tu mesures soigneusement chaque épreuve et que tu as un objectif d’amour à accomplir dans chaque détresse. Seigneur, je ne chercherai pas les épreuves et la détresse, mais si elles ont lieu, je ne les mépriserai pas et je ne perdrai pas l’espérance. Je fais confiance à ton amour dans tout ce que Tu permets ».
3. (5) Preuve de l’espérance : L’amour de Dieu dans notre cœur en ce moment, prouvée par la présence du Saint-Esprit dans notre vie.
Or cette espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
a. Or cette espérance ne trompe pas : L’espérance que la détresse construit en nous n’est pas une espérance qui sera déçue. Nous en sommes assurés parce que Dieu a prouvé son intention d’accomplir son œuvre en nous – la preuve étant l’amour de Dieu… déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
b. L’amour de Dieu […] déversé dans notre cœur : Chaque chrétien devrait en faire l’expérience, avoir une profonde conscience intérieure de l’amour de Dieu pour nous.
i. Les arguments logiques de l’apôtre Paul dans l’Épitre aux Romains sont dévastateurs, mais ce livre ne manque pas d’émotion ni d’expériences passionnées avec Dieu. Paul veut que nous ayons les bonnes pensées à propos de Dieu, mais il veut aussi que nous ayons la bonne expérience avec Dieu – l’amour de Dieu […] déversé dans notre cœur.
ii. L’amour de Dieu ne nous est pas donné au compte-gouttes, il est déversé dans notre cœur. Certains chrétiens vivent comme si cet amour n’était qu’un écoulement goutte à goutte, mais Dieu veut que nous connaissions l’effusion de Son amour.
c. Le Saint-Esprit qui nous a été donné : C’est ainsi que l’amour de Dieu est transmis – par le Saint-Esprit. Le manque de conscience de l’amour de Dieu est souvent attribué au fait de ne pas être constamment rempli du Saint-Esprit et de ne pas marcher selon l’Esprit.
i. « L’amour de Dieu est comme la lumière pour un œil aveugle jusqu’à ce que le Saint-Esprit ouvre cet œil […] puisse le Saint-Esprit être maintenant ici en chacun de nous, pour répandre l’amour de Dieu dans notre cœur » (Spurgeon).
ii. Tout chrétien a en lui le Saint-Esprit (Romains 8:9). Mais tous les chrétiens ne vivent pas dans la plénitude du Saint-Esprit (Éphésiens 5:18), et tous les chrétiens ne marchent pas selon l’Esprit (Romains 8:4-5).
4. (6-8) Description de l’amour de Dieu envers nous.
En effet, alors que nous étions encore sans force, Christ est mort pour des pécheurs au moment fixé. A peine mourrait-on pour un juste; peut-être accepterait-on de mourir pour quelqu’un de bien. Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous: alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
a. Alors que nous étions encore sans force : Paul décrit la grandeur de l’amour de Dieu. C’est l’amour donné à ceux qui ne le méritent pas, à ceux qui sont sans force, aux pécheurs. Cela souligne le fait que les raisons de l’amour de Dieu se trouvent en Lui, et non en nous.
i. Qui sont ces gens ? Qui sont les pécheurs et les méchants pour lesquels Jésus est mort ? Paul a consacré les deux premiers chapitres et demi de l’Épitre aux Romains à nous dire que nous tous, nous constituons ces gens.
b. Christ est mort pour des pécheurs au moment fixé : Dieu a envoyé le Fils au bon moment, au moment fixé. Pour certaines personnes, cela a peut-être semblé tardif, mais dans le plan de Dieu, l’œuvre de Jésus a été accomplie au moment parfait : lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils (Galates 4:4).
i. Le monde était préparé spirituellement, économiquement, linguistiquement, politiquement, philosophiquement et géographiquement pour la venue de Jésus et la propagation de l’Évangile.
ii. Au moment fixé signifie aussi que Jésus est mort au bon moment pour nous. Il est mort alors que nous étions des pécheurs qui avions besoin d’un Sauveur. Son calendrier était parfait pour nous.
