1 Timothée 6 – Richesse et piété
A. Un mot aux serviteurs.
1. (1) Un mot pour les esclaves en général.
Que tous ceux qui vivent sous la contrainte de l’esclavage considèrent leurs maîtres comme dignes d’un plein respect, afin que le nom de Dieu et sa doctrine ne soient pas calomniés.
a. Que tous ceux qui vivent sous… l’esclavage. Paul demande aux esclaves de considérer leurs maîtres comme dignes d’un plein respect et d’être des travailleurs bons et respectueux envers leurs maîtres. Il ne fait pas cette recommandation parce qu’il approuve l’institution de l’esclavage de manière générale, mais pour que Dieu soit glorifié (afin que le nom de Dieu et sa doctrine ne soient pas calomniés).
i. Le christianisme est né dans un contexte social où l’esclavage était monnaie courante. Il y avait environ 60 millions d’esclaves dans l’Empire romain. Certains esclaves occupaient des positions privilégiées, d’autres étaient soumis à beaucoup de maltraitance. Si la Bible n’a jamais ordonné l’esclavage, elle l’a malgré tout permis et réglementé.
ii. Que ce soit Jésus, Paul ou d’autres dans le Nouveau Testament, aucun n’a appelé à une révolution violente contre l’institution de l’esclavage (qui aurait peut-être échoué lamentablement, humainement parlant). Pourtant, grâce à la transformation qu’apporte l’Évangile, ils ont effectivement détruit le fondement de l’esclavage — le racisme, la cupidité, la haine de classe — et ont rendu possible une civilisation sans esclavage.
iii. Dans l’Église elle-même la relation d’esclavage n’existait pas. Il n’était pas rare qu’un maître et un esclave fréquentent la même église, où l’esclave pouvait avoir le rôle d’ancien, et où le maître devait se soumettre à la direction spirituelle de l’esclave ! Une pensée aussi radicale était une offense pour beaucoup, mais elle a glorifié Dieu et a fini par détruire l’esclavage.
b. Qui vivent sous la contrainte. Aujourd’hui, ces mêmes principes s’appliquent à nos professions. Lorsque nous travaillons dur et que nous honorons nos employeurs, Dieu en est glorifié. Par contre, lorsque nous sommes de mauvais ouvriers et que nous manquons de respect à nos supérieurs, le nom de Jésus-Christ en est sali.
i. Cela est explicité dans Colossiens 3:22-24 : Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres terrestres, et pas seulement sous leurs yeux, comme le feraient des êtres désireux de plaire aux hommes, mais avec sincérité de cœur, dans la crainte de Dieu. Tout ce que vous faites, faites-le de tout votre cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur un héritage pour récompense. [En effet,] le Seigneur que vous servez, c’est Christ. Peu importe donc pour qui nous travaillons, en réalité nous travaillons pour le Seigneur — et nous devons à la fois respecter le Seigneur et Lui offrir une dure journée de travail.
c. Afin que le nom de Dieu et sa doctrine ne soient pas calomniés. Les gens jugeront le christianisme — à savoir, la compréhension de qui est Dieu (le nom de Dieu) et ce que la Bible enseigne (sa doctrine) — sur la base du comportement des croyants au travail.
i. Chaque chrétien devrait se demander si, par sa façon de travailler, les gens sont attirés vers Jésus, ou si son mauvais travail et son témoignage de vie au travail les repoussent loin de Jésus.
2. (2) Un mot particulier pour les esclaves ayant des maîtres chrétiens.
Quant à ceux qui ont des maîtres croyants, ils ne doivent pas les mépriser sous prétexte qu’ils sont des frères, mais les servir d’autant mieux que ce sont des croyants et des bien-aimés qui bénéficient de leurs services. Enseigne ces choses et recommande-les.
a. Quant à ceux qui ont des maîtres croyants. Peut-être est-ce plus facile à un esclave de dire : « C’est parce que mon maître ne connaît pas Jésus, qu’il s’attend à ce que je travaille si dur. » Mais si le maître est chrétien ou devient chrétien, l’esclave pourrait penser : « Mon frère ne devrait pas s’attendre à ce que je travaille si dur maintenant ; il devrait me témoigner un amour chrétien et me préférer aux autres esclaves, parce que je suis chrétien, moi aussi. »
b. Quant à ceux… ne doivent pas les mépriser, sous prétexte qu’ils sont des frères.Nous pouvons presque imaginer un esclave disant : « J’ai pour maître l’un de mes frères ! Nous sommes égaux devant le Seigneur. Il n’a pas le droit de me dire ce que je dois faire. » Une telle attitude ignore le fait que, dans de nombreuses relations, Dieu nous appelle à la soumission, c’est même un ordre — à la maison, à l’église, sur le lieu de travail. Notre égalité en Jésus n’élimine pas la hiérarchie d’autorité ordonnée par Dieu.
