Actes 17 – Paul à Thessalonique, Bérée et Athènes
A. L’œuvre de Dieu à Thessalonique.
1. (1-4) Paul prêche à Thessalonique pendant trois Sabbats de suite.
Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie et arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, conformément à son habitude. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux à partir des Ecritures en expliquant et démontrant que le Messie devait souffrir et ressusciter. «Ce Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Messie.» Quelques-uns d’entre eux furent convaincus et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’un grand nombre de non-Juifs qui craignaient Dieu et beaucoup de femmes importantes.
a. Arrivèrent à Thessalonique : C’était une ville portuaire importante, située à environ 160 km (100 miles) de Philippes, ce qui nécessitait trois jours de marche. Encore à notre époque moderne, la ville de Thessalonique demeure une ville grande et florissante.
b. Conformément à son habitude : Paul se rendit d’abord à la synagogue où il prêcha encore Jésus crucifié et ressuscité aux Juifs et aux non-Juifs croyants vivant là. Sa présentation de Jésus avait plusieurs aspects remarquables.
i. Paul discuta avec eux à partir des Ecritures ; « Le terme grec traduit par “discuta” est la racine de notre terme français “dialogue”. C’étaient des échanges, des questions et réponses. Il dialogua avec eux « à partir des Écritures » (Hughes).
ii. Paul s’adonna alors au travail d’expliqu[er] ; « Ce terme signifie littéralement “ouvrir”… Paul ouvrait les Écritures avec clarté et simplicité » (Hughes).
iii. Paul travailla aussi à démontr[er] que le Messie devait souffrir et ressusciter ; « “exposant” (Darby ; “établissant”, LSG), ce qui signifie “placer à côté” ou “présenter devant” » (Hughes). L’idée est de présenter des preuves persuasives aux auditeurs.
iv. Dans tout cela, Paul mettait l’accent sur la personne de Jésus, sur qui il est (Ce Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Messie) et sur ce qu’il a fait pour eux (souffrir et ressusciter).
c. Quelques-uns d’entre eux furent convaincus : Il y a eu quelques-uns parmi les auditeurs qui réagirent positivement. La plupart d’entre eux – en fait, un grand nombre – étaient des non-Juifs qui craignaient Dieu, mais aussi de nombreuses femmes juives éminentes (beaucoup de femmes importantes). Sous tous les points de vue, le travail fut une vraie réussite : un grand nombre… beaucoup.
i. Pendant le séjour de Paul à Thessalonique, il reçut un soutien financier de la part des chrétiens de Philippes (Philippiens 4:15-16). Ils contribuèrent à la réussite de cette œuvre parmi les Thessaloniciens.
2. (5-8) Violence accentuée de la foule contre Paul et Silas.
Cependant, les Juifs restés incrédules prirent avec eux quelques vauriens qui traînaient sur les places, provoquèrent des attroupements et semèrent ainsi le trouble dans la ville. Puis ils se rendirent à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener vers le peuple. Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville en criant: «Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici, Et Jason les a accueillis. Ils agissent tous contre les édits de l’empereur en prétendant qu’il y a un autre roi, Jésus.» Par ces paroles ils troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution.
a. Cependant, les Juifs restés incrédules prirent avec eux quelques vauriens qui traînaient sur les places, provoquèrent des attroupements et semèrent ainsi le trouble dans la ville : Comme ce fut le cas à Antioche de Pisidie (Actes 13:45, 50), à Icone (Actes 14:2, 5), et à Lystre (Actes 14:19) au cours du premier voyage missionnaire, ici également une foule incitée par des gens jaloux parmi le peuple juif s’opposa à Paul.
b. Ils se rendirent à la maison de Jason : Jason était un chrétien de Thessalonique dont la maison semble avoir été un lieu de rassemblement pour l’église. Lorsque les vauriens qui traînaient sur les places n’y trouvèrent pas Paul et Silas, ils s’attaquèrent à Jason lui-même et à quelques frères qui étaient avec lui.
