Actes 18 – Paul à Corinthe ; Fin du Second Voyage Missionnaire et Début du Troisième
A. Paul dans la ville de Corinthe.
1. (1-3) Paul arrive à Corinthe et rencontre Aquilas et Priscille.
Après cela, Paul partit d’Athènes et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif du nom d’Aquilas, originaire du Pont, qui venait d’arriver d’Italie avec sa femme Priscille parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome. Il se lia avec eux; comme il avait le même métier, il resta chez eux et ils travaillèrent ensemble: ils étaient fabricants de tentes.
a. Et se rendit à Corinthe : Corinthe était une grande ville de l’Empire romain, située à un carrefour important du commerce et des voyages. C’était aussi une ville connue pour son hédonisme et son immoralité.
i. À l’époque de Paul, Corinthe était déjà une ville ancienne. C’était un centre commercial avec deux ports et elle avait longtemps été une rivale de sa voisine du nord, Athènes. Corinthe était une ville remarquablement réputée pour la mauvaise vie de ses habitants, spécialement pour leur immoralité sexuelle. En grec classique, l’expression agir comme un Corinthien signifiait pratiquer la fornication, et une compagne corinthienne signifiait une prostituée. Cette immoralité sexuelle était largement permise dans le culte très populaire d’Aphrodite (également connue sous le nom de Vénus, la déesse de la fertilité et de la sexualité). En l’an 146 av. J.-C., Corinthe se rebella contre Rome et fut brutalement détruite par l’armée romaine. Elle resta en ruines pendant tout un siècle, jusqu’à ce que Jules César vint la reconstruire. Elle regagna rapidement son ancienne position de centre de commerce et d’immoralité en tout genre. Un écrivain antique a décrit Corinthe comme une ville où « seuls les durs pouvaient y survivre » (Williams).
ii. « C’est significatif que ce soit à partir de cette ville que Paul ait écrit son épître aux Romains ; et quand on lit la description de la corruption des non-Juifs qu’il a faite dans cette épître aux Romains, c’est presque un miroir de ce qu’il a observé à Corinthe (Romains 1:22-32) » (Morgan).
iii. Paul savait que parce que les populations de tout l’Empire passaient par Corinthe, une église forte là-bas pouvait toucher des vies partout dans l’Empire. Il savait que Corinthe était une ville difficile, mais il n’était pas seulement intéressé par l’implantation d’églises là où il pensait que ce serait facile.
b. Il y trouva un Juif du nom d’Aquilas… avec sa femme Priscille… Il se lia avec eux : C’est sous-entendu, quoique pas clairement indiqué, qu’Aquilas et Priscilla étaient à cette époque des chrétiens. Mais il est possible que Paul les ait conduits tous les deux à Jésus pendant qu’ils travaillaient ensemble comme fabricants de tentes (qui travaillaient le cuir).
i. C’est ici que commença l’une des amitiés importantes du Nouveau Testament – Paul et Aquilas et sa femme Priscille. Paul les appelait ses collaborateurs qui ont risqué leur tête pour me sauver la vie (Romains 16:3-4).
ii. « Priscille est un diminutif de Prisca, qui était l’une de grandes familles de Rome. Elle était probablement liée à cette famille d’une manière ou d’une autre » (Hughes). Dans la moitié des mentions de ce couple marié du Nouveau Testament, le nom de Priscille est écrit en premier – ce qui est décrit comme inhabituel.
c. Ils étaient fabricants de tentes : Le métier de fabrication de tentes que Paul exerçait fut une partie importante de son ministère. Bien qu’il ait reconnu son droit d’être soutenu par ceux qu’il enseignait (1 Corinthiens 9:7-14), il a volontairement financé par lui-même son travail de missionnaire et de prédicateur afin que personne ne puisse l’accuser de chercher des convertis dans le but de s’enrichir (1 Corinthiens 9:15-18).
i. Dans la terminologie du mouvement missionnaire moderne, faire des tentes est l’expression consacrée pour tout travail effectué par un missionnaire afin de subvenir à ses besoins dans le champ missionnaire.
ii. « Dans le judaïsme, il n’était pas convenable pour un scribe ou un rabbin de percevoir un paiement pour son enseignement, c’est ainsi que plusieurs d’entre eux exerçaient un métier en plus de leur travail d’étudier et d’enseigner la loi » (Bruce).
d. Parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome : L’historien romain Suétone a écrit dans l’un de ses ouvrages que Claude avait banni les Juifs de Rome parce qu’ils « se livraient à des émeutes constantes à l’instigation de Chrestus ». Plusieurs ont tenté d’expliquer qui était Chrestus, mais une solution probable est que Suétone faisait référence à Jésus-Christ, mais qu’écrivant quelque 70 ans après les événements, il avait quelque peu écorché le nom. Il semble que Claude avait décidé cette expulsion à cause « des dissensions et des désordres au sein de la communauté juive de Rome résultant de l’introduction du christianisme dans une ou plusieurs synagogues de la ville » (Bruce).
i. La chronologie est souvent une question délicate, mais il semble que cette expulsion des Juifs de Rome eut lieu vers l’an 49 ap. J.-C.
2. (4-5) Le ministère de Paul parmi les Juifs et les non-Juifs de Corinthe.
Chaque sabbat, Paul discourait dans la synagogue et persuadait des Juifs et des Grecs. Quand Silas et Timothée arrivèrent de la Macédoine, pressé par l’Esprit, il attestait aux Juifs que Jésus est le Messie.
a. Chaque sabbat, Paul discourait dans la synagogue : Paul était efficace lorsqu’il discourait (discutait, débattait) parmi les Juifs et les Grecs. Les Grecs présents dans la synagogue étaient des non-Juifs ayant de l’intérêt et de la sympathie pour le judaïsme.
i. Paul décrit plus tard le caractère de sa prédication audacieuse à Corinthe : J’avais décidé de ne connaître parmi vous rien d’autre que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Corinthiens 2:1-16).
b. Quand Silas et Timothée arrivèrent de la Macédoine : Quand Timothée est arrivé, il a apporté des nouvelles sur la façon dont les chrétiens de Thessalonique étaient restés fermes dans la foi (1 Thessaloniciens 3:6-10). Cela apporta une grande joie à Paul, le stimulant davantage dans l’œuvre du ministère (pressé par l’esprit). Il réagit en écrivant le livre de 1 Thessaloniciens sur place, à Corinthe.
i. Selon 2 Corinthiens 11:8-9, pendant que Paul était à Corinthe, un soutien financier lui fut envoyé par les chrétiens de Philippes ; cela lui a permis de surseoir son travail de fabrication de tentes pendant un certain temps, pour se concentrer plus pleinement sur la tâche d’édification de l’église de Corinthe.
3. (6-8) L’opposition contre Paul à Corinthe.
Mais comme ils s’opposaient à lui et l’insultaient, Paul secoua ses vêtements et leur dit: «Que votre sang retombe sur votre tête! J’en suis pur. Dès maintenant, j’irai vers les non-Juifs.» Il sortit de là et se rendit chez un dénommé [Titius] Justus, un homme qui craignait Dieu et dont la maison était contiguë à la synagogue. Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur, ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens écoutèrent Paul; ils crurent aussi et furent baptisés.
a. Mais comme ils s’opposaient à lui et l’insultaient : Ces injures étaient probablement dirigées contre Jésus, car Paul prêchait Jésus comme le Messie (il attestait aux Juifs que Jésus est le Messie, Actes 18:5). C’était une déclaration indirecte de la divinité de Jésus, et ces injures étaient ainsi en réalité un blasphème contre Dieu.
b. Dès maintenant, j’irai vers les non-Juifs : Paul était fortement conscient de sa responsabilité de prêcher d’abord aux Juifs (Romains 1:16), mais lorsque son message fut rejeté, il ne perdit pas de temps pour aller vers les non-Juifs.
i. Paul ne fit que se conformer à l’esprit de ce que Jésus a dit dans Matthieu 7:6 : Ne donnez pas les choses saintes aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu’ils ne les piétinent et qu’ils ne se retournent pour vous déchirer. Lorsque les gens sont déterminés à rejeter l’Évangile, on ne devrait pas alors vouloir continuer à forcer les choses jusqu’à ce que la porte soit à nouveau ouverte.
c. Paul secoua ses vêtements : Paul fit cela pour qu’il ne reste pas un seul grain de poussière de la synagogue sur ses vêtements, encore moins sur ses sandales. C’était une façon dramatique d’exprimer son rejet de leur rejet. Paul était bien capable de démonstrations dramatiques et vivantes de son message.
d. Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur, ainsi que toute sa famille : Ceci montre comment Paul a continué à traiter les Juifs de Corinthe avec amour et grâce, même après qu’ils l’avaient rejeté, lui et son message. Il n’interdit pas aux Juifs de venir à Jésus ; il déplaça simplement le sujet principal de son attention pour ses efforts d’évangélisation depuis les Juifs vers les non-Juifs.
i. Crispus fut l’une des rares personnes à Corinthe que Paul baptisa personnellement (1 Corinthiens 1:14).
e. Beaucoup de Corinthiens écoutèrent Paul; ils crurent aussi et furent baptisés : Dans 1 Corinthiens 1:26, Paul nous révèle quelle sorte de gens étaient ces Corinthiens : Considérez, frères et sœurs, votre propre appel: il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon les critères humains, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
4. (9-11) Encouragement spécial de Dieu à Paul à Corinthe.
Le Seigneur dit à Paul dans une vision pendant la nuit: «N’aie pas peur, mais parle et ne te tais pas, car je suis moi-même avec toi et personne ne s’attaquera à toi pour te faire du mal. En effet, j’ai un peuple nombreux dans cette ville.» Il s’établit là un an et six mois, enseignant la parole de Dieu parmi les Corinthiens.
a. N’aie pas peur : Le sous-entendu derrière ce message était que Paul avait peur, craignant que son ministère à Corinthe ne soit interrompu par des Juifs opposés (comme à Thessalonique et à Bérée) ou par l’environnement hautement mondain autour de lui.
i. « Alors qu’il y avait eu un choc culturel à Athènes, à Corinthe Paul expérimenta un choc moral. L’émoi, la sensation et le cran de ce choc étouffaient l’âme juste de Paul, et il en était devenu déprimé « (Hugues).
b. Mais parle, et ne te tais point : La solution à la peur de Paul était qu’il obéisse au commandement de Jésus de ne pas avoir peur, mais aussi qu’il parle, et ne [se] tais[e] point, c’est-à-dire qu’il continue à diffuser la Parole de Dieu.
i. Jésus n’a pas dit à Paul que ses adversaires n’allaient pas essayer de l’arrêter, mais seulement qu’ils n’allaient pas réussir (personne ne s’attaquera à toi pour te faire du mal).
c. Car je suis avec toi : Cette promesse était le fondement du commandement de Dieu de ne pas avoir peur et de continuer à prêcher. Lorsqu’on comprend ce que cela signifie, et qui le dit, cela suffit.
i. Spurgeon analysa cette promesse de Jésus : « Car je suis avec toi ». Il trouva que cela mettait l’accent sur trois choses : La présence de Jésus, la sympathie de Jésus et la coopération de Jésus.
d. En effet, j’ai un peuple nombreux dans cette ville : Cette promesse supplémentaire était une assurance constante pour Paul, qui devait avoir souvent des doutes sur la survie et la santé de l’église corinthienne.
e. Il s’établit là un an et six mois : Paul resta à Corinthe pendant un an et demi, ce qui semble être le séjour le plus long qu’il ait eu à passer dans une ville, par rapport à toutes les autres villes où il eut à fonder une église. Son ministère à Corinthe est décrit simplement : enseignant la parole de Dieu parmi les Corinthiens.
i. La durée du séjour de Paul à Corinthe montre où était son cœur dans le ministère. Il n’était pas un évangéliste « je viens, je pars », mais un homme engagé à faire des disciples.
5. (12-17) Tentative sans succès des Juifs de Corinthe pour faire condamner Paul devant les autorités civiles.
Pendant que Gallion était gouverneur de l’Achaïe, les Juifs se soulevèrent d’un commun accord contre Paul et le conduisirent devant le tribunal en disant: «Cet homme incite les gens à servir Dieu d’une manière contraire à la loi.» Paul allait ouvrir la bouche lorsque Gallion dit aux Juifs: «S’il s’agissait d’une injustice ou d’une mauvaise action, je vous écouterais comme il convient, Juifs. Mais s’il s’agit de discussions sur une parole, sur des noms et sur votre loi, cela vous regarde: je ne veux pas être juge de ces affaires.» Et il les renvoya du tribunal. Alors tous [les Grecs] s’emparèrent de Sosthène, le chef de la synagogue, et le frappèrent devant le tribunal sans que Gallion ne s’en soucie.
a. Pendant que Gallion était gouverneur de l’Achaïe : En approchant Gallion, les Juifs de Corinthe essayaient d’arrêter l’œuvre de prédication de Paul dans toute la province.