c. Christ est mort pour des pécheurs : Dans Romains 3:25, Paul a mentionné l’idée d’un sacrifice de substitution par l’expression victime expiatoire. Ici, il revient sur ce point en disant que Christ est mort pourdes pécheurs. Le terme grec ancien traduit pour est le terme « huper », qui signifie « pour, au nom de, au lieu de ».
i. D’autres endroits où le terme huper est utilisé dans le Nouveau Testament nous aident à mieux comprendre. Dans Jean 11:50, nous lisons : Vous ne réfléchissez pas qu’il est dans notre intérêt qu’un seul homme meure pour [huper] le peuple. Galates 3:13 dit : Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour [huper] nous.
ii. Par conséquent, pour véritablement dire : « Jésus est mort pour moi », on doit également dire : « Je n’ai pas la force de me sauver. Je suis un pécheur ». Jésus est mort pour sauver et transformer ce genre d’hommes.
iii. « Vous pourriez dire : “Je suis l’un des plus mauvais au monde”. Christ est mort pour les plus mauvais au monde. “Oh, mais je n’ai pas la force d’être meilleur”. Christ est mort pour ceux qui sont sans force. “Oh, mais mon cas se condamne tout seul”. Christ est mort pour ceux qui sont légalement condamnés. “Oui, mais mon cas est désespéré”. Christ est mort pour les désespérés. Il est l’espérance des désespérés. Il est le Sauveur non pas de ceux qui sont partiellement perdus, mais de ceux qui sont entièrement perdus » (Spurgeon).
iv. « Si Christ est mort pour les pécheurs, ce fait ne laisse aux pécheurs aucune excuse s’ils ne viennent pas à lui et ne croient pas en lui pour le salut. S’il en avait été autrement, ils auraient pu plaider : “Nous ne sommes pas dignes de venir”. Mais vous êtes pécheurs, et Christ est mort pour les pécheurs, pourquoi pas pour vous ? » (Spurgeon).
d. A peine mourrait-on pour un juste : L’amour de Dieu est un amour au-delà même du meilleur amour parmi les humains. Un homme bon pourrait mourir en noble martyre pour le « bon type » de personnes – tels qu’un juste ou quelqu’un de bien. Mais Jésus est mort pour ceux qui n’étaient ni des justes ni des gens bien.
i. Y a-t-il une différence entre un juste et quelqu’un de bien dans la pensée de Paul ? La différence dans Romains 5:7 semble être que le juste n’est que cela – juste dans sa vie personnelle, mais peut-être dépourvu de sensibilité pour les autres. Quelqu’un de bien, en revanche, va au-delà de l’homme juste en étant également gentil et bienveillant.
e. Mais voici comment Dieu prouve son amour : Comment la mort du Fils démontre-t-elle l’amour du Père ? Parce que c’était plus difficile pour le Père d’envoyer son Fils unique, et parce que Dieu [le Père] était en Christ: il réconciliait le monde avec lui-même (2 Corinthiens 5:19).
i. « Ce serait facile de considérer la croix comme démontrant l’indifférence de Dieu, un Dieu qui a laissé l’innocent Jésus se faire arrêter par des hommes méchants, torturer et crucifier alors qu’il n’avait rien fait… À moins que le Père et le Christ ne soient un, ce n’est pas l’amour de Dieu que la croix montre » (Morris).
ii. L’œuvre de Jésus sur la croix pour nous est la preuve ultime de Son amour pour vous. Il peut donner une preuve supplémentaire, mais Il ne peut pas donner une preuve plus grande. Si la croix est l’ultime manifestation de l’amour de Dieu, elle est aussi l’ultime manifestation de la haine de l’homme. Elle prouve également que la hauteur de la haine de l’homme ne peut pas vaincre la hauteur de l’amour de Dieu.
iii. La démonstration de l’amour de Dieu n’est pas tellement affichée dans la mort de Jésus, mais elle est surtout vue dans le type de personnes pour qui Jésus est mort – des pécheurs indignes et des rebelles contre Lui.
