1 Timothée 2 – Instructions pour le culte public
A. Prière publique.
1. (1) Prier pour tous les hommes.
J’encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes,
a. Avant tout. Il n’est pas ici question de temps, mais d’importance. Dans le cœur et la pensée de Paul, les instructions qui suivent sont de première importance. Le contexte plus large que Paul va développer est celui du culte public des chrétiens, il commence donc par une série d’instructions pour la tenue de ces réunions.
i. N. J. D. White traduit ainsi l’idée de Paul : « En premier lieu, permettez-moi de vous rappeler que les prières publiques de l’Église doivent être faites expressément pour tous les hommes, depuis l’Empereur jusqu’au moindre de ses sujets. »
b. Des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance. Ces termes décrivent les grandes catégories de notre communication avec Dieu. C’est le genre de prières qui sont offertes lorsque le peuple de Dieu se réunit.
i. La demande est le simple fait de demander quelque chose. La prière ne devrait jamais se limiter à demander, mais elle doit demander avec une confiance audacieuse dans la Parole de Dieu.
ii. Le mot prière ne recouvre pas quelque chose de précis, il désigne n’importe quelle communication avec le Seigneur.
iii. Les supplications sont des demandes que nous formulons au nom d’autres personnes. Quand nous prions, il devrait y avoir un moment où les besoins des autres trouvent place dans notre prière devant le trône de Dieu.
iv. La prière de reconnaissance est un élément essentiel de notre marche avec Dieu. Si nous n’avons pas, dans notre vie, un minimum de gratitude, il nous manque une vertu chrétienne fondamentale.
c. Tous les hommes. C’est l’indication de qui sont les personnes pour lesquelles nous devons prier en utilisant les divers types de prière. L’idée de Paul est que tous les hommes ont besoin de prière. Vous ne rencontrerez jamais personne pour qui vous ne pouvez ou ne devez pas prier.
i. La plupart des chrétiens trouvent facile de prier pour leur famille, leurs amis et leurs proches, mais leur prière ne doit pas s’arrêter là. Nous devons également prier pour nos ennemis et pour les personnes avec qui nous sommes en conflit. Nous devons prier pour ceux qui nous énervent, et pour les personnes qui semblent s’opposer à nous. Toutes ces catégories de personnes se résument à une seule : tous les hommes.
ii. Prier pour tous les hommes signifie aussi prier dans un but d’évangélisation. Nous devons prier pour nos amis qui ont besoin de connaître Jésus, pour nos collègues de travail et pour les personnes avec lesquelles nous avons des contacts réguliers.
iii. Prier pour tous les hommes signifie aussi prier pour vos responsables d’Église, prier pour les membres de votre Église, et prier pour les autres personnes qui œuvrent au service de Dieu que vous connaissez et aimez.
d. Des prières de reconnaissance pour tous les hommes. Nous pouvons trouver une raison de remercier Dieu pour tous les hommes. Même ceux qui nous persécutent et qui s’opposent à nous ont une place dans le plan global de Dieu.
2. (2) Prier pour les autorités.
Pour les rois et pour tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect.
a. Pour les rois et pour tous ceux qui exercent l’autorité. Les premiers chrétiens étaient souvent accusés de saper l’État parce qu’ils revendiquaient un Seigneur qui était au-dessus de César. Mais ils pouvaient afficher leur soutien à l’État en étant de bons citoyens, et le fait de refuser d’adresser leurs prières à l’empereur ne les empêchait pas de prier pour lui.
i. Dans le verset précédent, Paul dit que nous devons rendre grâce pour tous les hommes ; dans celui-ci, il étend cette reconnaissance à ceux qui exercent une autorité sur nous. Nous sommes appelés à faire monter des actions de grâce pour ceux qui sont en position d’autorité, car c’est Dieu qui a établi ceux qui gouvernent la société pour maintenir l’ordre (Romains 13:1-7).