i. « Si Gallion avait approuvé l’accusation juive et trouvé Paul coupable de l’offense alléguée, les gouverneurs de province partout auraient eu un précédent, et le ministère de Paul aurait été sévèrement limité. En la circonstance, le refus de Gallion d’agir en la matière équivalait à la reconnaissance du christianisme comme religio licita » (Longenecker).
b. Paul allait ouvrir la bouche : Avant que Paul n’eut commencé à se défendre, Gallion le fit pour lui. Il vit à juste titre que le gouvernement n’avait aucun rôle à jouer pour tenter de trancher les litiges religieux, bien que le gouvernement ait un rôle légitime lorsqu’il s’agit d’une injustice ou d’une mauvaise action.
c. Alors tous [les Grecs] s’emparèrent de Sosthène, le chef de la synagogue, et le frappèrent devant le tribunal : Gallion détourna le regard lorsque ces non-Juifs en colère frappèrent Sosthène, le chef de la synagogue. Probablement que la foule et Gallion lui-même étaient plus contre les Juifs qu’ils n’étaient pour Paul.
i. « C’était son devoir de laisser ce brave homme tranquille, mais ce n’était pas son devoir de permettre aux non-Juifs, d’autre part, de commencer à battre les Juifs » (Spurgeon).
ii. Apparemment, lorsque Crispus se confia à Jésus, il fut remplacé comme chef de la synagogue (Actes 18:8) par Sosthène – qui semble aussi être devenu chrétien plus tard (1 Corinthiens 1:1).
B. Fin du deuxième voyage missionnaire de Paul.
1. (18) Paul quitte la ville de Corinthe en compagnie d’Aquilas et de Priscille.
Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères et sœurs et embarqua pour la Syrie avec Priscille et Aquilas. Il s’était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu.
a. Paul resta encore assez longtemps : Contrairement aux villes précédentes, Paul ne fut pas expulsé de Corinthe. Il y resta assez longtemps, matérialisant la promesse que Jésus lui avait faite dans Actes 18:9-10.
b. Avec Priscille et Aquilas : Paul avait développé une amitié et un partenariat si profonds avec ce couple qu’ils décidèrent de l’accompagner lorsqu’il mit le cap vers l’est, retournant à Jérusalem puis à Antioche.
c. Il s’était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu : Ce vœu était certainement comparable au vœu de naziréat (Nombres 6). Habituellement, ce vœu était fait pour une certaine période de temps et une fois terminé, les cheveux (qui avaient poussé librement tout le temps du vœu) étaient coupés et offerts au Seigneur lors d’une cérémonie spéciale au temple de Jérusalem.
i. Le vœu de naziréat avait pour but d’exprimer une consécration particulière à Dieu, en s’imposant de s’abstenir de tout produit de la vigne, de ne pas se faire couper les cheveux et de ne jamais s’approcher d’un cadavre.
ii. L’accomplissement de ce vœu par Paul montre que l’opposition des Juifs à sa prédication ne l’avait pas rendu anti-Juif. Il n’avait jamais oublié qu’il était un Juif, que son Messie était un Juif, que le christianisme est juif et que les formes et les rituels de l’Ancien Testament pouvaient encore être usités à bon escient. Apparemment, bien que Paul ait été catégorique sur le fait que les cérémonies et les rituels juifs ne devaient pas être imposés aux non-Juifs, il ne voyait rien de mal à ce que les Juifs croyants, qui le souhaitaient, puissent observer de telles cérémonies, pour autant que leur accomplissement en Jésus fût également reconnu.
iii. William Barclay suppose que le mobile de Paul était la gratitude. « Sans doute que Paul pensait à toute la bonté de Dieu envers lui à Corinthe, aussi fit-il ce vœu pour exprimer sa gratitude ». Mais le but d’un vœu de naziréat semble être plus une consécration qu’une action de grâces. Ce fut peut-être l’intense mondanité de Corinthe qui poussa Paul à vouloir exprimer plus que jamais son dévouement et sa consécration au Seigneur.
iv. Par tradition, un vœu de naziréat ne pouvait être accompli qu’en Judée. Paul a fait ce vœu à Cenchrées, pas en Judée. L’adoption par Paul de ce vœu hors des limites dictées par la tradition juive pourrait indiquer un désir de pratiquer une observance purement biblique des rituels juifs.
2. (19-21) Paul dans la ville d’Éphèse.
