1 Timothée 4 – L’homme de Dieu, un homme de vérité et d’intégrité
A. Faux enseignements à la fin des temps.
1. (1) Un avertissement de l’Esprit Saint.
Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines de démons.
a. Mais l’Esprit dit expressément. Paul insiste que ce qu’il déclare ici est une révélation de l’Esprit Saint, soit comme une parole spontanée donnée au moment où il écrit, soit comme la citation d’une prophétie antérieure. Paul sait que certains dangers marqueront les derniers temps :
·Le danger de l’apostasie (certains abandonneront) ;
·Le danger de la tromperie (esprits trompeurs) ;
·Le danger des faux enseignements (doctrines de démons).
i. Plus de 1900 ans se sont écoulés depuis que Paul a écrit à Timothée concernant les derniers temps, mais il ne s’est pas trompé concernant son époque ni la nôtre. L’histoire, pas plus aujourd’hui qu’hier, ne se précipite pas vers un gouffre lointain qui mettrait fin à l’ordre actuel. Déjà à l’époque apostolique, l’histoire avait atteint cette limite — et elle s’est déroulée parallèlement depuis. Il s’avère que les derniers temps décrivent une vaste période, et non quelques années.
b. Certains abandonneront la foi. En raison du danger des derniers temps, pour rester un ministre fidèle auprès du peuple de Dieu, Timothée doit rester fidèle à la vérité — la foi. S’il perd la foi, peu d’autres choses compteront vraiment.
i. « Un homme peut détenir toutes les vérités du christianisme, et cependant les rendre sans effet en défendant d’autres doctrines qui contrecarrent leur influence ; ou il peut apostasier, en niant une doctrine essentielle, bien qu’il n’apporte rien d’hétérodoxe » (A. Clarke).
ii. Un article paru en juin 1997 dans le magazine U.S. News and World Report décrivait un pasteur de Virginie qui affirmait « préférer prêcher sur “la Bosnie, la justice ou la paix dans le monde”, plutôt que sur des récits bibliques ou le salut personnel. » Voilà l’exemple d’un homme qui abandonné la foi et a suivi sa propre voie.
c. La foi. Il n’est pas question ici de perdre la capacité de croire, mais de perdre le contenu de ce que les chrétiens devraient croire. Ce que l’apôtre Paul appelle ici « la foi » résume les enseignements fondamentaux de la foi chrétienne. Lorsque certains abandonne[nt] la foi, ils délaissent les enseignements fondamentaux du christianisme.
i. La Bible utilise l’expression « la foi » de cette manière à plusieurs reprises : Actes 6:7 et 14:22 ; Colossiens 1:23 ; 1 Timothée 1:19 et Jude 1:3.
d. Des esprits trompeurs. Il s’agit d’esprits démoniaques (des êtres angéliques qui se sont rebellés contre Dieu), qui cherchent à tromper les hommes et les femmes et à les détourner de la vérité.
i. Certains mensonges sont si puissants qu’il est évident qu’une dynamique spirituelle les anime. Ces mensonges sont conçus et promus par des esprits qui cherchent à nous tromper.
e. Des doctrines de démons. Ce sont les enseignements particuliers promus par ces esprits trompeurs. Les démons sont des spécialistes en théologie et ils ont des systèmes pour enseigner.
i. Le premier enseignement démoniaque se trouve dans Genèse 3. On y voit Satan parler par l’intermédiaire d’un serpent, et l’enseignement qu’il donne à Ève est : Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu (Genèse 3:4-5). Depuis lors, tous les enseignements démoniaques remontent à cette racine : l’idée que nous pouvons être des dieux, et agir indépendamment de Dieu.
ii. « Beaucoup de MSS et les principaux pères ont : des esprits de tromperie ; ce qui est beaucoup plus emphatique que la manière habituelle de rendre ce texte. La tromperie a ses esprits, des émissaires de toutes sortes, qu’elle emploie pour assombrir les cœurs et détruire les âmes des hommes. Les prétendants à l’inspiration et les faux enseignants de toutes sortes appartiennent à cette classe » (A. Clarke).
f. Esprits trompeurs… doctrines de démons. Cela existe depuis le premier homme qui marchait dans le jardin d’Éden. Mais, dans les derniers temps, nous devons nous attendre à ce que, dans l’Église, de plus en plus de personnes abandonne[nt] la foi et acceptent ces faux enseignements.
i. Il est difficile de dire s’il y a plus de faux enseignements aujourd’hui, ou s’il s’agit simplement du fait que la technologie moderne permet de mieux diffuser le mensonge. Mais le vieux dicton est certainement vrai aujourd’hui : c’est à toute vitesse que se répand un mensonge tandis que la vérité chemine lentement — et, au sein de l’Église aujourd’hui, de plus en plus de personnes suivent ces enseignements de démons.