c. Mais les servir d’autant mieux que ce sont des croyants et des bien-aimés qui bénéficient de leurs services. En vertu de ce principe, les esclaves chrétiens ayant des maîtres chrétiens ne sont pas libres de mépriser leurs maîtres qui attendent d’eux qu’ils travaillent, et qu’ils travaillent dur. Au contraire, l’esclave doit s’attacher encore plus à bien faire son travail parce que c’est un frère dans la foi qu’il sert.
i. Nous ne devons jamais nous attendre à un traitement spécial parce que notre patron ou notre supérieur est chrétien. Au contraire, cela devrait nous motiver à travailler encore plus dur, car nous pouvons ainsi être une bénédiction pour un autre frère.
ii. Warren Wiersbe raconte l’histoire d’une jeune femme qui avait quitté un emploi séculier pour travailler dans une organisation chrétienne. Elle y était depuis un mois environ et était vraiment désabusée. « Je pensais que ça allait être le paradis sur terre, se plaignait-elle. Au lieu de cela, il n’y a que des problèmes. » Warren Wiersbe lui a demandé si elle travaillait autant pour son nouveau patron que dans son emploi séculier. L’expression de son visage disait : « Non ! », sur quoi il lui a dit : « Essayez de travailler plus dur, et montrez à votre patron un véritable respect. Le fait qu’au bureau vous soyez tous sauvés, ne vous dispense pas de faire de votre mieux. » Elle a suivi son conseil et les problèmes ont disparu.
d. Enseigne ces choses et recommande-les. Cet enseignement était particulièrement important dans l’antiquité, parce que les esclaves pouvaient être traités très différemment d’un maître à l’autre, et parce qu’il régnait parfois un racisme et une haine intenses entre esclaves et maîtres.
B. L’argent, le contentement et la piété.
1. (3-5) Mise en garde contre ceux qui font un mauvais usage de la Parole de Dieu.
Si quelqu’un enseigne une autre doctrine et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à l’enseignement qui est conforme à la piété, il est aveuglé par l’orgueil, il ne sait rien, il a la maladie des controverses et des querelles de mots. C’est de là que naissent les jalousies, les disputes, les calomnies, les mauvais soupçons, les discussions violentes entre des hommes à l’intelligence corrompue, privés de la vérité, qui croient que la piété est une source de profit. [Eloigne-toi de telles personnes.]
a. Si quelqu’un enseigne une autre doctrine. Alors qu’il arrive à la fin de sa lettre, Paul fait à nouveau référence à un thème qu’il a mentionné dans le premier chapitre, à savoir que Timothée doit prendre garde à ceux qui veulent faire un mauvais usage de la Parole de Dieu.
i. Dans ce contexte, enseigne une autre doctrine peut signifier remplacer le simple enseignement de la Parole de Dieu par une focalisation sur les prophéties, les visions et d’étranges expériences spirituelles dont les gens se réclament. C’est un grand danger contre lequel Paul met Timothée en garde.
ii. À propos de l’expression si quelqu’un enseigne une autre doctrine Matthew Poole traduit : « S’il y a quelqu’un qui, soit publiquement, soit en privé, décide de son propre chef d’instruire les gens autrement. » Dans l’Église, certains des enseignements les plus dangereux ne sont pas dispensés depuis l’estrade, mais lors de conversations informelles et privées.
b. Et ne s’attache pas aux saines paroles. Paul met Timothée en garde contre tout raisonneur hérétique, qui a abandonné la Parole de Dieu pour promouvoir ses propres idées — qui ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ. Il met Timothée en garde contre ceux qui semblent traiter la Parole de Dieu comme un jouet plutôt que comme un don précieux.
i. Il n’est pas nécessaire d’être un adversaire actif de la Parole de Dieu pour en être un ennemi. Si nous ne donnons pas à la Bible la place qui lui revient dans notre vie et dans notre prédication, nous nous opposons à la Parole de Dieu.
ii. « Il est possible que celui qui ne professe aucune erreur méchante ou ouverte puisse encore, en s’efforçant de s’insinuer au moyen d’un babillage idiot, corrompre la doctrine de la piété ; car, lorsqu’il n’y a pas de progrès, ni d’édification dans la doctrine elle-même, il y a déjà une dérogation à l’ordonnance du Christ » (Jean Calvin).
c. Paroles de notre Seigneur Jésus-Christ. Cet avertissement peut sembler inutile face à un danger évident. Pourtant, l’avertissement est nécessaire, car ceux qui détournent la vérité de Dieu ne s’affichent pas comme tels. Ils prétendent souvent honorer la Parole de Dieu tout en l’utilisant à mauvais escient.
i. Les gens ont des manières différentes de ne pas s’attache[r] à la vérité de la Parole de Dieu.