Ils arrivèrent à Éphèse où Paul laissa ses compagnons. Lui-même entra dans la synagogue et s’entretint avec les Juifs, Qui lui demandèrent de prolonger son séjour [chez eux]. Mais il refusa et prit congé d’eux en disant: «[Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem.] Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut.» Et il partit d’Éphèse en bateau.
a. Ils arrivèrent à Éphèse : Environ deux ans plus tôt, Paul avait voulu prêcher à Éphèse, mais le Saint-Esprit ne le lui permit pas alors (Actes 16:6). Cette fois-ci, le Saint-Esprit lui accorda la liberté de prêcher dans cette ville importante, et de grands résultats s’en suivirent.
i. Dieu a un temps spécial pour tout dans nos vies. Si Paul avait pu le discerner, quand il avait voulu aller à Éphèse auparavant, il aurait compris que le Saint-Esprit lui avait en réalité dit « attends », au lieu de « non ». Parfois, Dieu dit « attends » et il sait toujours ce qu’il fait quand il le dit.
b. Où Paul laissa ses compagnons : Aquilas et Priscille restèrent à Éphèse, clairement à la demande de Paul. Quelque chose de bien avait commencé à Éphèse, et Paul voulut que ce travail se poursuive avec ses amis de confiance.
c. Qui lui demandèrent de prolonger son séjour [chez eux]. Mais il refusa et prit congé d’eux en disant: «[Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem.] : Paul ne put rester longtemps à Éphèse, tenant à présenter l’offrande de son vœu de naziréat à Jérusalem lors d’une prochaine fête.
3. (22) Paul débarque à Césarée et passe ensuite à Jérusalem, puis retourne dans son église natale à Antioche de Syrie, concluant son deuxième voyage missionnaire.
Il débarqua à Césarée et monta à Jérusalem pour saluer l’Église, puis il descendit à Antioche.
a. Monta à Jérusalem pour saluer l’Eglise : L’expression montapour saluer l’Église signifie que Paul monta à Jérusalem et accomplit son vœu de naziréat dans le temple.
b. Il descendit à Antioche : Quittant Jérusalem, Paul retourna dans son église natale à Antioche de Syrie. Ils doivent avoir été ravis que Paul revienne et leur raconte tout son travail au cours des trois années précédentes.
C. Le troisième voyage missionnaire de Paul commence dans les régions de Galatie, de Phrygie et de la ville d’Éphèse.
1. (23) Dans les régions de Galatie et de Phrygie.
Après avoir passé quelque temps à Antioche, Paul se mit en route et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie en fortifiant tous les disciples.
a. Après avoir passé quelque temps à Antioche : Nous ne savons pas exactement combien de temps Paul passa dans sa congrégation d’origine à Antioche de Syrie. Luc n’écrivit le récit que dans le sens de montrer un passage immédiat au prochain voyage missionnaire de Paul.
b. Et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie : Puisque l’objectif primaire de Paul lors de ce voyage était de fortifi[er] tous les disciples, il retourna dans les églises déjà fondées lors de voyages missionnaires précédents. Cela incluait les congrégations de Tarse, Derbe, Lystre, Icone et Antioche de Pisidie.
c. Fortifiant tous les disciples : La passion de Paul pour l’édification de disciples, et pas seulement pour faire des convertis, était à nouveau manifeste. Ce travail était important pour Paul.
i. Si Paul devait rendre visite à l’une de nos congrégations modernes, il voudrait savoir : « Quelle est ta force en tant que disciple? Que puis-je faire pour fortifier ta marche avec Jésus-Christ ? » Il nous rappellerait à tous qu’il ne suffit pas de commencer fort avec Jésus, mais que nous devons toujours grandir en force.
2. (24-26a) Le ministère d’Apollos à Éphèse.
Un Juif originaire d’Alexandrie du nom d’Apollos était arrivé à Éphèse. C’était un homme éloquent et versé dans les Ecritures. Il était instruit quant à la voie du Seigneur et, plein de ferveur, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien que ne connaissant que le baptême de Jean. Il se mit à parler avec assurance dans la synagogue.
a. Un Juif originaire d’Alexandrie du nom d’Apollos : Alors que Paul faisait son travail en Galatie et en Phrygie, cet homme nommé Apollos vint d’Alexandrie à Éphèse. Il était, à bien des égards, un homme remarquable :
∙ Apollos était un homme éloquent.
∙ Apollos était versé dans les Écritures.