2. (2-3) En quoi consiste leur éloignement de la foi et leur adhésion aux doctrines des démons.
Car ils seront égarés par l’hypocrisie de menteurs dont la conscience est marquée au fer rouge. Ces gens-là interdisent de se marier et de consommer des aliments que Dieu a pourtant créés pour qu’ils soient pris avec reconnaissance par ceux qui sont croyants et qui ont connu la vérité.
a. L’hypocrisie de menteurs. Ceci décrit ceux qui s’éloignent de la foi. Il s’agit certainement de personnes qui embrassent volontairement le mensonge pour justifier leur péché ou leur orgueil, mais cela peut aussi comprendre ceux qui prétendent enseigner la Bible, tout en l’utilisant pour justifier leurs propres idées ou programmes.
b. Dont la conscience est marquée au fer rouge. Leur conscience qui, autrefois, les aurait convaincus qu’ils s’éloignaient de la vérité, ne réagit plus. Tout se passe comme si les terminaisons nerveuses de leur conscience avaient été cautérisées et étaient incapables de tout sentiment.
i. Paul fait ici référence à l’ancienne pratique consistant à apposer une marque distinctive sur le front des criminels : le marquage au fer rouge. Ici, ce n’est pas le front qui est marqué au fer rouge, mais la conscience.
ii. « Ils portent, aux yeux de Dieu, les marques de leur hypocrisie aussi manifestement et aussi indélébilement dans leur conscience, que ceux qui sont marqués au fer rouge portent la marque des crimes qu’ils ont commis dans leur corps à la vue des hommes » (A. Clarke).
iii. Paul sait ce que c’est que d’avoir une conscience morte, cautérisée. Avant de livrer sa vie à Jésus-Christ sur le chemin de Damas, il se sentait complètement justifié dans sa persécution des chrétiens et sa haine de Jésus. Il pouvait se sentir justifié parce que sa conscience était cautérisée et avait besoin que retentisse la sonnette d’alarme que, dans Sa grande bienveillance, le Seigneur a fait retentir pour lui.
c. Ces gens-là interdisent de se marier et de consommer des aliments. Ceux qui se sont éloignés de la foi prescrivent un enseignement légaliste. Ils enseignent que pour être justifié aux yeux de Dieu il faut suivre cette liste de règles créées par l’homme — que l’on sera plus saint aux yeux de Dieu si l’on ne se marie pas et si l’on ne mange pas certains aliments.
i. Il y a toujours eu dans l’Église des personnes qui se considèrent comme plus spirituelles que Dieu Lui-même et qui imposent aux autres et à eux-mêmes des règles de vie plus strictes que celles de Dieu.
ii. Au cours des premiers siècles de l’Église, certains moines se rendaient dans des lieux rudes et déserts pour montrer à quel point se torturer les rendait spirituels. L’un ne mangeait jamais d’aliment cuit. Un autre restait, toute la nuit, appuyé sur un rocher pointu, ce qui l’empêchait de dormir. Un autre encore a négligé son propre corps et l’a laissé devenir si sale que les insectes tombaient de son corps, morts. Ils agissaient ainsi en pensant gagner la faveur de Dieu et montrer à tous combien ils étaient spirituels.
iii. Nous pensons souvent que si nous sacrifions quelque chose pour Dieu (comme le droit de se marier ou de manger certains aliments), alors Il nous devra quelque chose. C’est la pire forme de légalisme : essayer de manipuler Dieu pour qu’Il nous donne quelque chose, penser que nous pouvons faire que Dieu nous soit redevable, essayer de faire de Lui notre serviteur et de nous Ses maîtres. En cela, nous suivons la doctrine que les démons ont voulu nous faire croire à l’origine, à savoir que nous devrions être des dieux.