c. En criant: «Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici» : Dans leur accusation de ces chrétiens devant les magistrats de la ville, les vauriens qui traînaient sur les places firent un compliment involontaire à l’efficacité de l’œuvre de Dieu à travers Paul et Silas. Se plaindre que les chrétiens étaient ces gens qui ont bouleversé le monde signifiait en d’autres termes : « Ces hommes ont radicalement impacté notre monde de sorte que plus rien ne semble être comme auparavant ».
i. Si Dieu le veut et fait grâce, les gens diraient de telles choses sur l’efficacité des chrétiens aujourd’hui. On pourrait dire que Jésus n’était pas venu seulement pour être notre enseignant, mais pour bouleverser notre monde. Jésus bouleverse les conceptions et les structures de pouvoir de ce monde.
ii. Jésus a donné un excellent exemple de ce bouleversement de choses lorsqu’il parla d’un homme riche qui avait amassé une grande richesse, et alors tout ce à quoi il se mit à penser fut de construire des greniers plus grands pour y stocker toutes ses richesses. Alors que nous aurions fait de cet homme un leader civique ou l’aurions reconnu comme un homme éminent, Jésus bouleversa toute cette conception et qualifia cet homme d’insensé, car il ne fit rien pour valoriser sa vie dans le royaume de Dieu (Luc 12:16-21).
iii. En fait, Dieu agissait par l’intermédiaire de Paul et Silas pour remettre le monde dans le bon sens (en le bouleversant). Mais lorsqu’on est soi-même dans le mauvais sens, l’autre sens nous semble être un bouleversement !
d. Ils agissent tous contre les édits de l’empereur en prétendant qu’il y a un autre roi, Jésus : Ce fut l’accusation sérieuse portée par les vauriens qui traînaient sur les places. Leur accusation fut si grave que par ces paroles ils troublèrent la foule et les magistrats, car cela suscita en eux la crainte de voir leur ville être qualifiée de rebelle contre César et Rome.
i. Leur crainte n’était pas fondée, car même si l’Évangile a des implications politiques certaines, il transforme cependant les chrétiens en meilleurs citoyens qu’auparavant, et leurs prières pour les autorités gouvernementales sont plus utiles que la plupart des gens ne l’imaginent.
ii. Même cette accusation non fondée de révolution politique comportait, caché en elle, un compliment non intentionnel. En effet, même les vauriens qui traînaient sur les places avaient compris que les chrétiens enseignaient que Jésus était un roi, qu’il avait le droit de régner sur son peuple. C’est un message qui semble être inconnu de nombreux fidèles de l’Église d’aujourd’hui.
iii. « C’est peut-être pour cette raison que Paul a évité l’usage de termes “royaume” et “roi” dans ses lettres adressées aux convertis, de peur que les autorités impériales non-Juives ne les interprètent comme impliquant la rébellion à l’empire et à l’empereur » (Longenecker).
3. (9-10a) Paul et Silas quittent Thessalonique la nuit.
Qui ne relâchèrent Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution. Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée.
a. Qui ne relâchèrent Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution : Jason et les autres ne furent libérés qu’après avoir payé une caution, qui servait à les dissuader d’occasionner des émeutes futures.
i. De manière générale, les officiels romains ne se préoccupaient pas de ce que le peuple croyait ; mais, lorsque l’ordre public était perturbé par des émeutes, ils réagissaient d’une main de fer. En effet, ils avaient intérêt à éviter que les choses deviennent incontrôlables, auquel cas l’empereur allait envoyer ses légions pour restaurer l’ordre, ce qui n’allait arranger personne. Aussi, Jason dut se plier même s’il n’avait pas commencé l’émeute.
b. Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée : Paul et Silas quittèrent Thessalonique rapidement, afin d’éviter aux chrétiens autochtones davantage de persécution ou de compromettre la caution de Jason.
i. Paul ne passa que quelques semaines à Thessalonique (Actes 17:2) et il semble qu’il aurait souhaité pouvoir leur enseigner davantage. Il décida donc de leur enseigner davantage dans une lettre écrite, et beaucoup de commentateurs pensent que 1 Thessaloniciens fut sa toute première lettre écrite à une congrégation.