·Certains nient la Parole de Dieu.
·Certains ignorent la Parole de Dieu.
·Certains réfutent la Parole de Dieu.
·Certains déforment la Parole de Dieu en s’en servant comme d’un jouet qu’on peut utiliser dans les débats et les disputes.
ii. On peut être entouré de la vérité de Dieu, on peut même mémoriser la Bible, sans que pour autant notre vie en soit changée pour l’éternité. On court un grave danger à être curieux ou intéressé par la Parole de Dieu sans s’y soumettre.
iii. De nos jours — époque où nous sommes submergés d’informations inutiles — il est facile de considérer la Bible comme une information inutile ou comme une source de réponses à des questions futiles, mais pas comme un livre contenant la vérité qui remet en question et transforme la vie. L’étude de la Bible n’est pas un défi intellectuel. Traiter la Bible comme un livre d’informations inutiles revient à en faire un mauvais usage.
d. Il est aveuglé par l’orgueil, il ne sait rien. C’est la description de ceux qui font un mauvais usage de la Parole de Dieu. Pourtant, comme tous les orgueilleux, ils ne voient pas ou n’admettent pas leur manque de connaissances. Et, comme la plupart des gens orgueilleux, ils sont capables de convaincre les autres qu’ils sont des experts de la vérité de Dieu, alors qu’en réalité ils en font un mauvais usage.
i. Ne pas permettre à la Parole de Dieu de parler d’elle-même — autrement dit, l’interpréter à sa propre « sauce » comme le font les politiciens modernes et les personnes chargées des relations publiques — est la pire forme d’orgueil. C’est la preuve que la personne a plus confiance en sa propre sagesse et ses propres opinions qu’en la vérité toute simple de Dieu. Cette personne orgueilleuse ne sait rien, c’est certain.
ii. Seul l’orgueil peut amener un prédicateur à penser que ses histoires, ses anecdotes, ses opinions ou son humour pourraient être plus importants que la Parole limpide de Dieu. Ces histoires, ces anecdotes et cet humour doivent servir à présenter la Parole claire de Dieu, et non la remplacer.
e. Il a la maladie des controverses et des querelles de mots. Ceux qui font un mauvais usage de la Parole de Dieu peuvent bien argumenter habilement sur leur dernier cheval de bataille doctrinal, mais leur désir de débattre et de pinailler constamment au sujet de tel ou tel aspect de doctrine montre leur manque de volonté de recevoir humblement la vérité.
i. Paul ne parle pas ici de personnes qui s’informent ou posent des questions dans un véritable désir d’apprendre, mais de celles qui posent des questions ou entament des discussions avec pour objectif principal de montrer aux autres combien elles sont intelligentes.
f. La jalousie, les disputes, les calomnies, les mauvais soupçons. Toutes ces choses sont le fruit des controverses et des querelles de mots de ceux qui font un mauvais usage de la vérité de Dieu. La présence de telles personnes dans une Église est source de toutes sortes de divisions et de mécontentements. Même si elles semblent expertes en matière de connaissances bibliques, ces personnes font en réalité du tort à l’Église de Dieu. C’est pourquoi Paul avertit Timothée : « Eloigne-toi de telles personnes. »
i. De la part de telles personnes, Timothée doit s’attendre à :
·De la jalousie à son égard et pour sa fonction (sans qu’ils l’admettent) ;
·La création de disputes entre les chrétiens ;
·La promotion de calomnies envers lui et d’autres dirigeants de l’Église ;
·Qu’elles soient la source de mauvais soupçons — soupçonnant sans cesse Timothée et d’autres dirigeants de l’Église d’être animés de mauvaises intentions et de manigancer des complots.
ii. Timothée a besoin de cet avertissement, car déceler les personnes dangereuses n’est pas aussi évident qu’on pourrait le croire.
iii. Les discussions violentes. « Les vaines discussions… Le qualificatif grec de ces discussions signifie s’irriter mutuellement, ou se frotter les uns aux autres, comme le font les moutons galeux qui ainsi propagent l’infection » (Trapp).