iv. Au cours des siècles, ce sont ainsi d’innombrables millions de personnes qui ont cherché à sacrifier quelque chose, et à faire en sorte que Dieu soit obligé de les bénir, leur pardonner, user de miséricorde à leur égard, ou autre. C’est la religion de l’autoflagellation ; ce n’est pas la relation avec Jésus-Christ qui est décrite dans le Nouveau Testament, à savoir : ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. (Romains 3:24).
v. « La controverse ne porte pas sur la viande ou le poisson, ni sur les couleurs noires ou cendrées, ni sur le mercredi ou le vendredi, mais sur les superstitions folles des hommes qui veulent obtenir la faveur de Dieu par de telles bagatelles et qui, en inventant un culte charnel, s’inventent une idole à la place de Dieu » (J. Calvin).
vi. Ces gens-là interdisent de se marier. « Ils prétendent qu’il est de loin préférable pour un prêtre d’entretenir de nombreuses prostituées que d’avoir une femme » (J. Trapp).
3. (4-5) Réfutation du légalisme qui marque ceux qui ont abandonné la foi.
Tout ce que Dieu a créé est bon et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne dans une attitude de reconnaissance, car cela est rendu saint par la parole de Dieu et la prière.
a. Tout ce que Dieu a créé est bon. En ce qui concerne la nourriture, nous pouvons manger de tout. La bonne façon de recevoir la nourriture est la reconnaissance, un sentiment constant de gratitude envers Dieu. Nous recevons les bénédictions que sont la nourriture, un abri et le confort comme des dons, et non comme un droit.
b. Rien ne doit être rejeté. Nous ne sommes pas limités par un quelconque régime alimentaire ; ce que nous mangeons ne nous rend pas plus justes devant Dieu (même si ce que nous mangeons peut avoir des conséquences sur notre santé).
i. Cette question de la nourriture a été réglée une fois pour toutes lorsque Dieu a parlé à Pierre en Actes 10:9-16.
ii. « Tant parmi les païens, que parmi les Juifs et les Romanistes [partisans du pape], certaines viandes étaient interdites ; certaines tout le temps, d’autres à des moments particuliers. L’apôtre nous informe que cela était directement contraire au dessein originel de Dieu ; et il dit que ceux qui connaissent la vérité, le savent » (A. Clarke).
c. Cela est rendu saint par la parole de Dieu et la prière. Paul pense ici à la prière avant le repas. Remarquez que l’accent n’est pas mis sur le fait de demander à Dieu de bénir la nourriture, mais sur le fait de remercier Dieu qui nous bénit en nous donnant de quoi manger.
i. Par ailleurs, c’est parce que Dieu a donné deux commandements généraux à l’humanité concernant le fait de manger les bonnes choses de la terre que nous pouvons affirmer que la nourriture est rendue sainte par la parole de Dieu.
·Dieu dit aussi: « Je vous donne toute herbe à graine sur toute la surface de la terre, ainsi que tout arbre portant des fruits avec pépins ou noyau: ce sera votre nourriture.» (Genèse 1:29).
·« Tout ce qui se déplace et qui vit vous servira de nourriture: je vous donne tout cela de la même manière que je vous ai donné l’herbe verte. » (Genèse 9:3).
ii. C’est une chose bonne et juste que de prier avant de prendre un repas, mais nous ne devons pas le faire comme un rite ou une superstition. Nous ne devons pas non plus le faire pour montrer aux autres combien nous sommes spirituels — cela reviendrait à imiter les pratiques de prière des pharisiens (Matthieu 6:5).
B. Instructions à Timothée sur l’exercice du ministère.
1. (6) Comment savoir si nous réalisons notre vocation.
En exposant cela aux frères et sœurs, tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et du bon enseignement que tu as fidèlement suivi.
a. En exposant cela aux frères et sœurs, tu seras un bon serviteur de Jésus-Christ. Remarquez que le principal travail du pasteur consiste à exposer le bon enseignement aux frères et sœurs. Si le serviteur de Dieu n’expose pas l’enseignement aux frères et sœurs, alors il n’est pas vraiment un bon serviteur de Jésus-Christ.
i. Une chose importante à souligner ici est que l’enseignement doit être compris dans un sens large, et pas seulement comme un cours scolaire ou une prédication dominicale. Jésus a formé Ses disciples tout autant par Sa présence, Sa vie et Sa pratique, que par Ses paroles.
b. Nourri des paroles de la foi et du bon enseignement que tu as fidèlement suivi. Pour être un bon serviteur de Jésus-Christ, Timothée doit lui-même rester ancré dans la Parole de Dieu, et suivre fidèlement le bon enseignement.