5. (9-11) Sauvés de la colère de Dieu.
Puisque nous sommes maintenant considérés comme justes grâce à son sang, nous serons à bien plus forte raison sauvés par lui de la colère de Dieu. En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis, nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés. Bien plus, nous plaçons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons reçu la réconciliation.
a. Puisque nous sommes maintenant considérés comme justes grâce à son sang, nous serons à bien plus forte raison sauvés par lui de la colère de Dieu : Si nous sommes justifiés par l’œuvre de Jésus, nous pouvons être assurés que nous sommes aussi sauvés par lui de la colère de Dieu. La colère de Dieu qui se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes (Romains 1:18) a été versée sur Jésus comme substitut à la place des croyants.
i. Par nature, certains ont, s’agissant d’eux-mêmes, tendance à faire précéder ces grandes promesses de Dieu par « à bien plus forte raison ». Dieu veut qu’ils voient cela de manière claire et nette : à bien plus forte raison est l’amour et la bonté de Dieu qui nous est accordé, et à bien plus forte raison pouvons-nous avoir confiance en Lui.
ii. Sauvés par lui de la colère : De la colère de qui ? De la juste colère de Dieu. Oui, il nous faut être sauvés du monde, de la nature humaine et du diable, mais par-dessus tout, il nous faut être sauvés de la juste colère de Dieu.
iii. À propos de l’expression à bien plus forte raison, John Trapp dit ceci : « Amener les hommes à la grâce est pour Dieu une œuvre plus grande qu’être en état de grâce et les amener à la gloire ; car le péché est beaucoup plus éloigné de la grâce que la grâce ne l’est de la gloire ».
b. En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu […] lorsque nous étions ses ennemis : Si Dieu a pu nous témoigner un amour aussi spectaculaire lorsque nous étions ses ennemis, pensons aux bénédictions dont nous profiterons après que nous serons réconciliés avec Dieu ! Si Dieu a autant fait pour Ses ennemis, combien plus fera-t-il pour Ses amis !
i. Citant Alford, Wuest a dit : « Non seulement l’homme réconcilié a confiance qu’il échappera à la colère de Dieu, il a une confiance triomphante –une joyeuse espérance en Dieu ».
c. Nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés : Cette réconciliation ne sera pas utile seulement à notre mort ; elle touche aussi à notre vie présente. Dieu ne gère plus du tout les croyants sur la base de la colère. Il peut les châtier comme un Père affectueux, mais pas en punition ou en paiement pour leurs péchés. Dieu ne permet au châtiment que d’apporter la correction et des conseils d’amour.
d. Sauvés par lui de la colère […] nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils […] nous plaçons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons reçu la réconciliation : Le point est clairement souligné. Ce qui compte, c’est ce que nous avons par Jésus. Ce que nous avons par nos propres œuvres n’a pas d’importance et ne peut nous aider. Tout passe par Jésus.
B. Les deux hommes.
1. (12) Propagation du péché à toute la race humaine.
C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché.
a. De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde : L’apôtre Paul considérait Genèse 3 comme totalement, historiquement vrai. Selon Paul (et selon Jésus, comme il le dit dans Matthieu 19:4-6), Adam et Ève étaient de vraies personnes et ce qu’ils ont fait a un effet persistant jusqu’à nos jours.
i. Il est important de comprendre que le récit d’Adam et Ève n’est pas un passage facultatif qu’on peut accepter, rejeter, ou allégoriser. Selon le thème de Paul ici dans Romains 5, on ne peut omettre la vérité de Genèse 3 sans omettre les principes qui constituent le fondement de notre salut.
ii. « Pour Paul, Adam était plus qu’un individu historique, c’était le premier homme ; il était aussi ce que son nom signifie en hébreu – l’ “humanité”. L’humanité dans son ensemble est considérée comme ayant d’abord existé en Adam » (Bruce).