g. Qui croient que la piété est une source de profit. Encore une caractéristique de ceux qui font un mauvais usage de la vérité de Dieu. L’intérêt qu’ils semblent manifester pour les choses de Dieu n’est pas entièrement motivé par le désir de rechercher la gloire de Dieu, mais il est motivé en partie par le désir de richesse et de confort.
i. « Le sens est que la piété est un art rémunérateur ; c’est-à-dire parce qu’ils mesurent l’ensemble du christianisme par gain…. Paul interdit aux serviteurs du Christ d’avoir des relations avec de telles personnes » (Calvin).
ii. Le christianisme est souvent présenté aujourd’hui en faisant appel à ce que l’on est susceptible de gagner si l’on suit Jésus : le succès et le bonheur personnels, une famille plus forte, une vie plus sûre. Si ces gains peuvent être vrais dans une certaine mesure, nous ne devons jamais vendre l’Évangile comme un produit miracle pour tous les problèmes de la vie.
iii. Lorsque l’Évangile est « vendu » de cette manière, il fait des disciples de Jésus qui ne sont absolument pas préparés à affronter des moments difficiles. Après tout, si le « produit Jésus » ne fonctionne pas, pourquoi ne pas essayer une autre marque ? De plus, ce discours vendeur détourne notre attention de Jésus Lui-même pour la porter sur ce qu’Il nous donnera. Beaucoup ont à cœur les bénédictions, et non Celui qui bénit.
iv. Sans ignorer que suivre Jésus-Christ est source de bénédictions, nous devons proclamer la nécessité de suivre Jésus parce qu’Il est Dieu et que nous Lui devons tout, Lui notre Créateur. Ce qui est juste devant Dieu et ce qui Le glorifie valent plus que le bénéfice que nous pouvons en tirer.
v. Nous avons besoin de chrétiens qui se préoccupent plus de ce qui glorifie Dieu que de leur profit personnel.
h. Eloigne-toi de telles personnes. Il est dit à Timothée de prendre le parti de ne pas s’associer à ceux qui reçoivent ou présentent l’Évangile avec ce genre d’approche qui relève du marketing.
i. « Il avertit non seulement Timothée de ne pas leur ressembler, mais l’exhorte à les éviter en tant que fléaux dangereux ; car bien qu’ils ne résistent pas ouvertement à l’Évangile, mais au contraire fassent faussement profession d’y adhérer, leur compagnie est contagieuse. D’ailleurs, si la multitude voit que nous fréquentons ces hommes, le danger est qu’ils s’insinuent sous le couvert de notre amitié. Nous devons donc travailler au maximum, afin que tous sachent, que nous sommes loin d’être d’accord avec eux, que nous n’avons aucune communication avec eux » (Calvin).
2. (6) Le vrai gain de la piété.
La piété est pourtant une grande source de profit quand on se contente de ce que l’on a.
a. La piété. Paul vient de dire à Timothée que ceux qui font un mauvais usage de la Parole de Dieu pensent à tort que la piété est une source de profit matériel. Sachant que son affirmation pourrait être mal comprise, il poursuit avec une explication.
b. La piété est pourtant une grande source de profit quand on se contente. Il est vrai que la piété est une grande source de profit, mais seulement lorsque, avec la piété, on se contente de ce que l’on a.
i. « Le mot grec utilisé dans l’original pour se contenter de ce que l’on a est autarkeia… Par ce mot, dont dérive le mot autarcie, on entendait une autosuffisance complète. Il s’agissait d’un état d’esprit complètement indépendant de toutes les choses extérieures, qui portait en lui le secret du bonheur. Le contentement ne vient jamais de la possession de choses extérieures » (Barclay).
c. On se contente. Lorsque l’on ne vit pas avec la démangeaison « d’en avoir toujours plus » et quand la vie n’est pas dominée par l’achat et l’acquisition de biens matériels, on peut être content[é] par Dieu et par Sa volonté pour notre vie.
i. L’absence de contentement est un terrain périlleux pour la vie chrétienne. Il est très facile de trouver des raisons — des excuses, en fait — pour expliquer pourquoi les péchés de cupidité et de matérialisme ne s’appliquent pas à nous. Mais chaque fois que nous pensons qu’obtenir un bien matériel, ou en obtenir plus que ce que nous avons déjà, répondra aux besoins de notre vie, ce contentement nous fait défaut. Chaque fois que nous sommes profondément attristés par une perte matérielle, ce contentement nous fait défaut. Chaque fois que nous éprouvons un plaisir démesuré à acheter ou à posséder une chose matérielle, ce contentement nous fait défaut.