ii. Tertullien, un des chefs de l’Église primitive, explique : « Nous prions pour tous les empereurs, afin que Dieu leur accorde une longue vie, un gouvernement sûr, une famille prospère, des troupes vigoureuses, un sénat fidèle, un peuple obéissant ; que le monde entier soit en paix et que Dieu puisse accorder à César et à tout homme l’accomplissement de leurs justes désirs » (A. Clarke, citant Tertullien).
b. Afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect. Nous sommes invités à prier pour un gouvernement et des dirigeants qui nous laissent tranquilles et nous laissent simplement vivre notre vie de chrétiens.
i. En tant que chrétiens, nous ne devons pas chercher à obtenir des faveurs spéciales de la part du gouvernement. Notre objectif est une situation équitable qui ne soit pas réduite par l’intervention de l’État.
ii. À l’époque où Paul écrit ces lignes, le christianisme n’est pas encore une religion illégale dans l’Empire romain ; il est encore considéré comme une branche du judaïsme. Il était donc d’autant plus raisonnable de croire que le gouvernement romain pourrait laisser les chrétiens vivre tranquillement leur foi.
3. (3-4) Le but de la prière pour tous les hommes : qu’ils soient sauvés.
Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
a. Qui désire que tous les hommes soient sauvés. La prière pour les personnes en position d’autorité doit toujours avoir un but d’évangélisation. Notre véritable objectif est que Dieu soit glorifié, que ces personnes se placent sous l’autorité de Jésus et qu’elles prennent des décisions permettant à l’Évangile de se répandre librement.
b. Qui désire que tous les hommes soient sauvés. Sur le plan humain, nous pouvons certainement dire que Dieu désire que tous les hommes soient sauvés. Il n’y a personne qui exerce une autorité tellement haute qu’elle la dispenserait du besoin du salut en Jésus.
i. Cependant, d’un point de vue divin, nous comprenons que, d’une certaine manière, nous ne pouvons pas dire que Dieu désire que tous les hommes soient sauvés —sinon, il faudrait que tous les hommes soient automatiquement sauvés, et Dieu n’aurait donc pas laissé un élément de réponse humaine dans l’Évangile.
ii. Le désir de Dieu que tous les hommes soient sauvés est conditionné par Son désir de recevoir une réponse authentique de la part des êtres humains. Il ne réalisera pas Son désir de sauver tous les hommes au prix de faire des hommes des robots simplement programmés pour L’adorer.
c. Qui désire que tous les hommes soient sauvés. Puisque d’un point de vue humain, ce désir de Dieu est réel, l’Évangile doit donc être présenté à tous sans réserve. Toute idée de limiter l’évangélisation à ceux que Dieu a déjà choisis est absurde.
d. Que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Le salut est clairement associé à la connaissance de la vérité. Nous ne pouvons être sauvés sans avoir au moins une certaine compréhension de qui est Jésus et de ce qu’Il a fait pour nous sauver.
4. (5-7) Comment tous les hommes doivent être sauvés.
En effet, il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes: un homme, Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. Tel est le témoignage rendu au moment voulu et pour lequel j’ai été établi prédicateur et apôtre – je dis la vérité [devant Christ], je ne mens pas – chargé d’enseigner les non-Juifs dans la foi et la vérité.
a. Un seul Dieu et un seul médiateur. Par un médiateur, un seul : un homme, Jésus-Christ. Aucun chemin vers Dieu n’est valable s’il ne passe par Jésus.
i. Cette déclaration de Paul fait simplement écho à ce que Jésus a dit dans Jean 14:6 : Jésus lui dit: je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
ii. C’est aussi une question de simple logique. Si Jésus était au minimum un homme bon et honnête, alors Il a dit la vérité en affirmant qu’Il était le seul chemin vers Dieu. S’Il n’a pas dit la vérité sur ce point important, il est difficile de Le considérer comme un homme bon ou honnête, et encore moins comme un prophète de Dieu. S’Il avait tort, alors Il était soit menteur, soit fou.
iii. Dans le monde moderne, la plupart des gens pensent que n’importe quelle route mène à Dieu, pourvu qu’on la suive avec sincérité ou dans de bonnes dispositions. La Bible s’oppose à cette idée.