B. L’œuvre de Dieu à Bérée.
1. (10b-12) Grand succès évangélique dans la ville de Bérée.
Dès leur arrivée, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ces derniers avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique. Ils accueillirent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact. Beaucoup d’entre eux crurent donc ainsi que, parmi les non-Juifs, un grand nombre de femmes en vue et d’hommes.
a. Dès leur arrivée, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs : À Bérée, ils appliquèrent leur stratégie habituelle et constatèrent que les gens ici avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique. Deux choses expliquent ce compliment pour les chrétiens de Bérée : premièrement, ils accueillirent la parole avec beaucoup d’empressement. Deuxièmement, ils examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact.
i. Les chrétiens de Bérée entendirent l’enseignement de l’apôtre et théologien le plus célèbre de l’église primitive, qui est aussi l’auteur humain d’au moins 13 livres du Nouveau Testament. Malgré cela, ils examinaient les Écritures quand Paul enseignait, pour voir si son enseignement était réellement biblique. Ils n’acceptaient pas l’enseignement de Paul sans vérifier par eux-mêmes, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.
ii. Lorsque les croyants de Bérée entendaient Paul enseigner, leur réaction n’était pas « Mon Dieu ! quel merveilleux orateur ! » Ce n’était pas « Je n’aime pas sa façon de parler ». Ce n’était pas « Quel prédicateur amusant ! » Au lieu de cela, les chrétiens de Bérée cherchaient à savoir : « Ce qu’on nous dit, est-ce exact ? Cet homme enseigne-t-il la vérité ? Il nous faut également examiner chaque jour les Écritures, pour voir si ce [qu’on nous dit est] exact ».
iii. Leur examen des Écritures n’était pas désinvolte ; il avait un certain sérieux.
·Ils examinaient les Écritures. Pour eux, ça valait la peine de travailler dur et d’étudier minutieusement ce qui était dit dans la parole de Dieu, puis voir comment l’enseignement de Paul s’y conformait.
·Ils examinaient les Écritures chaque jour pour voir ce qu’il en était. Ce n’étaient pas des coups d’œil occasionnels et rapides. C’étaient des moments d’étude diligente et prolongée.
·Ils examinaient les Écritures chaque jour pour voir. Ils croyaient qu’ils pouvaient comprendre la Bible et y voir la vérité. Pour eux, la Bible n’était pas seulement un joli livre de poésie ou de mystère ou une belle inspiration spirituelle pour la méditation quotidienne. C’était un livre de vérité, et cette vérité était là, à voir.
iv. Mais malgré leurs diligentes recherches et préoccupations pour la vérité, les chrétiens de Bérée ne devinrent pas des sceptiques. Ils accueillirent la parole avec beaucoup d’empressement. Quand Paul prêchait, ils avaient les cœurs ouverts, mais aussi les idées claires. Par contre, beaucoup de gens ont des idées claires mais des cœurs fermés et ne reçoivent jamais la parole avec beaucoup d’empressement. C’étaient ces deux choses qui expliquent pourquoi ces chrétiens de Bérée avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique.
b. Beaucoup d’entre eux crurent : Paul n’avait rien à craindre face à cette attitude des chrétiens de Bérée de vouloir examiner diligemment les Écritures. S’ils cherchaient vraiment Dieu et sa parole, ils allaient voir que ce que Paul prêchait était exact. Et c’est exactement ce qui arriva, beaucoup d’entre eux crurent donc.
2. (13-15) Paul obligé de quitter Bérée.