d. La piété est pourtant une grande source de profit. Pour Paul, affirmer qu’il se contente de ce qu’il a relève du vécu. Voici le témoignage qu’il donne dans Philippiens 4:11-13 : Ce n’est pas à cause de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être satisfait de ma situation. Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes circonstances j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le besoin. Je peux tout par celui qui me fortifie.
i. En effet, les possessions matérielles en elles-mêmes ne nous corrompent pas ; Paul pouvait vivre dans l’abondance de biens matériels tout en gardant le sens des proportions. Malheureusement, trop de gens utilisent cette vérité comme excuse pour leur matérialisme et leur manque charnel de contentement.
ii. Se contente[r] est indispensable et pourtant difficile pour de nombreuses raisons :
·Le contentement ne peut être trouvé que lorsque notre cœur est enraciné dans les choses éternelles ; et le contentement est essentiel parce qu’il montre que nous vivons dans une perspective éternelle et que nous ne cherchons pas seulement notre confort matériel ;
·Il est difficile d’être satisfait quand notre culture consumériste alimente notre manque de contentement, en nous permettant de répondre à tous nos besoins lorsque nous sommes insatisfaits, quand nous sommes stimulés par des publicités dont le but est de provoquer un sentiment d’insatisfaction en l’absence de leur objet ;
·Il est difficile d’être satisfait quand notre nature humaine nous pousse presque toujours à désirer beaucoup plus que ce dont nous avons besoin.
e. La piété est pourtant une grande source de profit quand on se contente de ce que l’on a. La piété peut vraiment apporter un contentement presque incroyable ; mais pour ouvrir cette possibilité, nous devons être transformés par le renouvellement de l’intelligence (Romains 12:2) — c’est alors que les choses matérielles commencent à trouver leur juste priorité à côté des choses spirituelles.
i. Si de nombreux chrétiens disent aisément qu’ils vivent ce contentement, la meilleure façon de savoir s’ils le vivent ou non est souvent de regarder leurs dépenses et leurs habitudes d’achat. Quelle place occupent les dépenses et les achats dans votre vie ? Comment une perte matérielle affecte-t-elle votre joie ? Quelle joie vous procure la possession d’un bien matériel ?
ii. Lorsque nous vivons et agissons sans contentement, nous cherchons à combler des besoins dans notre vie : besoin d’être « quelqu’un », besoin de sécurité ou qu’on prenne soin de nous, besoin de sensations fortes et de nouveauté dans notre vie. La plupart des gens essaient de combler ces besoins avec des choses matérielles, mais la véritable satisfaction n’est possible que par une relation spirituelle avec le Dieu qui nous a créés.
iii. Se contente[r] véritablement n’est pas trop difficile pour ceux dont la vraie maison est le paradis. « Il n’y a besoin que de peu de biens de ce monde pour satisfaire un homme qui se sent citoyen d’un autre pays et sait que son repos n’est pas ici » (Clarke).
3. (7-8) Le cœur contenté.
En effet, nous n’avons rien apporté dans le monde et [il est évident que] nous ne pouvons rien en emporter. Si donc nous avons de la nourriture et des vêtements, cela nous suffira.
a. Nous n’avons rien apporté dans le monde. Quand un bébé nait, non seulement il n’a pas un sou sur lui, mais il n’a même pas de poche où mettre des sous. Il est tout aussi certain que nous ne pouvons rien en emporter — ce qui rend un homme riche dans ce monde ne signifie rien dans le monde à venir.
b. [Il est évident que] nous ne pouvons rien en emporter. Celui dont le cœur est contenté commence par voir ses possessions et ressources matérielles sous un angle éternel.
i. Quelqu’un a judicieusement fait la remarque qu’on n’a jamais vu une remorque de déménagement suivre un corbillard. Tout ce que l’on pourrait emporter avec soi dans le monde de l’au-delà est laissé derrière soi. L’or est une denrée précieuse sur terre ; au Ciel, Dieu l’utilise pour paver les rues.