·Un pharisien et un collecteur d’impôts sont tous les deux allés vers Dieu avec sincérité, mais l’un d’eux a été accepté, et l’autre non (Luc 18:9-14).
·Un jeune chef riche est venu avec sincérité voir Jésus, mais il a été rejeté parce qu’il n’a pas tout abandonné pour suivre Jésus (Luc 18:18-23).
·Dans Lévitique 10:1-3, l’histoire de Nadab et Abihu — et du jugement de Dieu à leur égard — montre clairement que nous ne pouvons pas venir à Dieu comme bon nous semble, et que la sincérité ne suffit pas.
·Proverbes 14:12 est instructif sur ce point : La voie qui paraît droite à un homme peut finalement conduire à la mort.
iv. Beaucoup de gens pensent que s’il n’y avait qu’une seule voie de salut Dieu serait injuste ou étroit d’esprit. Mais cette idée doit être contestée et le raisonnement doit être repris à l’envers : pour dire que Dieu est injuste s’il n’y a qu’une seule voie, il faut pouvoir regarder Jésus en train de mourir sur la croix — Lui, le Fils de Dieu sans tache, venu du Ciel, ayant vécu humblement et mort dans une horrible agonie, à la fois physique et spirituelle — et devant cette vision dire : « Merci Dieu, j’apprécie le geste, mais ce n’est pas suffisant. Tu vas devoir faire un peu plus que cela, car ce n’est là qu’une voie parmi d’autres et si Tu es juste et équitable, Tu vas proposer plusieurs voies. »
b. Un homme, Jésus-Christ. Cela nous rappelle que Jésus conserve Son caractère humain, même s’Il trône au Ciel en ce moment. Son humanité n’était pas seulement une phase temporaire. Lorsque le Fils éternel, la deuxième personne de la Trinité, a ajouté l’humanité à Sa déité, Il l’a fait pour toujours — pas seulement pour 33 ans.
i. Jésus reste toujours pleinement Dieu et pleinement homme, mais Son humanité est glorifiée et ressuscitée. C’est le modèle d’humanité que nous connaîtrons au Ciel.
c. Qui s’est donné lui-même. Jésus s’est donné lui-même. Vous pouvez donner de votre temps sans vous donner vous-même. Vous pouvez donner de votre argent sans vous donner vous-même. Vous pouvez donner votre avis sans vous donner vous-même. Vous pouvez même donner votre vie sans vous donner vous-même. Jésus veut que nous nous donnions, tout comme Il s’est donné lui-même.
d. Qui s’est donné lui-même en rançon. Pour payer le prix de nos péchés, Jésus S’est donné comme otage. Il S’est mis à notre place et a reçu de Dieu le Père le châtiment et la colère que nous méritions. C’est le message fondamental de l’Évangile.
i. En rançon pour tous. L’œuvre de Jésus sur la croix est suffisante pour tous. Personne ne sera refoulé parce que Jésus aurait été à court d’amour ou de pardon à la croix pour lui.
e. Pour lequel j’ai été établi prédicateur et apôtre. Voilà le message que Paul prêche. Il ne prêche rien d’autre que le salut par Jésus, et Jésus crucifié (comme dans 1 Corinthiens 2:1-2).
f. Chargé d’enseigner les non-Juifs. Paul a commencé son ministère tout autant en direction des Juifs que des non-Juifs (Actes 13), mais suite au rejet continu des Juifs, Paul a commencé à axer davantage son ministère sur les non-Juifs.