Mais quand les Juifs de Thessalonique apprirent que Paul annonçait la parole de Dieu aussi à Bérée, ils y vinrent pour agiter [et troubler] la foule. Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer, tandis que Silas et Timothée restaient à Bérée. Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu’à Athènes. Puis ils repartirent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l’ordre de le rejoindre au plus tôt.
a. Les Juifs de Thessalonique : Après qu’ils avaient forcé Paul à quitter leur propre ville, ils n’étaient toujours pas satisfaits. Ils le suivirent encore à Bérée pour perturber son travail là-bas également.
b. Pour agiter [et troubler] la foule : La même chose s’était produite précédemment à Antioche de Pisidie (Actes 13:45,50), à Icone (Actes 14:2,5), à Lystre (Actes 14:19) et à Thessalonique (Actes 17:5-8). Bérée était ainsi la cinquième ville où Paul se voyait chassé par une foule en colère, agitée par des leaders juifs envieux.
c. Alors les frères firent aussitôt partir Paul : Les chrétiens de Bérée firent partir Paul à Athènes, craignant pour sa vie et pour une perturbation totale de l’œuvre qui se développait sur place. Tandis que Silas et Timothée restaient à Bérée, parce que Paul avait tenu à ce qu’ils restent pour enseigner et pour s’occuper des nouveaux chrétiens de Bérée.
i. Le fait que Silas et Timothée restaient à Bérée montrait à nouveau que Paul avait une passion pour l’implantation d’églises, et pas seulement pour les conversions. Cela montre également que Paul ne croyait pas que lui seul pouvait faire l’œuvre d’enseignement et d’édification des chrétiens ; des hommes comme Silas et Timothée le pouvaient aussi.
C. L’œuvre de Dieu à Athènes.
1. (16-17) Paul poussé à prêcher dans la ville d’Athènes.
Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était profondément indigné à la vue de cette ville pleine d’idoles. Il s’entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les non-Juifs qui craignaient Dieu, et chaque jour sur la place publique avec ceux qu’il rencontrait.
a. Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était profondément indigné : Le sous-entendu ici est que Paul aurait préféré attendre l’arrivée de Timothée et Silas de Bérée avant de commencer le ministère à Athènes. Mais à la vue de cette ville pleine d’idoles, il se sentit obligé de commencer à prêcher l’Évangile immédiatement.
i. Lorsque Paul fit voile de Bérée vers Athènes, sa traversée le mena dans une ville qu’il n’avait probablement jamais visité auparavant, et comme tout touriste, il s’attendait à être impressionné par cette célèbre et historique ville – laquelle avait été, des centaines d’années auparavant, l’une des villes les plus glorieuses et les plus importantes du monde. Mais quand Paul fit le tour d’Athènes, il n’en fut que déprimé en voyant l’ampleur de l’idolâtrie tout autour de lui.
ii. L’idée derrière l’expression pleine d’idoles (Kateidolos) est littéralement sous les idoles ou submergée par les idoles. Paul avait effectivement vu la beauté de la ville d’Athènes, dotée du meilleur que les sculpteurs et les architectes grecs pouvaient offrir, mais toute cette beauté n’honorait pas Dieu, aussi Paul n’en fut plus du tout impressionné.
b. Il s’entretenait donc dans la synagogue… et chaque jour sur la place publique : Paul avait l’habitude de prêcher partout où il pouvait trouver un public disposé. Ici, il avait trouvé un public dans la synagogue et sur place publique.
c. Ceux qu’il rencontrait : Paul faisait face à un public difficile à Athènes. C’était une ville cultivée et instruite, fière de son histoire. C’était un centre intellectuel, un peu comme Oxford ou Cambridge le sont aujourd’hui. Paul s’adressait ainsi à une ville vraisemblablement différente de toutes les autres villes dans lesquelles il avait prêché.
i. « Bien qu’Athènes avait depuis longtemps perdu l’éminence politique qui était sienne dans le lointain passé, elle continuait à représenter le plus haut niveau de culture atteint dans l’antiquité classique » (Bruce).
ii. « À ce moment-là, les plus grands jours d’Athènes étaient derrière elle, mais elle pouvait toujours être décrite comme la capitale intellectuelle du monde gréco-romain, et, en même temps, la capitale religieuse de la Grèce » (Williams).