ii. Jésus a raconté un jour une parabole qui pose problème à certaines personnes. Dans Luc 16:1-14, Il a parlé d’un intendant malhonnête, qui était sur le point d’être appelé à rendre des comptes. Sachant qu’il allait être licencié, il a commencé à régler les comptes des débiteurs de son maître à des conditions favorables pour les débiteurs, afin qu’ils le traitent avec bienveillance le jour où il serait licencié par le maître. Le maître a fini par complimenter l’intendant pour sa tactique astucieuse (vraisemblablement avant de le licencier). Voici deux raisons pour lesquelles l’intendant pouvait être complimenté : Premièrement, il savait qu’il serait appelé à rendre compte de sa vie et il a pris cette question au sérieux. Deuxièmement, il a profité de sa position actuelle pour s’organiser un avenir confortable. Nous pouvons utiliser nos ressources matérielles dès maintenant pour le bien éternel — même si nous ne pouvons pas les emporter avec nous.
iii. Nous ne pouvons rien en emporter — mais nous pouvons envoyer à l’avance une bénédiction et une récompense éternelles grâce à une utilisation judicieuse de nos ressources maintenant.
c. Nous avons de la nourriture et des vêtements. Un cœur contenté commence par une perspective éternelle et continue avec l’humilité, il sait se contenter de choses simples.
i. La plupart d’entre nous finissent par être blasés, et notre culture de sur-stimulation y contribue efficacement. Les choses qui nous satisfaisaient auparavant ne nous suffisent plus. La soif constante de toujours plus, de toujours mieux, de toujours plus neuf et plus performant va à l’encontre d’un réel contentement.
4. (9-10) La folie du cœur avide.
Quant à ceux qui veulent s’enrichir, ils tombent dans la tentation, dans un piège et dans une foule de désirs stupides et nuisibles qui plongent les hommes dans la ruine et provoquent leur perte. L’amour de l’argent est en effet à la racine de tous les maux. En s’y livrant, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé eux-mêmes bien des tourments.
a. Ceux qui veulent s’enrichir. De manière significative, voul[oir] s’enrichir est bien plus dangereux que la richesse elle-même — et ce ne sont pas seulement les pauvres qui désirent être riches, ce sont aussi les riches qui veulent plus de richesse.
i. Être pauvre n’est pas synonyme de plaire à Dieu et être riche n’est pas davantage synonyme de lui déplaire. Dans la Bible, il y a eu de nombreux hommes remarquables dont la vie était conforme à ce que Dieu voulait et qui étaient presque incroyablement riches, comme Abraham, David et Salomon.
ii. Mais les riches selon le cœur de Dieu pensent comme le Psalmiste dans le Psaume 62:11 : Quand les richesses augmentent, n’y attachez pas votre cœur!
b. Quant à ceux qui veulent s’enrichir, ils tombent dans la tentation, dans un piège. Ce désir de richesse détourne notre cœur des richesses éternelles et nous enferme dans un piège dont peu de gens parviennent à s’échapper, c’est le piège de toujours rêver de richesses, et d’y penser sans cesse.
i. Voul[oir] s’enrichir amène les gens à ne pas vraiment trouver leur satisfaction seulement en Jésus-Christ et dans les richesses spirituelles plutôt que matérielles. Rien d’autre n’y parvient.
c. L’amour de l’argent est en effet à la racine de tous les maux. L’amour de l’argent peut motiver tout mal sur cette terre. L’amour de l’argent peut conduire à commettre n’importe quel péché.
d. Certains se sont infligé eux-mêmes bien des tourments. C’est le sort de ceux qui vivent animés par l’amour de l’argent. Ils ne sont pas satisfaits. Nous aimerions parfois avoir l’occasion de découvrir si la richesse peut satisfaire, mais nous allons devoir faire confiance à la Parole de Dieu et à l’expérience de beaucoup.
i. « C’est ainsi que ceux-ci étranglent, noient, empoisonnent leur âme précieuse avec des profits, des plaisirs et des préférences, et ils rencontrent souvent la perdition et la destruction, c’est-à-dire une double destruction, temporelle et éternelle, comme certains l’expliquent » (Trapp).
5. (11-16) La vraie richesse : servir un grand roi.
Quant à toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle. C’est à elle que tu as été appelé et c’est pour elle que tu as fait une belle profession de foi en présence d’un grand nombre de témoins.