B. Les hommes et les femmes dans l’Église.
1. (8) Le rôle des hommes pour conduire la prière lorsque l’Église se réunit.
Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées.
a. Que les hommes prient en tout lieu. L’idée ici est sans doute plutôt « dans chaque église » que simplement « partout ». Paul s’intéresse prioritairement à ce que fait l’Église lorsqu’elle se réunit.
i. L’idée que nous devons prier constamment et que la prière doit être un élément normal de notre vie où que nous allions est bonne et valable ; mais ce n’est pas ce que Paul veut dire ici.
ii. À propos d’en tout lieu, N. J. D. White dit ceci : « Les directives doivent s’appliquer à toutes les Églises sans exception ; aucune disposition n’est prévue pour des conditions qui seraient particulières à une localité. »
b. Que les hommes. Il est clair que Paul supposait que les hommes prendraient la tête des réunions de l’Église locale. Puisque lever les mains était une posture de prière courante dans les cultures antiques, ce texte parle d’hommes qui dirigent la prière publique — les hommes représentant l’Église locale devant le trône de Dieu.
i. N. J. D. White traduit ainsi l’idée contenue dans ce texte : « Les ministres de la prière publique doivent être les hommes de l’Église locale, pas les femmes. »
c. En élevant des mains pures. Les mains élevées doivent être pures — des mains mises à part pour Dieu, et qui ne font pas le mal.
d. Sans colère ni arrière-pensées. Ces prières doivent être sans colère ni arrière-pensées (des prières qui ne doutent pas). Lorsque nous prions avec colère, ou avec doute, nous pouvons faire plus de mal que de bien — surtout lorsque la prière est publique.
i. « N’ayant aucun sentiment de vindicte contre qui que ce soit ; n’ayant aucun esprit impitoyable, alors qu’ils implorent le pardon pour leurs propres offenses » (A. Clarke).
2. (9-10) Les femmes doivent mettre l’accent sur la préparation et la beauté spirituelles plus que sur la préparation et la beauté physiques.
De même, je veux [aussi] que les femmes, habillées d’une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l’or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu.
a. Je veux [aussi]. Le mot aussi renvoie au verset précédent, où il est dit que les hommes prient en tout lieu. Paul pense que le principe de 1 Timothée 2:8 doit s’appliquer dans diverses Églises locales, et c’est vrai aussi pour le principe de 1 Timothée 2:9.
b. Que les femmes, habillées d’une manière décente. C’est ainsi que les femmes chrétiennes sont censées s’habiller, notamment lors des réunions chrétiennes. Les mots pudeur et simplicité expliquent en partie ce que veut dire une manière décente de s’habiller.
i. La pudeur s’interroge : est-ce approprié pour l’occasion ? Est-ce trop bien ou pas assez bien habillé ? Ce vêtement va-t-il attirer une attention inappropriée sur moi ? La simplicité s’interroge : Est-ce que ma manière de m’habiller pour cette occasion est modérée ? Est-ce trop ou trop peu ? La simplicité cherche un moyen terme.
ii. Les tresses, l’or, les perles ou les toilettes somptueuses dont parle Paul étaient des parures qui allaient à l’encontre des principes de pudeur et de simplicité de la culture ambiante.
iii. La façon dont vous vous habillez reflète votre cœur. Si un homme s’habille de manière décontractée, cela témoigne de son attitude. De même, si une femme s’habille de manière inconvenante, son vêtement traduit ce qui l’anime.
iv. « La femme a été définie de manière désobligeante : Un animal friand de robe. Combien de temps vont-elles se permettre d’être ainsi dégradées ? » (A. Clarke).
c. Mais plutôt avec des œuvres bonnes. La parure la plus importante est celle des œuvres bonnes. Si une femme pratique des œuvres bonnes et est habillée de manière correcte et simple, elle est parfaitement habillée. Les œuvres bonnes rendent une femme plus belle que de beaux bijoux.