∙ Apollos avait été instruit dans la voie du Seigneur.
∙ Apollos était plein de ferveur. Cela signifie littéralement « bouillir dans l’esprit’ » donnant l’idée de « bouillonner d’enthousiasme » (Williams).
∙ Apollos annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus.
i. Il semble qu’Apollos (comme beaucoup d’autres à son époque) était un missionnaire appelé par Dieu seul, car nous n’avons aucune indication qu’il ait été envoyé ou mandaté par une congrégation ou un apôtre spécifique. Il nous est simplement dit qu’il était arrivé à Éphèse.
b. Bien que ne connaissant que le baptême de Jean : Nous voyons à nouveau que la réputation et l’œuvre de Jean-Baptiste étaient largement connues parmi tous les Juifs de l’Empire romain, atteignant ici jusqu’à Alexandrie.
i. Puisque Apollos connaissait l’œuvre de Jean-Baptiste, il est probable qu’il ait prêché que le Messie était venu et qu’on doit se repentir et accepter Jésus, mais il avait probablement peu de connaissances sur la personne et l’œuvre parfaite de Jésus-Christ.
ii. « Apollos était un homme bien éduqué et qui voyageait beaucoup. On peut imaginer que dans sa jeunesse il était allé à Jérusalem, surtout s’il s’intéressait à l’Ancien Testament, et pendant qu’il s’y trouvait, il aurait été influencé par la prédication de Jean-Baptiste » (Boice).
c. Il se mit à parler avec assurance dans la synagogue : Apollos ne savait pas grand-chose sur Jésus, mais ce qu’il savait il l’enseignait avec exactitude – et avec une grande passion. Il ne savait pas grand-chose sur Jésus, mais ce qu’il savait le motivait sincèrement.
i. « Ce qui est mentionné ici est la “ferveur”, et cela ne signifie pas simplement une compétence de sa part, mais une conviction basée sur quelque chose de profondément ancré dans son cœur » (Boice).
3. (26b-28) Aquilas et Priscille aident Apollos.
Après l’avoir écouté, Aquilas et Priscille le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Comme il voulait aller en Achaïe, les frères l’y encouragèrent et écrivirent aux disciples de lui faire bon accueil. Dès son arrivée, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile aux croyants. En effet, il réfutait avec force les Juifs en public et il démontrait par les Ecritures que Jésus est le Messie.
a. Aquilas et Priscille : Paul a rencontré ce couple avec lequel ils partageaient la profession de fabrication de tentes à Corinthe (Actes 18:3). Ils allèrent avec lui de Corinthe à Éphèse, et Paul les y laissa pendant qu’il continua vers l’est jusqu’à Césarée, Jérusalem et Antioche (Actes 18:18-22).
b. Le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu : Aquilas et Priscille firent quelque chose de précieux pour le royaume de Dieu. Ils aidèrent quelqu’un qui avait une passion pour Dieu et au moins une certaine capacité pour le servir, mais qui avait des connaissances limitées et donc des ressources limitées pour un ministère vraiment efficace.
c. Les frères l’y encouragèrent et écrivirent aux disciples de lui faire bon accueil : Porteur des instructions d’Aquilas et de Priscille et de la lettre de recommandation de l’église d’Éphèse, Apollos exerça efficacement le ministère en Achaïe, en particulier parmi les Juifs opposés (il réfutait avec force les Juifs en public).
i. Quand Apollos se rendit dans la région d’Achaïe, cela signifie probablement qu’il se rendit dans la ville de Corinthe dans la région d’Achaïe. D’après ce que Paul a écrit dans 1 Corinthiens, Apollos semble y avoir exercé un ministère remarquable. Il se rendit à Corinthe pour arroser ce que Paul avait planté.
ii. Bien que certains Corinthiens s’étaient attachés à Apollos dans un esprit de division (1 Corinthiens 1:12; 3:4), il n’y a aucune raison de croire qu’Apollos lui-même encourageait cela. Paul considérait Apollos comme un collègue fiable (1 Corinthiens 3:5-7 et 16:12).
iii. Apollos était un Juif et il est décrit comme éloquent et plein de ferveur (Actes 18:24-25). Il est également dit de lui qu’il réfutait avec force les Juifs et savait démontrer par les Écritures que Jésus est le Messie. En raison de ces choses, certains érudits le considèrent comme le type de personne qui aurait écrit l’épître aux Hébreux.
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