b. Par un seul homme le péché est entré dans le monde : Paul ne le prouve pas, il l’accepte simplement comme vrai à partir de Genèse 3 – le péché est entré dans le monde par Adam. De manière significative, Adam est responsable de la chute de la race humaine, pas Ève. Ève a péché suite à une tromperie, mais Adam a péché en toute connaissance de cause (1 Timothée 2:14).
c. Et par le péché la mort : La mort est entrée dans le monde et a atteint tous les hommes suite au péché d’Adam. Dieu a promis à Adam que le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est certain (Genèse 2:17). Le principe de la mort fut introduit dans le monde lorsqu’Adam pécha et depuis lors ce principe règne sur la terre. Chaque tombe est une preuve muette de la propagation et du règne du péché depuis l’époque d’Adam.
d. De même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché : La mort et le péché étant liés, on peut en déduire que tous les hommes sont pécheurs – car tous sont sujets à la mort. Un homme sans péché n’est pas sujet à la mort, mais vu que chaque être humain – même le plus petit bébé – est sujet à la mort, cela prouve que tous [les humains] ont péché en Adam.
i. Cela semble étrange à nos oreilles individualistes, mais Paul enseigne clairement que nous avons tous péché « en » Adam. Adam est le père commun de toutes les personnes qui sont sur la terre ; chaque être humain qui vit ou qui a vécu était « dans » la composition génétique d’Adam. Par conséquent, tous les humains ont péché en Adam.
ii. « Dans ce cas-ci, tous ont péché signifie “tous ont péché en Adam” ; le péché d’Adam est le péché de tous » (Morris).
iii. Les humains sont mortels – sujets à la mort – avant d’avoir eux-mêmes commis le moindre péché. Puisque la mortalité est le résultat du péché, cela montre que nous sommes devenus pécheurs par le péché d’Adam, et non par nos propres péchés personnels.
iv. On peut ne pas aimer le fait d’être rendu pécheur par l’œuvre d’un autre homme. On peut protester et dire : « Je veux m’en tenir à ma propre responsabilité, et ne pas être rendu pécheur à cause de l’œuvre d’un autre homme ». Cependant, il est juste d’être rendu juste par l’œuvre d’un autre homme qu’à la condition d’être également rendu pécheur par l’œuvre d’un autre homme. Si nous ne sommes pas rendus pécheurs par Adam, alors il ne serait pas non plus juste que nous soyons rendus justes par Jésus.
e. Tous les hommes : Cette vérité peut nous mettre mal à l’aise, mais c’est pourtant la vérité. Le tout petit bébé est un pécheur, sujet à la mort. David a compris cela lorsqu’il a écrit ceci : Oui, depuis ma naissance, je suis coupable; quand ma mère m’a conçu, j’étais déjà marqué par le péché (Psaumes 51:7).
i. Il y a d’autres raisons pour lesquelles nous pouvons aussi savoir que nous sommes nés pécheurs. Par exemple, pensons à quel point un tout petit bébé peut être égoïste et colérique. Ou encore, pensons au fait que nous n’avons jamais eu à apprendre à nos enfants à être méchants – ils apprennent cela tout seuls, avec le vieil Adam qui donne les leçons.
ii. Si les bébés sont des pécheurs, cela signifie-t-il qu’ils vont en enfer ? Pas nécessairement. Premièrement, nous savons que les enfants des croyants sont sanctifiés par la présence d’un parent croyant (1 Corinthiens 7:14). Deuxièmement, David avait l’assurance de rencontrer son bébé au ciel (2 Samuel 12:23). Enfin, nous savons qu’à la fin, Dieu, le juge du monde entier, fera ce qui est juste (Genèse 18:25).
iii. S’il y a des enfants de parents non-croyants au ciel, il est important de comprendre que ce n’est pas parce qu’ils sont innocents. En tant que fils et filles du coupable Adam, nous naissons tous également coupables. Si de tels enfants vont au ciel, ce n’est pas parce qu’ils sont des innocents qui méritent d’être au ciel, mais bien parce que la riche miséricorde de Dieu leur a également été étendue.