3. (11-12) Les femmes doivent faire preuve de soumission et se plier à l’autorité des hommes que Dieu a désignés pour diriger l’Église.
Que la femme s’instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible.
a. Que la femme s’instruise paisiblement. Une traduction malheureuse de ce verset dans certaines versions a conduit certains à croire qu’il est interdit aux femmes de prendre la parole dans les réunions d’Église. Pourtant, c’est le même mot que Paul utilise ici et en 1 Timothée 2:2, et qu’il est plus juste de traduire par « paisible », comme d’ailleurs le font la plupart des traductions pour le texte au début du chapitre. L’idée est celle d’une absence de contestation plutôt que celle d’un silence total.
i. À d’autres endroits du Nouveau Testament, même dans les écrits de Paul, les femmes sont spécifiquement mentionnées comme priant et parlant dans l’église (1 Corinthiens 11:5). S’instruire paisiblement, comporte l’idée que les femmes reçoivent l’enseignement des hommes que Dieu a choisis pour diriger l’Église, avec soumission et non avec discorde.
ii. La soumission est le principe ; s’instruire paisiblement est la manière d’appliquer le principe.
iii. Comme dans ces cultures anciennes (ainsi que dans certaines cultures actuelles), les hommes et les femmes s’asseyaient dans des sections séparées, certains ont pensé que Paul avait donné cet ordre parce que les femmes interrompaient le service religieux en criant leurs questions et leurs commentaires à l’adresse de leur mari. Adam Clarke exprime cette idée : « Dans les assemblées publiques, il était permis aux hommes de poser des questions, ou même d’interrompre l’orateur lorsqu’ils ne comprenaient pas quelque chose dans son discours ; mais cette liberté n’était pas accordée aux femmes. »
b. Dans une entière soumission. Le mot grec traduit par « soumission » signifie littéralement « être subordonné ». Il s’agit de respecter un ordre d’autorité reconnu. Cela ne signifie certainement pas que les hommes sont plus spirituels que les femmes ou que les femmes sont inférieures aux hommes.
i. « Quiconque a servi dans les forces armées sait que le “rang” est lié à l’ordre et à l’autorité, il ne fait pas référence à la valeur ou aux capacités… Tout comme une armée serait dans la confusion s’il n’y avait pas les divers niveaux d’autorité, la société connaîtrait le chaos en l’absence de soumission » (W. Wiersbe).
c. Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme. Ce que Paul veut dire semble clair. Les femmes ne doivent pas avoir le rôle d’une autorité d’enseignement dans l’Église. Être sous l’autorité est le principe ; ne pas enseigner est l’application de ce principe.
i. Paul dit que l’Église ne doit pas reconnaître les femmes comme ayant autorité dans l’Église en matière de doctrine et d’interprétation des Écritures.
ii. Toute prise de parole ou tout enseignement par une femme ne constitue pas nécessairement une violation de l’ordre d’autorité établi par Dieu dans l’Église. Tout discours ou enseignement donné par une femme doit être fait dans la soumission aux hommes que Dieu a désignés pour diriger l’Église.
iii. 1 Corinthiens 11:1-12 souligne le même principe. Les femmes doivent toujours agir sous une autorité dans l’assemblée. Dans la culture de Corinthe, le fait d’être sous l’autorité de quelqu’un se traduisait par le fait de se couvrir la tête. Par conséquent, dans l’Église de Corinthe, une femme ne pouvait prier ou prophétiser que si elle démontrait qu’elle se soumettait à la direction de l’Église en se couvrant la tête et en agissant de manière cohérente avec ce principe.
d. Je ne lui permets pas. Paul s’exprime ici avec une force qui rend difficile l’obéissance à ce commandement dans la société d’aujourd’hui. Depuis les années 1970, notre culture a rejeté l’idée qu’à la maison, dans le monde professionnel ou dans l’Église, hommes et femmes puissent avoir des rôles différents. Dans ce texte (entre autres), l’Esprit Saint dit clairement qu’il y a bien une différence de rôles.