2. (7-10) Garder le bon ordre de priorité.
Rejette les contes profanes de vieilles femmes. Exerce-toi plutôt à la piété. En effet, l’exercice physique est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, car elle a la promesse de la vie présente et de la vie à venir. Voilà une parole certaine, digne d’être acceptée sans réserve. C’est dans cette perspective en effet que nous travaillons et que nous nous laissons insulter, parce que nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant qui est le Sauveur de tous les hommes, et en particulier des croyants.
a. Rejette les contes profanes. La priorité doit être accordée à la Parole de Dieu, et non aux paroles des êtres humains. Paul conseille à Timothée de rester centré sur la Parole, et non sur des choses qui viennent des humains. Il faut déployer le plus grand effort pour la Parole de Dieu, pas pour celle de l’homme.
b. Rejette les contes profanes. C’est l’aspect négatif de ce commandement. L’aspect positif réside dans le fait de donner constamment la priorité aux choses éternelles, et non aux choses temporelles.
c. Exerce-toi plutôt à la piété. Les cultures grecque et romaine antiques accordaient une grande valeur à l’exercice physique. Paul dit à Timothée que le même travail et le même engagement que d’autres consacrent à l’exercice physique doivent être consacrés à la recherche de la piété.
i. « Voici un paradoxe intentionnel. Timothée doit répondre à l’ascétisme fallacieux des hérétiques par l’exercice personnel à la piété pratique de la vie chrétienne » (N. J. D. White).
ii. En anglais, le mot piété (godliness) dérive du vieil anglais godlikeness, à savoir ressemblance à Dieu, autrement dit, avoir le caractère et l’attitude de Dieu. C’est un objectif qu’il vaut la peine de viser, bien meilleur que les résultats potentiels de l’exercice physique.
iii. En effet, l’exercice physique est utile à peu de chose, ce qui ne veut pas dire qu’il n’a aucune valeur. On pourrait aussi traduire que l’exercice physique est bon pour un temps, alors que l’exercice de la piété est bon pour l’éternité.
iv. Le développement spirituel et le développement physique présentent certaines similitudes. Pour chacun d’entre eux, la croissance ne vient qu’avec l’effort et une alimentation adéquate.
d. La piété est utile à tout, car elle a la promesse de la vie présente. Paul explique ici la valeur de la piété, tant dans le sens actuel que dans le sens éternel. La piété rend la vie présente meilleure, et nous ne devons pas hésiter à le croire et à le dire autour de nous.
i. Bien que la piété ne rende pas cette vie la plus confortable, la plus riche, la plus agréable, ou la plus facile qui soit dans la vie présente, elle en fait indéniablement la meilleure, la plus satisfaisante, et la plus épanouissante que l’on puisse vivre dans ce monde.
ii. « Je vous l’assure, et des milliers de mes frères peuvent affirmer la même chose, qu’après avoir essayé les voies du péché, nous préférons infiniment les voies de la justice pour le plaisir qu’elles procurent, déjà ici-bas, et nous ne les échangerions pas avec les hommes impies, même si nous devions mourir comme des chiens. Et malgré toute la peine et les soucis qui sont censés accompagner la vie chrétienne, nous la préférons à toute autre forme de vie sous les étoiles » (C. Spurgeon).
e. Et de la vie à venir. En outre, la piété est la seule garantie d’une vie profitable à venir. Il y a dans ce monde beaucoup de plaisirs ou de réalisations qui n’ont pas même la prétention d’offrir quoi que ce soit pour la vie à venir.
i. Seule la piété est le chemin de la vie et du bonheur éternels.
·Le péché et le vice n’offrent rien pour la vie à venir.
·Les généalogies et les pedigrees n’offrent rien pour la vie à venir.
·Le succès et la richesse dans le monde n’offrent rien pour la vie à venir.