2. (13-14) Une objection a répondu : « Je pensais que nous étions des pécheurs parce que nous avons transgressé la Loi ».
En effet, avant que la loi ne soit donnée, le péché était déjà dans le monde. Or, le péché n’est pas pris en compte quand il n’y a pas de loi. Pourtant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, qui est l’image de celui qui devait venir.
a. Avant que la loi ne soit donnée, le péché était déjà dans le monde. Or, le péché n’est pas pris en compte quand il n’y a pas de loi : Nous savons qu’à la base de tout, nous sommes rendus pécheurs à cause d’Adam et non parce que nous avons nous-mêmes transgressé la loi. Nous le savons parce que le péché et la mort étaient dans le monde avant que la Loi ne soit donnée.
i. La loi est arrivée trop tard pour empêcher le péché et la mort, et elle est trop faible pour sauver du péché et de la mort.
b. Pourtant la mort a régné : Le règne total et impitoyable de la mort – avant même que la loi ne soit donnée à l’époque de Moïse – prouve que l’homme était sous le péché avant la loi. La mort a régné […] même sur ceux qui n’avaient pas péché exactement comme l’avait fait Adam, montrant ainsi que le principe du péché était à l’œuvre en chaque être humain.
c. Adam, qui est l’image de celui qui devait venir : Paul présente Adam comme une image – un type, une représentation – de Jésus. Adam et Jésus étaient des hommes complètement sans péché depuis le début, et tous deux ont fait des choses qui ont eu des conséquences pour toute l’humanité.
3. (15–17) Contrastes entre l’œuvre d’Adam et l’œuvre de Jésus.
Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute. En effet, si beaucoup sont morts par la faute d’un seul, la grâce de Dieu et le don de la grâce qui vient d’un seul homme, Jésus-Christ, ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup. Et il y a une différence entre ce don et les conséquences du péché d’un seul. En effet, c’est après un seul péché que le jugement a entraîné la condamnation, tandis que le don gratuit entraîne l’acquittement après un grand nombre de fautes. Si par un seul homme, par la faute d’un seul, la mort a régné, ceux qui reçoivent avec abondance la grâce et le don de la justice régneront à bien plus forte raison dans la vie par Jésus-Christ lui seul.
a. Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute : Adam a commis une faute qui a eu des conséquences pour toute la race humaine – beaucoup sont morts par la faute d’Adam. Jésus a offert un don gratuit qui a des conséquences pour toute la race humaine, mais d’une manière différente. Par le don gratuit de Jésus, la grâce de Dieu et le don de la grâce […] ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup. L’œuvre d’Adam a apporté la mort, mais l’œuvre de Jésus a apporté la grâce.
b. Beaucoup sont morts : Ceci commence à décrire les conséquences de la faute d’Adam. D’autres conséquences apparurent : le jugement a entraîné la condamnation, et la mort a régné sur les hommes. Mais il y eut aussi les résultats du don gratuit de Jésus : la grâce a abondamment été déversée sur beaucoup, l’acquittement (parce que Jésus a porté sur lui un grand nombre de fautes), l’abondance de la grâce, le don de la justice et le règne dans la vie.
i. « Il ne dit pas que la mort a régné sur nous tous parce que nous avons tous péché ; il dit que la mort a régné sur nous tous parce qu’Adam a péché » (Morris).
c. La mort a régné […] la justice régner[a] : On peut dire qu’Adam et Jésus sont des rois, chacun instituant un règne. Sous Adam, la mort a régné. Sous Jésus, nous pouvons régner dans la vie par Jésus-Christ lui seul.
i. Il est stupéfiant de penser à quel point la mort a complètement régné sous Adam. Tous ceux qui naissent meurent – le taux de mortalité est de 100%. Personne ne survit. Quand un bébé nait, la question n’est pas de savoir s’il vivra ou mourra, mais plutôt quand il mourra – puisqu’il mourra très certainement. Nous imaginons ce monde comme la terre des vivants, mais c’est en réalité la terre des mourants, comme le prouvent les milliards de corps humains enterrés au cours des siècles. Mais Paul dit que le règne de la vie par Jésus est beaucoup plus certain. Pour le croyant, le règne dans la vie par Jésus est plus certain que la mort ou les impôts !