i. Cependant, cette difficulté culturelle doit être considérée dans son véritable contexte — pas seulement comme une lutte entre hommes et femmes, mais comme une lutte avec la question de l’autorité en général. Depuis les années 1960, la façon dont nous percevons et acceptons l’autorité a considérablement changé :
·Les citoyens n’ont pas le même respect pour l’autorité du gouvernement ;
·Les élèves n’ont pas le même respect pour l’autorité de l’enseignant ;
·Les femmes n’ont pas le même respect pour l’autorité des hommes ;
·Les enfants n’ont pas le même respect pour l’autorité parentale ;
·Les employés n’ont pas le même respect pour l’autorité de leur employeur ;
·Les gens n’ont pas le même respect pour l’autorité de la police ;
·Les chrétiens n’ont plus le même respect pour l’autorité de l’Église.
ii. Peu de personnes affirment que ces changements ont été bénéfiques. En général, les gens ne se sentent pas plus en sécurité et la confiance dans la culture est moindre. La télévision et les autres divertissements vont de mal en pis. En fait, notre société connait aujourd’hui l’anarchie, et se précipite vers une anarchie complète, vers un état où aucune autorité n’est acceptée et où la seule chose qui compte est ce que l’on veut faire.
iii. C’est avec raison qu’on peut parler d’anarchie pour décrire notre état moral actuel. Où est l’autorité morale dans notre culture ? Au niveau de la moralité, la seule chose qui compte est ce que veut faire l’individu, et au niveau de la vie civique, dans notre nation, de nombreuses banlieues sont livrées à l’anarchie. L’autorité du gouvernement n’est pas acceptée dans les quartiers de nos villes infestés par des gangs. La seule chose qui compte est ce que l’on veut faire.
iv. Nous devons considérer cette attaque plus large contre l’autorité comme une stratégie satanique directe visant à détruire notre société et la vie de millions d’individus. Satan y parvient en utilisant deux angles d’attaque principaux : premièrement, la corruption de l’autorité ; deuxièmement, le rejet de l’autorité.
v. Ces notions d’autorité et de soumission à l’autorité sont si importantes pour Dieu qu’elles sont inscrites dans son être même. La première personne de la Sainte Trinité est appelée le Père ; la deuxième personne de la Sainte Trinité est appelée le Fils. Ces mots, père et fils, impliquent une relation d’autorité et de soumission à l’autorité. Le Père exerce une autorité sur le Fils, et le Fils Se soumet à l’autorité du Père — et ceci est dans la nature et l’être même de Dieu. Notre incapacité à exercer l’autorité biblique, et notre incapacité à nous soumettre à l’autorité biblique, ne sont pas seulement mauvaises et tristes — elles sont un péché contre la nature même de Dieu. 1 Samuel 15:23 énonce ce même principe : Oui, la révolte est aussi coupable que la divination.
e. Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme. Paul parle ici du culte public de l’Église. Dieu a établi une chaîne d’autorité claire, à la fois dans le foyer et dans l’Église, et dans chacune de ces sphères Dieu a donné aux hommes la position de « tête » ou « chef » — c’est-à-dire la place d’autorité et de responsabilité.
i. Après avoir rejeté l’idée d’une différence de rôle entre les hommes et les femmes, notre culture rejette maintenant l’idée de toute différence entre les hommes et les femmes. Les tendances majeures de notre culture vont dans le sens d’hommes qui ressemblent davantage à des femmes et de femmes qui ressemblent davantage à des hommes. La mode, les vêtements, les parfums et tout le reste favorisent cette idée.
ii. Pour ce qui est de la société, la Bible est tout aussi précise : aucun ordre n’est donné pour une soumission générale des femmes aux hommes, l’ordre ne concerne que les sphères du foyer et de l’Église. Dans sa parole, Dieu n’a pas ordonné que les hommes aient une autorité exclusive dans les domaines de la politique, des affaires, de l’éducation, etc.