·La gloire ou la beauté personnelles n’offrent rien pour la vie à venir.
·Les réalisations dans l’érudition ou les arts n’offrent rien pour la vie à venir.
ii. « Le vice n’ose pas dire, il n’a encore jamais eu l’effronterie de dire : “Fais le mal et vis dans le péché, et la vie éternelle en découlera.” Non, le théâtre n’affiche pas sur sa porte la promesse de la vie éternelle, il vous invite à la fosse. Les mauvaises compagnies, la bouteille de l’ivrogne, la place où se rassemblent les moqueurs, la chambre de la prostituée — aucune de ces choses n’a encore osé annoncer une promesse de vie éternelle parmi les bienfaits qui peuvent tenter ses adeptes. Au mieux, le péché ne vous donne que des bulles, et vous nourrit de vent. Le plaisir disparaît, et il ne reste que la misère » (C. Spurgeon).
f. Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant. Telle doit être la grande devise de la vie chrétienne. De même que David a défié Goliath au nom du Dieu vivant (1 Samuel 17:26 et 36), de même quand nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, nous avons le pouvoir d’accomplir de grandes choses pour sa gloire.
i. « Mais notre Dieu, en qui nous avons mis notre confiance, est un Dieu au grand cœur, chaleureux, aimant, un Dieu qui pense, un Dieu actif, un Dieu qui est une personne, qui agit, qui vient au milieu de ce monde et ne le laisse pas n’en faire qu’à sa guise. Bien que Dieu soit étranger dans le monde, tout comme son peuple aussi est étranger et vagabond à cause de la révolte des hommes contre leur Seigneur et Souverain, le monde reste cependant son monde, et il y est toujours présent » (C. Spurgeon).
g. Le Sauveur de tous les hommes. Cette expression vient renforcer l’idée que le message de Jésus-Christ doit rester la priorité. Certes tous les hommes ne sont pas sauvés dans un sens universaliste, mais il n’y a qu’un seul Sauveur pour tous les hommes. Ce n’est pas comme si les chrétiens avaient un Sauveur et que les autres pouvaient en avoir un autre.
i. Mais remarquez ce qu’ajoute Paul : en particulier des croyants. L’œuvre de Jésus est suffisante pour sauver tout le monde, mais ce n’est que pour ceux qui viennent à Lui par la foi qu’elle est efficace pour les sauver.
ii. « Ce que Dieu entend par TOUS, il le donne en fait à ceux qui croient en Christ, qui est mort pour les péchés du monde [1 Jean 2:2], et qui a goûté la mort pour chaque homme [Hébreux 2:9]. Comme tous ont été rachetés par son sang, afin que tous puissent croire, et par conséquent tous peuvent être sauvés, ceux qui périssent, périssent par leur propre faute » (A. Clarke).
3. (11-16) Instructions personnelles.
Transmets ces instructions et enseigne-les. Que personne ne méprise ta jeunesse, mais sois un modèle pour les croyants par tes paroles, ta conduite, ton amour, [ton esprit,] ta foi, ta pureté. En attendant que je vienne, applique-toi à lire les Ecritures dans l’assemblée, à encourager, à enseigner. Ne néglige pas le don que tu as reçu, celui qui t’a été donné d’après une prophétie lorsque le conseil des anciens a posé les mains sur toi. Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous. Veille sur toi-même et sur ton enseignement. Mets-y de la persévérance, car en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même ainsi que ceux qui t’écoutent.
a. Transmets ces instructions. Il y a ici une note d’autorité. Timothée ne doit pas se mettre à prêcher des spéculations, des opinions et des théories humaines. Il doit proclamer sans crainte la Parole de Dieu comme une instruction, un commandement, et ne pas céder à la crainte des hommes.
b. Que personne ne méprise ta jeunesse. Timothée étant jeune, il est vulnérable aux erreurs de jeunesse qui entraînent les critiques souvent justifiées des personnes plus âgées. Pour y remédier, Paul l’appelle à vivre une vie tellement conforme à ce que Dieu veut que personne ne pourra mépriser sa jeunesse.
i. Dans le grec ancien, le mot jeunesse désignait « l’âge de porter des armes, et allait jusqu’à la 40e année » (Lock, cité par Earle). Il semble que Timothée avait environ 30 ans à cette époque, alors que Paul avait environ 70 ans ; cela dit, la jeunesse est une chose relative.