2. (18-21) La nouveauté du message de Paul lui fait obtenir une invitation à prêcher au centre intellectuel de la ville, l’Aréopage.
Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Les uns disaient: «Que veut dire ce discoureur?» D’autres, parce qu’il annonçait Jésus et la résurrection, disaient: «Il semble qu’il annonce des divinités étrangères.» Alors ils l’attrapèrent et le conduisirent à l’Aréopage en disant: «Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement que tu apportes? En effet, tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela veut dire.» Or tous les Athéniens et les étrangers qui résidaient là ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter les dernières nouveautés.
a. Quelques philosophes épicuriens… se mirent à parler avec lui : Les épicuriens poursuivaient le plaisir comme le principal objectif de la vie, et vantaient le gros du plaisir d’une vie paisible, dépourvue de douleurs, de passions troublantes et de peurs superstitieuses (y compris la peur de la mort). Ils ne niaient pas l’existence de dieux, mais pensaient que ceux-ci n’avaient aucun rapport à l’homme.
b. Quelques philosophes … stoïciens se mirent à parler avec lui : Les stoïciens étaient des panthéistes qui mettaient beaucoup l’accent sur la sincérité morale et un sens élevé du devoir. Ils cultivaient un esprit de dignité hautaine et pensaient que le suicide était mieux qu’une vie vécue avec moins de dignité.
i. Les stoïciens croyaient que tout était dieu et que dieu était dans tout. Ils croyaient ainsi que toutes choses, bonnes ou mauvaises, venaient de « dieu », et donc rien ne devait être « résisté » ; Ils croyaient qu’il n’existait pas de direction ou de destin particuliers pour l’homme.
c. Les uns disaient : Certains se moquaient de Paul parce qu’il ne s’exprimait pas avec les subtilités philosophiques populaires à Athènes (Que veut dire ce discoureur ?). D’autres pensaient que Paul était un prêcheur exotique qui annonce des divinités étrangères.
d. Parce qu’il annonçait Jésus et la résurrection : Bien que se retrouvant dans un endroit différent, face à un public différent, Paul ne changea pas son message à Athènes. Il demeura focalisé sur Jésus et la résurrection.
e. Tous les Athéniens et les étrangers qui résidaient là ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter les dernières nouveautés : C’était la nouveauté du message de Paul qui lui valut l’invitation à l’Aréopage. Ces Grecs de l’antiquité étaient friands du flux continuel et toujours changeant des nouvelles et des informations.
i. Au début du XIXe siècle, Adam Clarke a décrit la situation de son époque, et il semble que ce soit encore plus vrai à notre époque actuelle. « C’est une caractéristique frappante de la ville de Londres de nos jours. La démangeaison pour les nouvelles, qui indique généralement un esprit mondain, superficiel ou instable, est merveilleusement répandu : même les ministres de l’Évangile, négligents de leur fonction sacrée, sont devenus en ce sens des Athéniens ; de sorte que le livre de Dieu n’est ni lu ni étudié avec ne fut-ce qu’avec la moitié de l’avidité et de l’esprit que l’on consacre à un journal… il n’est pas étonnant que de tels ministres deviennent des prédicateurs politiques, et que leurs sermons ne soient pas mieux que les carouges qu’on offre aux pourceaux. Devant pareille alimentation, les moutons affamés lèvent les yeux et ne sont pas nourris.
3. (22-23) Paul commence son discours sur la Colline de Mars (l’Aréopage).