iii. Cela ne signifie pas non plus que chaque femme de l’Église est sous l’autorité de tous les hommes de l’Église. Cela signifie plutôt que ceux qui dirigent l’Église — pasteurs et anciens — doivent être des hommes, et que les femmes (et autres) doivent respecter leur autorité.
iv. L’incapacité des hommes à diriger chez eux et dans l’Église et, qui plus est, à diriger comme le ferait Jésus, est la principale cause du rejet de l’autorité masculine — et cette incapacité est inexcusable.
v. Certains, hommes comme femmes, ressentent cette reconnaissance de l’autorité et cette soumission comme un fardeau insupportable. Les femmes estiment en particulier que cela signifie : « Je dois dire que je suis inférieure, que je ne suis rien, et je dois reconnaître cette autre personne comme étant supérieure. » Pourtant, l’infériorité ou la supériorité n’ont rien à voir avec l’autorité. Souvenons-nous de la relation entre Dieu le Père et Dieu le Fils — Ils sont complètement égaux dans leur être, mais Ils ont des rôles différents en matière d’autorité.
vi. Certains diront que l’Église ne peut pas fonctionner (ou ne peut pas bien fonctionner) si nous ne suivons pas l’air du temps et si nous ne plaçons pas les femmes à des postes d’autorité spirituelle et doctrinale dans l’Église. Du point de vue de ce qui fonctionne dans notre culture, ils ont peut-être raison. Pourtant, s’il s’agit de plaire à Dieu en faisant ce qu’Il dit dans Sa Parole, ils ont tort.
4. (13-14) Raisons de la reconnaissance par Dieu de l’autorité masculine dans l’Église.
En effet, Adam a été formé le premier, Eve ensuite. Et Adam n’a pas été trompé, alors que la femme, trompée, s’est rendue coupable d’une transgression.
a. En effet, Adam a été formé le premier. La première raison de l’autorité masculine dans l’Église est l’ordre de la création. Adam (l’homme) a été créé le premier et a reçu l’autorité originelle sur la terre.
i. Le premier commandement que Dieu a donné à la race humaine se trouve dans Genèse 2:16-17 : Tu pourras manger les fruits de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est certain. Ce commandement n’a pas du tout été donné à la femme. Au moment où ce commandement a été donné, Ève n’avait pas encore été créée à partir d’Adam.
ii. Par conséquent, Adam a reçu son commandement et son autorité de Dieu, et Ève a reçu son commandement et son autorité d’Adam.
b. La femme, trompée. La deuxième raison est la différence dans le péché d’Adam et celui d’Ève, péché lié à leur autorité différente.
i. Dans le jardin d’Éden, Adam et Ève ont tous deux péché, et Ève a clairement péché la première. Pourtant, la Bible ne rend jamais Ève responsable de la chute de la race humaine, mais rejette toujours la faute sur Adam (par un seul homme le péché est entré dans le monde, Romains 5:12). Adam est responsable à cause de son autorité différente. Adam avait une autorité qu’Ève n’avait pas ; il avait donc aussi une responsabilité qu’Ève n’avait pas. Adam a failli à sa responsabilité d’une manière bien plus significative qu’Ève.
ii. De même, Ève a été trompée, alors qu’Adam n’a pas été trompé. Ève a été séduite ; mais Adam a péché en pleine connaissance de ce qu’il faisait quand il s’est rebellé. Cela signifie que, même si le péché d’Adam est plus grave, la capacité d’Ève à être plus facilement séduite rend plus dangereux de la placer dans une situation d’autorité. « La faculté de raisonnement d’Ève fut aussitôt anéantie par l’allégation de la jalousie ressentie par Dieu, allégation plausible pour une nature influencée par l’émotion plutôt que par la réflexion » (N. J. D. White).