4. (18) Résumé : les deux hommes.
Ainsi donc, de même que par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte d’acquittement la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes.
a. Par une seule faute […] par un seul acte d’acquittement : À partir de ce passage, Adam et Jésus sont parfois connus comme les deux hommes. À eux deux ils représentent toute l’humanité, et chaque humain est identifié soit en Adam, soit en Jésus. Nous naissons identifiés à Adam ; nous pouvons naitre de nouveau dans l’identification avec Jésus.
i. L’idée qu’Adam et Jésus sont deux représentants de la race humaine est parfois qualifiée de théologie fédérale, et Adam et Jésus sont parfois appelés chefs fédéraux. Cela, parce que dans le système de gouvernement fédéral, les représentants sont choisis et le représentant parle au nom du peuple qui l’a choisi. Adam parle pour ceux qu’il représente, et Jésus parle pour Son peuple.
ii. Encore une fois, on peut objecter : « Mais je n’ai jamais choisi qu’Adam me représente ». Bien sûr qu’on l’a fait ! On s’est identifié à Adam avec le premier péché qu’on ait jamais commis. C’est absolument vrai qu’on est né dans l’identification avec Adam, mais on choisit aussi cela soi-même avec les actes de péché individuels.
b. La condamnation […] la justification : L’issue de ce choix – choisir Adam ou Jésus – dit tout. Si on choisit Adam, on reçoit le jugement et la condamnation. Si on choisit Jésus, on reçoit le don gratuit de la grâce et de la justification de Dieu.
c. La justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes : Ceci signifie-t-il que tous les hommes sont justifiés par ce don gratuit ? Sans faire de choix personnel, chaque homme recevait la malédiction de la faute d’Adam. Est-il également vrai que chaque homme, sans faire de choix personnel, reçoit les bénéfices de l’obéissance de Jésus ? Pas du tout. Tout d’abord, Paul précise qu’il y a une différence entre le don gratuit et la faute – ils ne sont pas identiques dans leur résultat ou dans leur application. Deuxièmement, dans trois versets, Paul qualifie l’œuvre de Jésus de don gratuit, et il n’applique pas cette expression à l’œuvre d’Adam. Ayant simplement la nature d’un don, il doit être reçu par la foi. Enfin, Paul enseigne clairement tout au long du Nouveau Testament que tous les humains ne sont pas sauvés.
i. Dans quel sens alors le don gratuit s’étend-t-il à tous les hommes ? C’est dans le sens où le don est offert, mais n’est pas nécessairement reçu.
ii. L’idée selon laquelle tous les hommes sont sauvés par l’œuvre de Jésus, qu’ils en soient conscients ou pas, est connue sous le nom d’universalisme. « Ayant déjà décrit tous les humains comme périssant à cause du péché, Paul se contredirait si la doctrine de l’universalisme est enseignée ici » (Harrison).
5. (19) Résumé des contrastes.
En effet, tout comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, beaucoup seront rendus justes par l’obéissance d’un seul.
a. Par la désobéissance d’un seul homme : La désobéissance d’Adam rend les humains pécheurs. L’obéissance de Jésus rend beaucoup d’entre eux justes. Chaque représentant communique l’effet de son œuvre à ses « partisans ».
b. Beaucoup ont été rendus pécheurs : Paul insiste à nouveau sur ce point. L’œuvre d’Adam nous a fondamentalement rendus pécheurs. Bien entendu, nous choisissons Adam lorsque nous péchons personnellement ; mais le principe demeure que puisqu’un autre homme nous a rendus pécheurs, nous pouvons également être rendus justes par l’œuvre d’un autre homme.