Paul, debout au milieu de l’Aréopage, dit: «Athéniens, je vous trouve à tout point de vue extrêmement religieux. En effet, en parcourant votre ville et en examinant les objets de votre culte, j’ai même découvert un autel avec cette inscription: ‘A un dieu inconnu’! Celui que vous révérez sans le connaître, c’est celui que je vous annonce.
a. Athéniens, je vous trouve à tout point de vue extrêmement religieux : Contrairement à son habitude lorsqu’il traitait avec des Juifs ou des non-Juifs qui connaissaient l’Ancien Testament, Paul n’a pas commencé ici par une exposition des Écritures. Au lieu de cela, Paul a commencé par des références générales à la religion.
b. À tout point de vue extrêmement religieux : De nombreux observateurs antiques avaient remarqué le caractère religieux d’Athènes, et certains pensaient que les Athéniens étaient les plus religieux de tous les peuples. Mais quand Paul vint dire cela des Athéniens, il ne le dit pas nécessairement de manière positive. La religion peut éloigner une personne de Dieu, et si l’on fait confiance en une fausse religion, il est peu crédible que l’on soit qualifié de « religieux ».
c. J’ai même découvert un autel avec cette inscription: ‘A un dieu inconnu’ : Paul constata que dans leur grand panthéon, les Grecs avaient un dieu inconnu, qui représentait tout dieu qui aurait pu être négligé. Paul voulut révéler l’identité de ce dieu inconnu.
i. Athènes était pleine de statues dédiées à un dieu inconnu. Six cents ans avant Paul, une terrible épidémie s’était abattue sur la ville et un homme du nom d’Épiménide eut une idée. Il lâcha un troupeau de brebis à travers la ville, et si une brebis se couchait près d’un sanctuaire ou temple, on devait la sacrifier au dieu dudit sanctuaire ou temple. Si une brebis se couchait à un endroit dépourvu d’un sanctuaire ou d’un temple, on devait la sacrifier à un dieu inconnu.
4. (24-29) Paul révèle aux Athéniens qui est Dieu.
Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve est le Seigneur du ciel et de la terre, et il n’habite pas dans des temples faits par la main de l’homme. Il n’est pas servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose. Il a fait en sorte que tous les peuples, issus d’un seul homme, habitent sur toute la surface de la terre, et il a déterminé la durée des temps et les limites de leur lieu d’habitation. Il a voulu qu’ils cherchent le Seigneur et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous. En effet, c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être, comme l’ont aussi dit quelques-uns de vos poètes: ‘Nous sommes aussi de sa race.’ Ainsi donc, puisque nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité ressemble à de l’or, à de l’argent ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’imagination de l’être humain.
a. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve est le Seigneur du ciel et de la terre : Paul parla du Dieu qui a tout créé, mais qui est distinct de sa création. Paul leur dit que Dieu était plus grand que n’importe quel temple que les mains des hommes pouvaient construire (n’habite pas dans des temples faits par la main de l’homme), et ne pouvait être représenté par rien que les mains des hommes pouvaient réaliser (il n’est pas servi par des mains humaines).
i. Pour leur expliquer Dieu, Paul choisit de parler en premier du commencement : Dieu est le créateur, et nous sommes ses créatures. « Cette vision du monde est très différente de la conception épicurienne d’une combinaison fortuite des atomes ou de celle du quasi-panthéisme des stoïciens » (Stott).
ii. Paul reconnut que ces philosophes devaient changer leurs conceptions à propos de Dieu. Ils devaient passer de leurs propres opinions personnelles à une compréhension de qui Dieu est selon ce qu’il nous dit sur lui-même dans la Bible.
b. Il a fait en sorte que tous les peuples, issus d’un seul homme : Paul leur apprit que nous sommes tous descendants d’Adam en passant par Noé, et qu’il y a un Dieu qui nous a tous créés et à qui nous devons tous rendre compte. Et puisque Dieu nous a tous créés, il nous revient de cherch[er] le Seigneur… bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous.