iii. De manière générale, on peut observer que les femmes semblent être plus sensibles spirituellement que les hommes — mais cela peut être vrai en bien ou en mal.
iv. Adam… la femme. « Saint Paul dit femme plutôt qu’Ève, il met ainsi l’accent sur le sexe plutôt que sur la personne, parce qu’il désire donner à l’incident son application générale, surtout en vue de ce qui suit » (N. J. D. White).
v. Élément important : ces raisons ne dépendent pas de la culture. Ceux qui affirment que « Paul était un homme sexiste dans une culture sexiste » et relativisent ainsi ce qu’il dit, ne lisent tout simplement pas ce que l’Esprit Saint dit ici dans les Saintes Écritures.
5. (15) Être une femme chrétienne à la lumière de la malédiction d’Ève.
Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l’amour et la progression dans la sainteté.
a. Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance. De nombreuses personnes considèrent ce passage comme l’un des plus difficiles de toute la Bible. En effet, dans certaines versions de la Bible, « sera sauvée à travers sa descendance » est traduit par « elle sera sauvée en enfantant ». En apparence, cela pourrait signifier que si une femme continue dans la foi, l’amour et la sainteté, avec la maîtrise de soi, Dieu la bénira en lui permettant de survivre à l’accouchement — ce qui d’ailleurs n’était pas une mince promesse dans le monde antique.
i. Pourtant, cette interprétation laisse sans réponse de nombreuses questions difficiles. Est-ce une promesse absolue ? Qu’en est-il des femmes vivant selon Dieu qui sont mortes en accouchant ? Qu’en est-il des femmes qui rejettent Dieu et qui ont survécu à un accouchement ? Une telle promesse ne ressemble-t-elle pas à une récompense pour de bonnes œuvres, plutôt qu’à la grâce et à la miséricorde de Dieu ?
b. Sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l’amour et la progression dans la sainteté.Certains abordent ce passage en disant que sauvée fait référence au fait d’obtenir la vie éternelle. Pourtant, cette interprétation est encore plus difficile à accepter. Les femmes sont-elles sauvées éternellement en donnant naissance à des enfants — mais seulement si elles continuent à manifester des vertus conformes à ce que Dieu attend ? Qu’en est-il des femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants ? Le salut leur est-il refusé ?
c. Elle sera sauvée à travers sa descendance. Certains disent que Paul « pense surtout que la procréation, et non l’enseignement public, est la fonction particulière de la femme, fonction accompagnée d’une gloire et d’une dignité qui lui sont propres » (A. T. Robinson). L’idée ici est qu’il faut laisser les hommes enseigner à l’Église et laisser les femmes faire les bébés.
d. Elle sera sauvée à travers sa descendance. Une meilleure façon d’aborder ce passage tient compte de la grammaire de la langue grecque originale. Dans l’original, il est dit qu’elle sera sauvée dans la maternité. Ce qui veut dire : « Même si, depuis Ève, les femmes ont été séduites, et se sont rendues coupables d’une transgression, les femmes peuvent être sauvées par le Messie — qu’une femme a mis au monde. »
i. Probablement, l’idée avancée ici est que même si la « race féminine » a fait quelque chose de mal dans le jardin en étant séduite et en se rendant coupable d’une transgression, la même « race féminine » a aussi fait quelque chose de bien plus grand, elle a été utilisée par Dieu pour faire entrer dans le monde le Messie sauveur.
ii. En résumé : N’accusez pas les femmes de la chute de la race humaine ; la Bible ne le fait pas. Remerciez plutôt les femmes de nous avoir apporté le Messie.
e. Avec simplicité dans la foi, l’amour et la progression dans la sainteté. Il faut surtout noter ces points positifs. Ce sont toutes des qualités que Dieu veut voir manifestées chez les femmes, et que les femmes ont effectivement entretenues chez leurs enfants au fil des générations.
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