i. C’est le seul moyen pour que l’œuvre de Jésus puisse nous être bénéfique de quelque manière que ce soit. Si chaque homme doit s’assumer seul, sans la représentation d’Adam ou de Jésus, nous périrons tous. Personne ne serait sauvé, car chacun de nous pèche et est privé de la gloire de Dieu. Seule une personne sans péché agissant en notre nom peut nous sauver, et ce n’est que juste que ladite personne agisse en notre nom, étant donné qu’un autre homme, ayant agi en notre nom, nous a mis dans ce pétrin.
ii. Si je braquais une banque et que j’étais reconnu coupable du crime, un ami ne pourrait pas dire au juge : « Votre honneur, j’aime mon ami et je veux purger sa peine de prison. Je me tiendrai à sa place et purgerai la peine qu’il mérite ». Le juge répondrait : « C’est absurde. Nous ne vous punirons pas pour son crime. Ça ne serait pas juste. Il a commis le crime, il doit en subir la peine ». Il n’aurait été juste pour une autre personne de subir la peine que si j’étais coupable à cause du méfait d’une autre personne.
iii. Un individu qui dirait : « Je ne veux pas être représenté par Adam ou Jésus ; Je veux me représenter moi-même » ne comprend pas deux choses. Premièrement, il ne comprend pas que cela ne dépend vraiment pas de nous. Ce n’est pas nous qui avons établi les règles, c’est Dieu. Deuxièmement, il ne comprend pas que notre justice personnelle devant Dieu est comme un habit taché de sang (Ésaïe 64:5). Pour Dieu, notre justice personnelle est une contrefaçon offensante ; ainsi, porter soi-même sa cause garantit la damnation.
6. (20a) Le but de la Loi.
L’intervention de la loi a entraîné la multiplication des fautes.
a. L’intervention de la loi a entraîné la multiplication des fautes : Paul nous a montré que la loi ne nous justifie pas. Maintenant, il montre que la loi, en soi, ne fait pas de nous des pécheurs – Adam a fait cela. Alors à quoi sert la loi ? Il y a un objectif clair pour la loi et une partie dudit objectif est de faire en sorte qu’il y ait multiplication des fautes. La loi rend le péché de l’homme plus clair et plus grand en le mettant clairement en contraste avec la norme sainte de Dieu.
i. Les défauts d’une pierre précieuse sont multiplié[s] lorsqu’ils sont mis en contraste avec une pierre parfaite ou lorsqu’ils sont placés sur un fond contrasté. La loi parfaite de Dieu expose nos défauts et a multiplié nos péchés.
b. A entraîné la multiplication : Il y a une autre manière par laquelle la loi entraîne la multiplication des péchés. À cause de la nature pécheresse de mon cœur, quand je vois une ligne, je veux la franchir. En ce sens, la loi entraine la multiplication des péchés parce qu’elle trace des lignes claires entre le bien et le mal que mon cœur pécheur veut briser. Par conséquent, la loi me fait pécher davantage – mais cela ne signifie pas qu’il y ait quelque chose de mal dans la loi, mais plutôt qu’il y a un mal profond dans la condition humaine.
7. (20b-21) Le règne de la grâce.
Mais là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé. Ainsi, de même que le péché a régné par la mort, de même la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.
a. Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé : Si le péché s’est multiplié sous la loi, la grâce a surabondé sous Jésus. Littéralement, l’expression a surabondé signifie « s’est multiplié davantage ». Dieu fait surabonder sa grâce par-dessus l’abondance du péché !
i. On aurait pu s’attendre à ce que là où le péché s’est multiplié, la colère ou le jugement de Dieu ait surabondé. Mais l’amour de Dieu est si étonnant que la grâce a surabondé là où on aurait pu s’attendre à voir plutôt se manifester la colère.