ii. « Saint Paul montre à Timothée “une voie plus excellente” que l’affirmation de soi pour le maintien de sa dignité : ne donne à personne, par un quelconque défaut de caractère, un motif de mépriser ta jeunesse » (N. J. D. White).
c. Sois un modèle pour les croyants. En anglais, la version de la Bible dite King James traduit ce verset par : sois un exemple des croyants. Certains pensent que cette traduction est plus correcte, l’idée étant que Timothée doit être la meilleure représentation possible de la communauté chrétienne.
i. « La traduction de la Bible King James, un exemple des croyants est meilleure » (D. E. Hiebert).
ii. Cela signifie que Timothée, et tout serviteur de Dieu qui vit selon le cœur de Dieu, doit être un exemple :
·Dans ce qu’il dit (paroles) ;
·Dans ce qu’il fait (conduite) ;
·Dans son amour ;
·Dans son attitude (esprit) ;
·Dans sa foi (dans le sens de fidélité) ;
·Dans sa pureté.
iii. Voilà les critères qui permettent d’évaluer un pasteur. Peu importe qu’il soit intelligent, drôle, cool, qu’il s’habille bien, soit populaire ou tout autre chose. Vous devez rechercher un pasteur qui soit un exemple en parole, conduite, amour, esprit, foi, pureté.
iv. « On apprend donc qu’ils jouent un rôle insensé et absurde, qu’ils se plaignent qu’aucun honneur ne leur est rendu, alors qu’ils n’ont rien à leur sujet qui soit digne d’applaudissements, mais, au contraire, s’exposent au mépris, tant par leur ignorance, et par un exemple détestable de vie, ou par légèreté ou autres abominations. Le seul moyen de susciter le respect est, par d’excellentes vertus, de se prémunir du mépris » (J. Calvin).
d. Lire… encourager… enseigner. Voilà les choses auxquelles Timothée doit prêter attention. Chacune est centrée sur la Parole de Dieu. Timothée doit s’appliquer à ces choses tant dans sa vie privée que dans son ministère public.
e. Ne néglige pas le don que tu as reçu. Timothée est mis en garde : ne néglige pas le don que Dieu t’a fait. Cela montre que les dons et capacités de Timothée couraient vraiment le risque d’être gaspillés pour l’éternité. Comme dans la parabole des talents, racontée par Jésus, nous ne devons pas enterrer les capacités que Dieu nous a données.
i. Le terme traduit par don dans le grec ancien du Nouveau Testament est charismatos. Ce terme désigne les différents dons spirituels accordés à Timothée et à tous les croyants. Ne néglige pas le don exprime l’idée que Dieu a donné à Timothée des dons surnaturels, et que Timothée doit avoir confiance que Dieu fera de grandes choses par son intermédiaire — il doit apprendre à suivre le mouvement et la direction de l’Esprit Saint.
ii. « Les dons de Dieu gémissent à cause de l’absence d’utilisation ou de la mauvaise utilisation que nous en faisons » (J. Trapp).
f. Lorsque le conseil des anciens a posé les mains sur toi. Paul a peut-être en tête le service d’ordination de Timothée, lorsque les dirigeants de l’Église ont posé les mains sur lui et ont reconnu l’appel de Dieu sur sa vie en vue du ministère. Cet événement avait apparemment été accompagné d’une prophétie.
i. « Il est évident que les anciens de l’Église à Lystre et à Derbe s’étaient réunis autour de l’apôtre Paul quand Timothée était sur le point de se lancer dans le service à plein temps et qu’ils avaient posé les mains sur lui pour le recommander à Dieu dans la prière » (H. A. Ironside).
g. Occupe-toi de ces choses. Paul avait appelé Timothée à s’appliquer à lire la Parole de Dieu et à méditer sur l’œuvre de Dieu dans sa vie. Il ne s’agit pas de se vider l’esprit (ce qui est le but de la méditation orientale), mais de le remplir de la Parole et de la vérité de Dieu.
h. Donne-toi tout entier à elles. Timothée est encouragé à se donner à fond, à fournir un effort maximal, et ce faisant, ses progrès seront évidents pour tous. Souvent, les progrès ne sont pas évidents parce que nous ne nous donnons pas entièrement à suivre Dieu et Sa volonté.