c. En effet, c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être, comme […] Nous sommes aussi de sa race : Ces deux citations que Paul a empruntées aux poètes grecs sont attribuées respectivement à Épiménide le Crétois [600 av. J.-C] (que Paul cite encore dans Tite 1:12) et à Aratos [310 av. J.-C.].
i. Paul n’a pas cité ces hommes parce qu’ils étaient des prophètes ou parce que tout leur enseignement venait de Dieu. Il les a cités parce que ces quelques paroles spécifiques reflétaient une vérité biblique, et en les utilisant, il pouvait établir un pont vers ce public païen.
d. Ainsi donc, puisque nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité ressemble à de l’or, à de l’argent ou à de la pierre : Paul leur parla de notre responsabilité envers Dieu parce que nous sommes sa race. Étant sa race, nous avons la responsabilité d’avoir une correcte conception de Dieu ; et par conséquent, il nous faut rejeter la conception erronée qu’en ayant recours à de l’or, à de l’argent ou à de la pierre on peut représenter Dieu.
i. « Les Athéniens reconnaissaient dans l’inscription de leur autel qu’ils étaient ignorants de Dieu, et Paul démontra leur ignorance. Et pour finir, il qualifia de coupable cette ignorance » (Stott).
5. (30-31) Paul dit aux Athéniens ce qu’ils doivent faire en raison de qui est Dieu.
Sans tenir compte des temps d’ignorance, Dieu annonce maintenant à tous les êtres humains, partout où ils se trouvent, qu’ils doivent changer d’attitude, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice par l’homme qu’il a désigné. Il en a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant.»
a. Annonce maintenant à tous les êtres humains, partout où ils se trouvent, qu’ils doivent changer d’attitude, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde avec justice : Paul partit de la connaissance de qui Dieu est (notre créateur), passant par qui nous sommes (sa race), puis notre responsabilité devant lui (le comprendre et l’adorer en vérité), à notre responsabilité finale si nous le déshonorons (jugement).
i. Paul ne leur prêcha pas un Évangile « doux ». Il confronta hardiment les conceptions erronées que les Athéniens avaient à propos de Dieu, et il confronta ensuite cela à la réalité du jugement à venir.
b. Il jugera le monde avec justice par l’homme qu’il a désigné : Ici, pour la première fois dans son message aux Athéniens, Paul se référa à Jésus. Sa première mention de Jésus présentait Jésus comme un juste juge.
i. Il est certain que Paul n’avait pas l’intention de ne s’arrêter qu’à transmettre aux Athéniens l’idée que Jésus n’était seulement qu’un juste juge. Il s’est néanmoins vu forcé d’écourter son message avant qu’il ne put leur dire tout ce qu’il voulait leur transmettre à propos de Jésus. Probablement que tout ce que Paul put dire précédemment n’était que l’introduction. Il allait maintenant commencer avec ce qu’il voulait vraiment leur dire, à savoir : la personne et l’œuvre de Jésus.
c. Il en a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant : L’accent mis sur la résurrection est important. Paul considérait la résurrection de Jésus comme une preuve certaine ; cela démontrait que Jésus lui-même, son enseignement et son œuvre étaient tous parfaitement approuvés par le Père.
i. Paul semblait incapable de prêcher un sermon sans se focaliser sur la résurrection de Jésus. Pour lui, aucune vie chrétienne n’avait de sens sans le triomphe de la résurrection de Jésus.
6. (32-34) La réaction des auditeurs à l’Aréopage.
Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent et les autres dirent: «Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.» Ainsi Paul se retira du milieu d’eux. Quelques-uns cependant se joignirent à lui et crurent. Parmi eux figuraient Denys l’aréopagite, une femme du nom de Damaris et d’autres avec eux.
a. Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent : La résurrection n’était pas une idée populaire parmi les philosophes Grecs. Certains pensèrent que Paul était fou pour qu’il croie en pareille chose, mais d’autres voulurent en savoir davantage sur ce nouvel enseignement (les autres dirent: «Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.»).
i. Les Grecs étaient friands de l’idée de l’immortalité de l’âme, mais pas de celle de la résurrection du corps. Ils estimaient que tout ce qui est matériel est intrinsèquement mauvais, et par conséquent qu’il ne peut vraiment pas y avoir de corps de gloire. Ils pensaient que la forme glorieuse ultime serait purement esprit.
ii. « Tous les Grecs pensaient que l’homme était composé d’un esprit, qui était bon, et de matière (ou corps), qui était mauvais. S’il devait y avoir une vie à venir, ils ne voulaient assurément pas s’encombrer d’un corps » (Boice).
b. Ainsi Paul se retira du milieu d’eux : Paul voulait parler de Jésus. Il aurait pu, s’il l’avait voulu, rester avec eux et discuter de philosophie grecque toute la journée. Mais cela n’intéressait pas Paul ; aussi, à défaut de parler de Jésus, il n’avait pas grand-chose à dire.
i. Sans aucun doute, Paul ne faisait rien que commencer son sermon. Bien plus que simplement citer les poètes grecs, il voulait leur parler de Jésus. Mais dès qu’il mentionna la résurrection, ils l’empêchèrent de continuer. Certes, Paul put discuter davantage avec des gens, un-à-un. Mais il fut empêché de dire tout ce qu’il avait l’intention de dire dans son discours à l’Aréopage.
c. Quelques-uns cependant se joignirent à lui et crurent : Les résultats à l’Aréopage semblaient petits, mais certains crurent tout de même. Parmi ceux qui crurent, il y avait un homme nommé Denys (qui devait être un habitué de l’Aréopage) et une femme nommée Damaris.
i. Certaines personnes critiquent le sermon de Paul à Athènes parce qu’il ne comporte pas de référence détaillée à la croix ou des citations spécifiques de l’Ancien Testament. D’autres pensent que Paul avait alors compromis son message pour un public intellectuel, aussi il n’y eut que peu de conversions.
ii. Cette idée est développée, par certains disant que lorsque Paul alla ensuite à Corinthe, il décida alors de prêcher la croix et la croix seule, même si cela semblait stupide (1 Corinthiens 1:18-2:5). Et quand Paul prêcha de cette façon à Corinthe, il y vit de bien meilleurs résultats.
iii. Ramsay popularisa la théorie selon laquelle Paul fut déçu par ses résultats « maigres » à Athènes, et qu’il s’en alla à Corinthe où il prêcha l’Évangile en se focalisant purement sur la croix, et sans aucune tentative d’explication philosophique.
iv. Pourtant, le sermon de Paul ici était éminemment biblique. « Comme la révélation biblique elle-même, son argumentation commence par Dieu le créateur de tous et se termine par Dieu le juge de tous… Le discours tel que présenté ici résume admirablement une leçon introductive au christianisme pour les païens cultivés » (Bruce).
v. De plus, Paul a vraiment prêché le Christ crucifié à Athènes. En effet, dans Actes 17:30-31, il a spécifiquement mentionné la résurrection ; comment pouvait-il prêcher la résurrection sans prêcher la croix qui l’avait précédée ? De toute évidence, ce que nous avons ici n’est qu’un court extrait du discours de Paul à l’Aréopage ; ce qui est consigné prend à peine deux minutes à dire.
vi. « Paul nous apprend que nous ne pouvons pas prêcher l’Évangile de Jésus sans la doctrine de Dieu, ni la croix sans la création, ni le salut sans le jugement » (Stott).
vii. De plus, il est dangereux de juger le contenu du message par l’ampleur de la réaction. « La raison pour laquelle l’Évangile ne put prendre racine là repose probablement dans l’attitude des Athéniens eux-mêmes plutôt que dans l’approche de Paul ou dans ce qu’il a dit » (Longenecker).
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