ii. Si la grâce surabonde par-dessus le péché, il y a donc lieu de savoir qu’il est impossible de pécher plus que la grâce de Dieu. On ne peut pas pécher plus que Dieu ne peut pardonner, mais on peut rejeter sa grâce et son pardon.
b. De même la grâce règne : Comme Paul l’a dit précédemment, le péché a régné par la mort. Mais la grâce règne aussi. Le règne de la grâce est marqué par la justice et la vie éternelle, et cela, par Jésus.
i. La grâce règne par la justice. Beaucoup de gens s’imaginent que là où la grâce règne, il y a un mépris de la justice et une attitude désinvolte envers le péché. Mais tel n’est pas du tout le règne de la grâce. Paul a écrit dans une autre lettre ce que la grâce nous enseigne : En effet, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été révélée. Elle nous enseigne à renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent conformément à la sagesse, la justice et la piété (Tite 2:11-12). La grâce règne par la justice, et la grâce enseigne la justice.
ii. La grâce règne pour la vie éternelle. La grâce de Dieu nous donne quelque chose et nous emmène quelque part. Elle donne plus qu’une vie sans fin. La vie éternelle comporte l’idée d’une qualité de vie présente, la qualité de vie de Dieu, qui nous est donnée maintenant – pas simplement quand nous mourons.
iii. La grâce règne par Jésus. Il y a un Roi dans le royaume où règne la grâce, et ce Roi c’est Jésus. Une vie de grâce est centrée sur Jésus et sur les autres, et non sur moi. Une vie de grâce ne regarde pas à soi parce qu’elle comprend que cette faveur imméritée de Dieu est donnée indépendamment de toute raison en moi. Toutes les raisons sont en Jésus ; aucune raison n’est en moi. La grâce ne règne pas par le moi, mais par Jésus.
c. De même la grâce règne par la justice : Partout où la grâce règne, la norme juste de Dieu est respectée. La crainte des légalistes est que le règne de la grâce ne donne aux cœurs méchants un laissez-passer pour pécher, mais l’Écriture ne partage pas cette crainte. La grâce ne s’accommode pas du péché, elle lui fait front directement et le domine jusqu’à le vaincre. La grâce ne fait pas un clin d’œil à l’injustice, elle confronte le péché avec l’expiation à la croix et la victoire remportée au tombeau ouvert.
i. La grâce n’est pas l’amie du péché ; c’est son ennemi juré. « Comme la chaleur s’oppose au froid et la lumière aux ténèbres, la grâce s’oppose au péché. Le feu et l’eau peuvent autant s’accorder dans le même vase que la grâce et le péché dans le même cœur » (Thomas Benton Brooks).
ii. Dans l’ouvrage classique de John Bunyan intitulé « Le voyage du pèlerin », il y a un merveilleux personnage qui s’appelle « M. Honnête ». Sur son chemin de pèlerinage, il croisa de nombreux autres pèlerins – certains qui commencèrent le voyage avec audace et force, mais finirent par faire demi-tour. Il en vit d’autres qui trébuchèrent au départ mais finirent le parcours en beauté. Certains commencèrent pleins de foi mais finirent dans le doute, et enfin, d’autres, chemin faisant, purent acquérir une plus grande assurance. Manifestement, M. Honnête en savait beaucoup plus sur le parcours de la vie chrétienne et il résuma toute sa connaissance dans ses dernières paroles :
« M. Honnête appela ses amis et leur dit : “Je vais mourir, mais je ne laisserai pas de testament. Quant à mon honnêteté, elle partira avec moi…” Quand le jour où il devait mourir arriva, il se dit qu’il allait passer par la rivière. Il se trouva que la rivière à ce moment-là débordait à certains endroits. Mais, M. Honnête, de son vivant, avait parlé à [un nommé] Conscience pour le rencontrer là, ce qu’il fit effectivement, et lui prêta main forte, et ainsi l’aida à traverser. Les dernières paroles de M. Honnête furent : “La grâce règne !” Et il quitta le monde ».
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