i. Souvent, nous ne sommes pas à la hauteur de ce que nous pourrions être pour Dieu parce que nous sommes passifs dans notre vie chrétienne ; nous ne nous donnons tout simplement pas entièrement. Jésus a mis en garde contre cette attitude passive dans la parabole des talents, où le serviteur qui ne fait rien est sévèrement réprimandé.
ii. Paul a pu dire, dans 1 Corinthiens 15:10 : Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été sans résultat. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi. Paul sait que la croissance spirituelle n’est pas le fruit du hasard ; elle est un don de Dieu, mais elle est accordée à ceux qui la recherchent activement.
iii. Comme l’a fait remarquer Alan Redpath, un chrétien peut avoir une âme sauvée mais une vie gâchée — aucun disciple de Jésus ne devrait jamais se contenter d’un tel état.
iv. Pourtant, il est bon de nous rappeler que le fait de mettre tout notre effort ne mérite jamais la bénédiction ou la faveur de Dieu. Nos efforts et le travail de notre cœur ne mettent jamais Dieu dans une position où Il nous doit quelque chose. C’est par gratitude et pour honorer le Dieu qui a déjà tant fait pour nous que nous mettons tous nos efforts.
i. Veille. Timothée, comme tout pasteur, doit examiner constamment deux grands domaines de préoccupation : toi-même et ton enseignement. Ne pas le faire serait un danger tant pour Timothée lui-même que pour les membres de son assemblée.
i. S’il ne veillait pas sur lui-même, Timothée pourrait faire naufrage (comme dans 1 Timothée 1:19). S’il ne veille par sur son enseignement, Timothée risque d’égarer les autres ou de les priver du salut de Dieu.
ii. Ceux qui écoutent Timothée en tant que pasteur devraient entendre un enseignement. L’appel principal de Timothée n’est pas de divertir, d’amuser, ou même d’aider dans les choses pratiques — il est de présenter l’enseignement biblique, et de veiller à cet enseignement.
j. Tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent. Veiller sur soi-même et sur son enseignement procure un bienfait remarquable. C’est une assurance pour le serviteur de Dieu qu’il sera sauvé lui-même, ainsi que beaucoup de ceux qui l’écoutent. En regardant l’envers de cette affirmation, nous voyons que ne pas veiller sur soi-même et sur son enseignement comporte un coût élevé. Celui qui n’y veille pas ne devrait se sentir assuré ni pour sa propre vie ni pour celle de ceux qui l’écoutent.
i. « Et comme l’infidélité ou la négligence du pasteur est ruineuse pour l’Église, de même la cause du salut est attribuée à juste titre à sa fidélité et à sa diligence. Certes, c’est Dieu seul qui sauve ; et même la plus petite portion de sa gloire ne peut être légalement accordée aux hommes. Mais Dieu ne se sépare d’aucune partie de sa gloire quand il emploie le libre arbitre des hommes pour accorder le salut » (J. Calvin).
ii. « Quel grand honneur pour les ministres fidèles, que d’être qualifiés de sauveurs en un sens ! » (J. Trapp).
iii. « Car, de même que le salut du troupeau est la couronne du pasteur, de même tous ceux qui périssent seront réclamés des mains des pasteurs insouciants » (J. Calvin).
iv. « Il y a des années, la moitié de Hambourg a été presque détruite par un incendie, et parmi les incidents qui se sont produits alors, il y a eu celui-ci. Une grande maison était reliée à une cour dans laquelle il y avait un grand chien noir, et ce chien noir, au milieu de la nuit, a aboyé et hurlé on ne peut plus furieusement. Ce n’est que grâce à ses aboiements que la famille a été réveillée juste à temps pour échapper aux flammes, et leurs vies ont été épargnées ; mais le pauvre chien était enchaîné à sa niche, et bien qu’il ait aboyé et ainsi sauvé la vie des autres, il a lui-même été brûlé. Oh ! Vous qui travaillez pour Dieu dans cette Église, ne périssez pas de cette façon. Ne laissez pas vos péchés vous enchaîner, de sorte que, tout en avertissant les autres, vous vous perdiez vous-mêmes » (C. Spurgeon).
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