Devant Dieu qui donne vie à toute chose et devant Jésus-Christ qui a rendu témoignage par sa belle déclaration face à Ponce Pilate, je t’ordonne de garder le commandement reçu en vivant sans tache et sans reproche jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ. Cette apparition, le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, la révélera au moment voulu. Il est le seul à posséder l’immortalité, lui qui habite une lumière inaccessible et qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. A lui soient l’honneur et la puissance éternelle. Amen!
a. Quant à toi, homme de Dieu. Timothée reçoit l’ordre d’être différent de ceux qui vivent pour la richesse et les biens matériels. Il doit fui[r] les arguments orgueilleux de ceux qui font un mauvais usage de la Parole de Dieu et qui laissent entendre que nous devrions suivre Dieu uniquement pour ce que nous pouvons en retirer.
b. Recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la persévérance, la douceur. Timothée doit faire de la recherche de ces choses sa quête, plutôt que l’orgueil et les richesses. Ces qualités ne sont souvent pas valorisées à notre époque, mais elles sont très précieuses pour Dieu.
i. Ce défi d’abandonner certaines choses et d’en poursuivre d’autres avec acharnement ne s’adresse pas seulement à Timothée, mais à tous ceux qui veulent être un homme [ou une femme] de Dieu — par opposition à un homme, une femme de ce monde.
c. Combats le bon combat de la foi. Marcher selon les voies de Dieu — à contre-courant de ce monde — ne sera pas facile. Par conséquent, Timothée doit avoir la détermination d’un soldat.
i. Dieu nous appelle à être des combattants, mais de ceux qui combattent le bon combat de la foi — un combat où certains peuvent perdre une bataille ici et là, mais où ils continueront le combat avec une grande détermination jusqu’à ce que la guerre soit terminée — quand nous aurons saisi la vie éternelle.
ii. Timothée avait été enrôlé dans cette guerre : c’est à elle que tu as été appelé. Mais Timothée s’était aussi porté volontaire : c’est pour elle que tu as fait une belle profession de foi en présence d’un grand nombre de témoins. Timothée doit prendre en compte ces deux aspects afin de bien se préparer au combat. Certes, c’est Dieu qui l’a appelé, mais c’est librement qu’il a choisi de s’engager.
d. Devant Dieu qui donne vie à toutes choses. Puisque Paul appelle Timothée à un combat difficile, il est bon pour lui de savoir que les ordres sont donnés par ce grand Dieu. Timothée a l’obligation de servir le Créateur qui lui a donné la vie.
i. Renier Dieu en tant que Créateur a causé de gros dégâts dans notre culture. Certains des plus gros dégâts proviennent du simple fait que beaucoup de gens ne croient plus qu’ils ont un Créateur auquel ils doivent rendre honneur et rendre des comptes.
e. Jésus-Christ. C’est Lui qui donne à Timothée le commandement difficile. Jésus Lui-même sait ce que c’est que d’accomplir un commandement difficile, car Il a rendu témoignage par sa belle déclaration face à Ponce Pilate, ce qu’Il a d’ailleurs fait de plusieurs manières :
i. Jésus a admis la vérité à Son sujet, acceptant la déclaration de Pilate selon laquelle Il est le Roi des Juifs (Matthieu 27:11).
ii. Jésus a témoigné à Pilate de la souveraineté de Dieu, quand Il a dit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jean 19:11). Jésus fait savoir à Pilate que c’est Dieu qui commande, et non Pilate.
iii. Jésus a gardé le silence face à certaines accusations particulières, il a refusé de se défendre, préférant confier Sa vie à la volonté de Dieu le Père (Matthieu 27:14). « Le Christ a fait sa confession devant Pilate, non pas dans une multitude de mots, mais en réalité ; c’est-à-dire en subissant une mort volontaire » (Calvin).
iv. De chacune de ces manières, Jésus a fait une belle confession devant Ponce Pilate. Quand il est demandé à Timothée de se montrer à la hauteur de la belle confession qu’il a faite (1 Timothée 6:12), il lui est simplement demandé de faire ce que Jésus a fait.
f. Jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ. Voilà combien de temps Timothée est censé combattre le bon combat. On court toujours le risque qu’un bon effort ne dure tout simplement pas assez longtemps et se termine par une défaite.
g. Jésus-Christ. Savoir qui est Jésus donne à Timothée les moyens de mener le bon combat. L’histoire est remplie d’exemples d’armées qui ont été conduites à des victoires spectaculaires parce que les hommes connaissaient et aimaient leurs chefs. C’est pourquoi, ici, Paul donne à Timothée une description de qui est Jésus.
i. Il est le bienheureux et seul souverain — Il est le seul qui a tout pouvoir et toute force, qui règne sur l’univers depuis le trône qu’Il occupe dans le Ciel.
ii. Il est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ; la majesté de l’homme s’efface devant la gloire de Jésus. Les personnes les plus riches, les plus intelligentes et les plus influentes de la planète sont des nains à côté du Roi Jésus.
iii. Le seul à posséder l’immortalité, lui qui habite une lumière inaccessible, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir. Il est saint. Jésus n’est pas simplement un surhomme, Il est l’homme-Dieu, véritablement immortel sans commencement ni fin, Il possède une gloire qui, si elle était pleinement révélée, frapperait de mort n’importe quel humain.
iv. A lui soient l’honneur et la puissance éternelle. Savoir qui est ce Jésus devrait susciter une réponse — non pas d’abord « que peut-Il faire pour moi ? » mais une réponse d’adoration simple et profonde — rendant honneur et puissance éternelle à ce grand Dieu. Amen!
h. A lui soient l’honneur et la puissance éternelle. Paul loue la gloire et l’honneur du Seigneur Jésus-Christ, élevé sur le trône. Il est un homme unique (le seul à posséder l’immortalité) et un homme glorifié (lumière inaccessible).
6. (17-19) Un dernier mot pour les riches.
Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu [vivant,] qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions. Ordonne-leur de faire le bien, d’être riches en belles œuvres, de se montrer généreux, prêts à partager. Ils s’assureront ainsi en guise de trésor de bonnes fondations pour l’avenir, afin de saisir la vie éternelle.
a. Riches de ce monde. Cette expression met tout en perspective. Ils peuvent être riches maintenant, mais ils doivent utiliser leurs richesses de manière responsable s’ils veulent être riches dans le monde à venir.
b. Ne pas être orgueilleux. L’orgueil est un danger constant avec les richesses. Il est très facile de croire que nous valons plus que quelqu’un d’autre parce que nous possédons plus que lui.
c. Ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu [vivant]. Dieu connaît notre tendance à nous confier dans les richesses plutôt qu’en Lui. Il nous protège contre ce danger parce qu’Il veut que nous mettions notre confiance dans ce qui est le plus sûr — en Lui et non dans des richesses incertaines.
d. Ordonne-leur de faire le bien, d’être riches en belles œuvres, de se montrer généreux, prêts à partager. C’est en étant généreux et en faisant du bien avec nos ressources que nous préservons notre cœur du matérialisme et de la confiance en des richesses incertaines.
i. Beaucoup pensent que la principale raison de donner de notre argent au Seigneur est que l’Église en a besoin. Ce n’est pas vrai. La principale raison de donner est qu’on a besoin d’être un donateur. C’est le moyen choisi par Dieu pour vous protéger contre la cupidité et la confiance dans des richesses incertaines. Dieu pourvoira à Son œuvre même si vous ne donnez rien ; mais que vous arrivera-t-il ?
ii. Si vous ne donnez pas de vos biens matériels à l’œuvre du Seigneur, comment vous assurer[ez-vous]de bonnes fondations pour l’avenir ? Comment allez-vous saisir la vie éternelle ? Y aura-t-il des personnes — peut-être beaucoup — qui n’entreront pas au Ciel parce que leur cœur était vraiment beaucoup plus à l’aise ici sur terre avec leurs trésors matériels ?
e. Saisir la vie éternelle. Voici ce que Paul tient à dire à Timothée : « Ne t’occupe pas de rechercher de l’argent, contente-toi de ton travail de serviteur de l’Évangile. Ta main n’est pas assez grande pour saisir deux choses en même temps. Puisque tu ne peux n’en avoir qu’une, veille à ce que ce soit l’élément vital. Saisis la vie éternelle. »
i. « Il est donc évident que s’il saisit la vie éternelle, il devra se battre pour elle ; et que s’il doit se battre, il ne peut le faire qu’en saisissant la vie éternelle avec ténacité » (Spurgeon).
7. (20-21) Conclusion : une dernière demande.
Cher Timothée, garde le dépôt qui t’a été confié, évite les bavardages profanes et les objections de la pseudo-connaissance. En s’y engageant, certains se sont détournés de la foi. Que la grâce soit avec toi!
a. Cher Timothée. Paul reprend un thème souvent utilisé, en mettant Timothée au défi de faire la distinction entre ce qui vient de Dieu (qui t’a été confié), et ce qui vient de l’homme (les bavardages profanes) ; et de se garder de s’enticher de ce qui vient de l’homme.
i. La confiance de Paul en Timothée est pleine et entière. Mais il sait aussi combien le pouvoir de séduction est grand, et combien les enjeux sont élevés — il met donc en garde, encore et encore.
b. Garde le dépôt qui t’a été confié. L’Évangile est confié à des pasteurs comme Timothée, mais aussi à tous les croyants. Et lorsque cette confiance a été brisée, certains se sont détournés de la foi. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour conserver ce dépôt qui nous a été confié.
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